Ce western historique a pour décor celui du Mexique en guerre où s'affrontent 2 clans : les partisans de l'empereur Maximilien contre les révolutionnaires de Benito Juarez ; les Français n'y sont pas représentés sous un bon jour car Napoléon III soutenait Maximilien, ce qui fut assez mal vu par les Américains. Robert Aldrich mène énergiquement cette histoire pleine de bruit et de fureur, en se livrant à une réflexion sur la morale, la guerre civile et l'armée, où tout le monde est un peu malhonnête et pas du tout chevaleresque, pas même Gary Cooper, noble héros par excellence. Maximilien est montré comme un tyran, ses partisans sont fourbes, la comtesse est une aventurière avide d'or, les mercenaires américains sont dépeints comme des tueurs, bref tout le monde essaie à un moment ou un autre de rouler son voisin ou son partenaire... Au-dela de tout ceci, Aldrich s'intéresse à l'opposition de 2 types d'aventuriers, 2 caractères d'anti-héros, qui reste la vraie trame du film, où la camaraderie, l'amitié puis l'antagonisme vont se développer au fur et à mesure que l'action avance. En filou charmeur, cynique, sournois, fruste, et ricanant au sourire carnassier, Burt Lancaster est déchaîné et mène la danse, tandis que Gary Cooper plein de finesse, est placide, racé, réfléchi, taciturne et un brin idéaliste. Le film a beau jouir de bonnes scènes d'action, d'une excellente interprétation, d'un humour surprenant dans ce type de western et d'une mise en scène brillante, je ne suis jamais parvenu à le compter parmi mes 10 ou 20 westerns de légende, je ne sais pas trop à quoi ça tient, peut-être le contexte, ou alors le côté non formaté qui fait que ce western truculent balaie pas mal de conventions, notamment par sa dérision à la fois féroce et cinglante... je crois qu'il possède une fausse bonne réputation qui lui a été donnée par les critiques de l'époque, il est pour moi assez surestimé, mais attention, c'est quand même un western majeur, un grand classique.