Film devenu culte après sa diffusion en salles, et auprès de certains activistes (notamment les Anonymous qui ont repris le masque du film), je m'attendais à vibrer en regardant "V pour Vendetta", premièrement parce que c'est un film qui parle de révolution et de liberté, et deuxièmement parce que c'est tiré d'une bande-dessinée scénarisée par le géniallissime Alan Moore (entre autre auteur de "Watchmen" et "La Ligue des gentleman extraordinaires") et dessinée par David Lloyd. Faut dire que Moore déteste voir ses oeuvres adaptées au cinéma, à raison ou à tort. Je trouvais "Watchmen" plutôt réussi, certainement parce qu'il s'agissait d'un copié/collé de l'oeuvre originale, tandis que "La Ligue..." n'était qu'un film insipide permettant d'offrir une bonne retraite à ce cher Sean Connery. Pour "V pour Vendetta", les scénaristes ne sont rien d'autre que les frères Wachowski (aujourd'hui frère et soeur), donc, ça aurait pu donner vraiment un bon truc. Toutefois, "V pour Vendetta" ne m'a que moyennement branché. Moi qui espérais vivre à fond cette aventure révolutionnaire, j'ai une nouvelle fois surestimé un film. Je n'ai pas (encore) lu la bande-dessinée de Moore, mais ce que je vois du film n'est que la représentation d'une simple utopie dans un régime totalitaire. En gros, n'espérez pas trouver un véritable message politique pertinent et cohérent. Le film est là pour divertir, et c'est tout. En se faisant passer pour un blockbuster réfléchi, "V pour Vendetta" fait mine d'être un véritable cri de guerre contre toute forme d’oppression. Malheureusement, ça ne marche quasiment jamais, le message étant trop simpliste et téléphoné. Si la première partie du film, jusqu'à ce que Nathalie Portman se fasse raser le crâne, laisse présager un blockbuster intelligent, la seconde partie du film fait clairement comprendre que tout ce qui était prévu sur le papier n'est qu'un vulgaire sous-texte utopique et irréalisable. La révolution menée par V est tirée par les cheveux, comme si tout arrivait sur commande. Dommage. James McTeigue ne réalise pas un mauvais film, loin de là. "V pour Vendetta" se laisse regarder sans trop d'ennui. Le problème réside à son revendiquement sois-disant "révolutionnaire". En effet, le film est révolutionnaire dans ses apparences, mais dans le fond, il est vide et creux, et c'est en ce point que "V pour Vendetta" m'a déçu. Moi qui m'attendais à vibrer de tout mon être... Il ne me reste plus qu'à me rabattre sur la bande-dessinée, certainement plus pertinente dans son texte politique. Connaissant Moore, ça ne doit pas faire dans la dentelle.