L'intérêt de ce film est d'abord sociologique, car en 1969 une révolution des mœurs et des goûts est en marche aux Etats-Unis, le conformisme est rejeté, un vent de liberté souffle, les modes vestimentaires s'orientent vers la fantaisie et la provocation que Stuart Rosenberg pousse jusqu'à la caricature au début du film, en montrant cette soirée, ce club délirant et branché de l'époque. La rencontre des personnages Howard Brubaker et Catherine Gunter, joués par Jack Lemmon et Catherine Deneuve, leur met en évidence que jusqu'ici ils vivaient dans un carcan, dans une "aliénation", tel était le mot à la mode à cette époque, et, forts de leurs affinités, ils vont mettre tout en œuvre pour s'en libérer ensemble malgré les obstacles. Certes, ce n'est pas un film facile à regarder : les outrances et extravagances du début, avec un son très fort, traînent en longueur, quant aux vingt dernières minutes, qui veulent mettre en valeur des gloires comiques de l'époque, elles sont franchement lassantes. Pourtant j'ai mis trois étoiles, touchée par le charme gauche de Jack Lemmon, dont l'intelligence, la gentillesse et la sensibilité apparaît derrière la façade comique qu'il se donne.Touchée aussi par l'extraordinaire beauté de Catherine Deneuve, dont les talents de comédienne se sont davantage affirmés dans la suite de sa carrière. Qu'allait donc faire Catherine Deneuve dans un film américain, dans le rôle d'une française, aux côtés de Jack Lemmon, Myrna Loy, Peter Lawford, Jack Weston, Charles Boyer ? En 1968, les studios américains se sont intéressés à elle, à la suite de son grand succès en France, et elle a tourné deux films. Enfin, j'aime ce film, on s'attache aux personnages, il y a de jolies scènes extérieures, et le sujet de la quête de la liberté est toujours intéressant.