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Marc L.
44 abonnés
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3,5
Publiée le 4 avril 2018
Aujourd’hui considéré comme un des dernier grands western américains, même si son succès et sa renommée contribuèrent paradoxalement à en renverser les codes jusqu’alors immuables, ce ‘Pat Garrett & Billy the kid’, stylisé et empli de visions mythiques du Far West éternel, reprend à son compte la théorie selon laquelle Billy-the-kid et son assassin étaient liés par une étrange amitié. Provocateur, subversif et rétif à tout contrôle sur ses projets, le réalisateur Sam Peckinpah s’en tient pourtant à un classicisme de bon aloi dans le choix des acteurs puisqu’il bat le rappel du ban et de l’arrière ban des habitués du secteur, tant pour le rôle principal (James Coburn) que pour les rôles secondaires, tout en donnant sa chance à un néophyte charismatique, le chanteur de country Kris Kristofferson, pourtant bien trop âgé pour le rôle de Billy-the-kid. Si Peckinpah charrie derrière lui une réputation de réalisateur sulfureux et fasciné par la violence, sa personnalité n’est pourtant pas la seule responsable du rôle-charnière tenu par le film, à égalité avec ‘La horde sauvage’, dans l’évolution américaine du genre western. Au début des années 60, l’âge d’or du western hollywoodien (et l’âge d’or des Studios dans leur ensemble) est bel et bien terminé et l’influence des productions venus d’Italie se fait ressentir avec de plus en plus de vigueur, au niveau du sexe (léger, le sexe...mais pour l’époque, c’était énorme) et de la violence (pour rappel, dans les western plus anciens, les cow-boys ne saignaient même pas quand ils se prenaient une balle). Jusqu’alors chargé de magnifier et de romantiser la conquête de l’Ouest et la Destinée manifeste de la nation, le western se retrouve subitement à promouvoir l’idée que la violence des hommes n’est que la conséquence de la violence et de la corruption intrinsèque de la société dans laquelle ils évoluent : l’ère du western “crépusculaire�, âpre et sans gloire, est arrivée et les repères moraux se brouillent. Billy est peut-être un bandit et un assassin mais c’est un homme du temps passé, un adepte de la liberté pour qui la loyauté et l’honneur ne sont pas des concepts vides de sens. Pat Garrett, fatigué de sa vie d’aventure, s’est rangé et mis au service du “1%� de l’époque, ceux qui souhaitent mettre le pays en coupe réglée et détourner le labeur des gens ordinaires à leur profit. La victoire de Garrett sera peut-être celle du droit et de la société organisée mais elle aura un goût très amer, y compris pour l’intéressé. Un des autres éléments qui ont assuré la postérité du film de Peckinpah est sa bande originale, intégralement composée par Bob Dylan : Il n’aura fallu que quelques minutes à Peckinpah, qui n’avait pourtant jamais entendu parler de l’artiste, pour être séduit, et même pour lui confier le (petit) rôle d’un compagnon de Billy the kid. Le musicien, naturellement charismatique, n’en reste pas moins un acteur hésitant, qui semble quelque peu mal à l’aise dans son rôle : un bien maigre prix à payer pour la genèse de l’immortel “Knockin’ on heaven’s door� qui illustre une des plus belles scènes du film.
Chef d’œuvre absolu ! Sam Peckinpah insuffle à ce western crépusculaire une telle mélancolie et une telle humanité qu’il en fait un bouleversant hymne à la vie et à la liberté. On a rarement vu des personnages aussi peu asservis à un cadre narratif tout en étant si fortement incarnés, si vibrants dans leur élans comme dans leur mystère, si bien ancrés dans une réalité historique et si proches de nous… A travers le parcours de ces deux hommes qui se savent condamnés par la fin des utopies et qui se livrent à une dernière danse funèbre, Peckinpah dresse une cartographie de la condition humaine et fait souffler un salutaire vent libertaire. Et tout le film semble profiter de cette incroyable liberté : la narration prend des chemins de traverse pour notre plus grand bonheur, les comédiens sont au diapason, s’abandonnant aux vents contraires avec une surprenante justesse ; quant à la mise en scène, souveraine et majestueuse, elle sait à la fois rester à niveau d’homme et se faire élégiaque. Tous les plans sont littéralement habités, travaillés par une nécessité qui rend leur beauté chancelante d’humanité. Il n’y a guère que chez Léone qu’on puisse trouver autant d’humanité dans un plan de grue… Et quand s’ajoute à tout cela la musique déchirante de Bob Dylan, on se dit que l’état de grâce, ça existe…
Ce qui apparaît au départ comme une curiosité, notamment par la présence de Bob Dylan, finit par être un très bon western bénéficiant en plus d’une certaine originalité dans le ton qui place les légendes de l’ouest au rang d’humains à part entière, motivés par le confort matériel, prêts à toutes les ruses pour parvenir à leurs fins. Un ton n’appartenant ni à la tradition du genre, ni aux productions européennes contemporaines. S’y ajoutent une photographie très réussie et une musique se mariant particulièrement bien à l’ensemble.
Nous sommes en 1972, après La horde sauvage 1969, que beaucoup de cinéphiles considère comme étant le chef d'oeuvre absolu de Sam Peckinpah en matière de western, moi je ne suis pas d'accord. C'est Pat Garrett et Billy le kid la référence en matière de Western du réalisateur. Sam Peckinpah s'engage donc dans l'une de ses plus belles réussites en cette année 1972. Scénario prenant, très bons acteurs et richesses des combats. J'ai été surpris par cette oeuvre car je m'attendais à un film lent, chaud, qui donne des bouffées de chaleurs en somme. Au contraire, un film rythmé, les duels des cowboys sont excellents, réalistes, à la sauce Peckinpah. De plus la musique est bien appréciée du spéctateur, musique de Bob Dylan (lui-même acteur dans le film)elle est tout simplement sublime, guitare et armonica ! Bien qu'au premier abord, Pat Garrett et Billy le kid ait l'air simpliste avec son scénario (retrouvé un ancien ami devenu enemi pour le tuer), il en demeure tout aussi touchant que les duels violents ! En effet, je dirais que Peckinpah a bien choisi son Pat, James Goburn qui fait tout le temps la gueule. Patrick s'est rangé du côté de la justice et un choix des plus difficiles doit être fait par celui-ci, tuer ou pas son meilleur ami et hors la loi pour le bien être de la population. L'interprétation de Goburn est remarquable surtout par l'hésitation qu'il a tout au long du film du fait de tuer ou non le kid. La scène finale est riche en émotion, avec une tension qui est à son comble. Pat qui dégaine et fusille le kid puis tire dans le miroir, comme si tout d'un cou, il était véritablement devenu le shérif Garret, comme si il avait en fin réussi à être réellement du côté de la justice. Un chef d'oeuvre.
Différent des autres western américain, Pat Garrett and Billy the Kid se concentre essentiellement sur les deux personnages emblématiques du Farwest. Pourtant, on a quand même du mal à cerner les deux protagonistes. Si l'action est assez présente, les effets ont assez mal vieillis et la bande sonore n'est pas toujours au top. A noter la présence anecdotique de Bob Dylan! Bref, à voir pour les amateurs.
2 pointures du cinéma qui ont la carrure d'endosser des rôles de légendes de l'ouest. Ca donne un bon western avec bien sûr toutes les scènes héroiques dont vous pouvez rêver, mais bon on est là pour ça!
"Pat Garrett et Billy le Kid" est l'un des ces films qui a sonné le glas du western. Bouffés par le temps et la modernité qu'il apporte, le cow boy solitaire ou le hors-la-loi légendaire ne sont plus que des clichés désuets. Les protagonistes de ce film ne sont plus baignés par l'héroïsme, la classe et la virité : ils sont vieillissants, lâches, sans aucun style et nostalgiques. Quasi pitoyables en fait. Car le film baigne dans cette nostalgie, bercé dans une lenteur comtemplative par la musique de Dylan et envelloppé par la tragédie tissée par les cols blancs, redoutables marionnettistes portés par la profit. Cette métaphore sur l'amitié brisée (le miroir !)marque aussi la fin d'une époque, la fin du héros. Le soleil se couche, sans panache, et un vieil homme est assis au bord de la mer, le regret dans le regard, une balle dans le ventre, et attend de pouvoir toquer aux portes du Paradis. Cette alchimie parfaite nous met en face de l'un des plus beaux westerns jamais réalisés, et l'un des plus éternels au final par la modernité des ses thèmes.
Un western déprimé et déprimant, à l’ambiance crépusculaire. Le film est principalement dans de beaux tons ocres. “Times have changed”. L’action est comme engluée dans un brouillard alcoolisé, correspondant à celui du réalisateur. Même les nombreuses scènes de violence, essentielles chez Peckinpah, perdent largement le montage diffracté qui en faisait tout le génie unique. La mort y devient une fatalité contre laquelle on n’a même plus le courage de lutter. La partition lancinante de Bob Dylan n’arrange rien à l’affaire. J’aurais préféré Jerry Fielding. Il reste pleins de plans, moments et détails à admirer dans ce film, mais je n’aime pas le regarder souvent du fait de son atmosphère défaite.
Tout simplement et de loin le meilleur Western que j'ai vu. Des envolées lyriques à chialer (merci pour la BO signée Bob Dylan), des acteurs au diapason (James Coburn et Kris Kristoffersson) et une réalisation crépusculaire, désenchantée, parfaite.
Un des plus beaux films de Sam Peckinpah, dans lequel les scènes se succèdent dans une lenteur envoutante. Succession de moments magnifiques (comme l'homme blessé qui fuit la fusillade pour mourir sur les rives d'un cours d'eau), le film contemple avec une certaine amertume la fin d'une époque. Le film qui bénéficie d'une interprétation sans faille et de la mise en scène affutée de Sam Peckinpah est à voir et revoir sans fin.
Le film est certes beau à voir mais il n’a pas capté mon intérêt. La fin est courue d’avance comme dans une tragédie grecque mais il n’y a pas le pathos qui permette de s’impliquer émotionnellement dans cette histoire. Kris Kristofferson a une sacrée dégaine dans son interprétation de Billy the Kid qui apparaît comme une sorte de parangon de la liberté, de Robin des bois pour les pauvres mexicains, alors que ce type était un vulgaire meurtrier. Une prise de position incohérente et niaise, donc.
Un western désenchanté au ton atypique, aux héros vieillissants et dépassés. On est bien loin des héros vertueux de la conquête de l'ouest. Ici, il n'y a que des lâches égoïstes et sans pitié. Le tout est soutenu par la musique composée par Bob Dylan qui joue dans le film (sans le phagocyter) qui vient compléter cette vision mélancolique de l'ouest et de ses légendes. La BO et certaines scènes sont vraiment marquantes.
Très bon western qui ne tombe pas dans le manichéisme. Je trouve que Bob Dylan dans le rôle d'un des hommes mystérieux de Billy est un très bon choix. C'est lui qui compose la musique et ceci lui donne un air de spectateur qui survole un peu le film. On ne sait jamais réellement ce qu'il pense mais je trouve qu'il apporte beaucoup au film.