Sur le plan esthétique, y a pas à dire, c’est parfait. Les décors très contrastés, allient différents genres comme le policier, le dramatique jusqu’au théâtre avec une certaine grâce, ouais carrément. La bande-son est également dans cet esprit assez subtil et le personnage de V est très charismatique, bien travaillé, tout en contraste comme l’ambiance générale et qui plus est, parfaitement interprété. Dommage qu’on le ne voit pas à un seul moment son visage, mais c’est un parti pris. En gros, la forme du film est excellente et V aussi. Le reste ? Natalie Portman n’est pas éblouissante, elle tient son rôle point barre. Et bien sûr, le propos… « V pour Vendetta » est bien ce genre de film où l’on ne peut pas ne pas s’attarder sur le message qu’il véhicule. Avec les nombreuses références historiques et quelques images assez fortes (qui ont d’ailleurs inspirées d’autres films), on aurait tendance à vouloir y croire, mais le gros défaut, c’est que l’ensemble est beaucoup trop manichéen. Ici, les pas beaux, là, les gentils, avec le perturbateur au milieu. C’est bien simple, pour résumer : c’est trop simple. Ok l’ambition est là, mais c’est trop caricatural. Le réalisateur doit sûrement nous prendre pour des buses. Tout ça c’est du déjà vu, du réchauffé de morale politiquement incorrecte que l’on nous ressert fadement. James Mc Teigue ne risquait pas grand-chose au point où il en est, de franchement nous présenter son point de vue, avec une véritable implication derrière sa caméra, pour que l’on puisse apercevoir quelque chose de plus profond devant la caméra,
que de voir Big Ben exploser
. Ok, les effets spéciaux sont réussis, mais…
Dommage d’avoir d’un côté, une si belle mise en scène, avec de beaux moments d’émotion et un jeu d’acteur plaisant, et de l’autre côté, un message qui ne semble pas vraiment assumé. Quoi, à la fin, justice est faite et tout le monde est heureux.