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Starwealther
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4,0
Publiée le 25 mars 2022
Pat Garrett et Bill the Kid est un bon western signé par le maître du genre Sam Peckinpah. C’est une mise en images du crépuscule de l’Ouest selon le réalisateur, une sorte de confrontation entre le bien et le mal. Le bien étant représenté par pAt Garrett interprété par James Coburn et le mal par Billy the Kid joué par Kris Kristofferson. De la grande classe dans ce film finalement très simpliste mais teinté d’une belle poésie et de magnifiques paysages. De plus, la bande son faite par Bob Dylan est franchement très agréable à entendre. Un classique indémodable de l’histoire du western américain.
Pat Garrett (James Coburn) et Billy le Kid (Kris Kristofferson) ont longtemps été hors-la-loi. Mais Pat Garrett a décidé de se ranger. Il se voit confier la tâche d’arrêter son ancien ami, qui reste sourd à ses avertissements. Une première fois, Billy est appréhendé. La veille de sa pendaison, il réussit à s’évader. Mais Pat Garrett sait qu’il devra mener sa tâche à bien.
"Pat Garrett et Billy le Kid" est un western crépusculaire entouré d’une légende dorée. Elle le doit beaucoup à son réalisateur, alcoolique et violent, réputé pour ses outrances (un jour où les rushs lui avaient déplus, il urina sur l’écran) et le conflit ouvert qui l’opposa à MGM qui lui refusa le final cut (il fallut attendre 1988 pour que la version originale du film ressorte, qui commence notamment par un flashforward en noir et blanc que la version de 1973 n’incluait pas). Elle le doit aussi à la présence, aussi rare qu’anecdotique de Bob Dylan au générique. Non seulement composa-t-il la bande originale – avec la célèbre chanson "Knockin’ on Heaven’s Door" – mais y tient-il un rôle secondaire important, celui d’Alias, le bras droit de Pat.
Comme souvent chez Peckinpah, le film est violent, loin des codes manichéens de l’âge d’or du western. Pat Garrett et Billy le Kid sont deux personnages au fond très proches qui auraient pu endosser des rôles différents si les hasards de la vie en avaient décidé autrement. L’un a choisi de défendre la Loi ; l’autre s’entête à la violer. Il aurait pu en aller autrement. Le problème de ce western, comme souvent de ceux qui furent tournés dans les 70ies, est qu’à force de déconstruire un genre canonisé, il n’en laisse plus rien, frustrant tout à la fois les amoureux de westerns sans vraiment convaincre les autres.
Quand lui arrive le projet de "Pat Garret et Billy the Kid" après que Monte Hellman en a été évincé suite à l'échec de "Macadam à deux voies" (1971), Sam Peckinpah est tout à la fois au sommet de sa carrière au sens critique du terme mais aussi de son impopularité auprès des producteurs qui le trouvent ingérable. Au sommet de sa carrière car "La Horde sauvage" avec sa violence crue mais aussi stylisée a immédiatement désigné Peckinpah comme le porteur d'un nouveau souffle pour un genre moribond en son pays d'origine dont les archétypes étaient en train d'être salement bousculés par un réalisateur italien inconnu nommé Sergio Leone débauchant des acteurs hollywoodiens (Clint Eastwood, Eli Wallach , Charles Bronson, Henry Fonda, James Coburn) pour leur faire endosser des manteaux longs et porter des barbes de cinq jours dans des films où la violence est devenue un credo esthétique. Au sommet de son impopularité car depuis ses débuts de metteur en scène de cinéma, Peckinpah n'a eu cesse de montrer son indocilité. C'est en effet grâce à Charlton Heston qu'il put terminer "Major Dundee" (1965). Cela n'empêchera pas le film d'être distribué, amputé de quarante minutes. Une atteinte à son statut d'auteur que Peckinpah ne pourra jamais surmonter, étant depuis en guerre ouverte avec les producteurs avec lesquels il sait devoir malgré tout composer. Cette contradiction porte Peckinpah à sombrer davantage dans une intempérance qui le suit depuis longtemps déjà. Le caractère versatile et emporté du réalisateur n'est désormais compatible qu'avec une troupe d'acteurs et de techniciens fidèles bien décidés à le suivre . "Pat Garrett et Billy the Kid" sera tout à la fois le retour et l'adieu de Peckinpah au western. Comme à son accoutumée, sans être crédité à l'écriture, il retouche le scénario, ici de Rudy Wurlitzer, pour le conformer à ses obsessions. A travers le récit en réalité méconnu des trois derniers mois de la vie de Billy the Kid avant qu'il ne fut abattu par Pat Garrett, "Bloody Sam" (le surnom de Peckinpah à Hollywood) réécrit la légende en faisant des deux hommes d'anciens complices représentant deux attitudes face au temps qui passe, thème majeur et récurrent de sa filmographie. On s'est beaucoup interrogé pour savoir qui de Pat Garrett ou de Billy the Kid représentait la figure de Sam Peckinpah. On peut opter pour une transposition dans le personnage de Pat Garrett qui a finalement renoncé à son idéal de liberté pour s'adapter à un monde qui évolue en restreignant toujours un peu plus les espaces de liberté comme en témoignent les barbelés plusieurs fois mis en avant dans le film. Cette option semble plausible, Peckinpah devenu adulte retrouvant dans Billy the Kid celui qu'il a été ou celui qu'il aurait voulu être. Le film peut ainsi être vu comme une métaphore de son combat permanent avec des producteurs toujours soucieux d'encadrer le travail de l'artiste dans les bornes étroites du divertissement rémunérateur. Déjà très atteint physiquement à seulement 48 ans, Peckinpah insuffle forcément de son état de santé à son travail. Le tournage chaotique, émaillé d'incidents et d'une grippe tenace pour Peckinpah en sera le reflet, prenant 21 jours de retard. Les rapports sont alors au pire avec la MGM qui avait choisi Peckinpah pour qu'il lui fournisse clefs en main une nouvelle "Horde sauvage". Hors, le ton général des rushes ne montrant pas une continuité narrative évidente fait de plus apparaître un côté élégiaque très marqué, Peckinpah se plaisant à montrer à travers leur errance réciproque, les états d'âmes des deux héros notamment ceux de Pat Garrett (James Coburn), tourmenté par le choix contre nature qu'il a fait en cherchant à tout prix à se conformer à la disparition de l'esprit de conquête des pionniers qu'incarne encore le fougueux Billy (Kris Kristoffersen) qu'il a choisi de tuer. spoiler: Ce dilemme obsède littéralement Peckinpah qui trace en réalité une boucle narrative montrant en tout début de film à l'aide d'un flashfoward tourné en couleur sépia, l'assassinat en 1908 (27 ans après la mort de Billy the Kid) de Garrett par ses anciens commanditaires, comme rattrapé par une punition divine pour avoir trahi un idéal de vie . Inutile de préciser que ce choix n'est pas du goût de James Aubrey le producteur de la MGM qui va faire effectuer un montage parallèle resserré sur les aspects violents du film. Dans de telles conditions, l'entreprise est bien sûr un échec qui mettra définitivement Peckinpah au ban d'Hollywood. Il faudra attendre une initiative française de FR3 encouragée par Patrick Brion pour qu'un nouveau montage proche de la vision de l'auteur soit enfin disponible en 1988. Cette version restitue l'aspect crépusculaire du film voulu par un réalisateur qui sentait sans doute très bien au fond de lui que sa vie lui échappait. Imparfait, crépusculaire, contemplatif mais aussi envoûtant et déroutant comme la présence de Bob Dylan, sorte de témoin fantomatique des évènements qui se jouent, "Pat Garrett et Billy the Kid" est avant l'heure le film testament d'un réalisateur qui n'a jamais vraiment trouvé sa place dans un système de production trop petit pour lui. A voir et à revoir pour comprendre l'esprit sauvage de ce cheval fou, mort de sa trop grande soif de liberté.
Un Western efficace réalisé de main de maître par Sam Peckinpah. Le film nous offre une BO culte signée Bob Dylan, de superbes décors de saloons et de l'ouest Américain. La réalisation nous prodigue également un sublime casting où le charisme de James Coburn et le physique de Kris Kristofferson font mouche. Ce qui déçoit dans ce film, c'est son scénario sans surprise, avec une trame aussi classique que simpliste. Il nous conte une poursuite lente et triste qui tourne à l'hécatombe, tant les protagonistes pistoleros révolvérisent à qui mieux mieux sans aucun état d'âme.
L'histoire du shérif Pat Garrett et du hors la loi Billy the Kid avait déjà fait l'objet de plusieurs adaptations au cinéma. Néanmoins, cette chasse à l'homme pour le moins classique est ici sublimée par le savoir faire du grand Sam Peckinpah. Le cinéaste y apporte sa touche personnelle à savoir de la violence explicite, du sexe, et une ambiance atypiquement sombre qui fait écho à au pessimisme de certaines scènes, loin des clichés habituels. En plus de cela, le réalisateur américain peut compter sur une excellente BO signée Bob Dylan et sur un solide casting. On en redemande.
J’aime beaucoup le cinéma de Peckinpah en général. Mais là je trouve que c’est au delà du bon film, c’est génial. C’est un western de désillusion, de destruction du roman de l’ouest américain. Le rêve de liberté et d’aventure des pionniers est passé, le pays se construit sous la coupe, des propriétaires terriens et des représentants de la loi qui les protège. Un monde ou de toute façon tout le monde est dégueulasse, Billy qui passe pour le héros romantique du film est un criminel égocentrique qui triche au duel. Les « héros » américains en prenne d’ailleurs pour leur grade, ils sont tour à tour tricheurs, vendus, alcooliques, violents bien sûr, leur envie de liberté n’est en fait qu’un délire égocentrique qu’ils assouvissent quelque soit les dommages qu’ils causeront sur leur passage. Un film à la beauté formelle, la photo est magnifique et le cadre de Peckinpah est quasi scientifique. Et il y a aussi la musique de Bob Dylan elle aussi teintée de nostalgie et d’une certaine forme de fatalisme qui parachève un western d’exception.
Réalisé en 1973 par Sam Peckinpah, l’un des grands artisans du renouveau du western américain, Pat Garrett & Billy le Kid est considérée comme une œuvre culte, encore plus depuis son nouveau montage de la fin des années 80, davantage raccord avec la vision originale de son réalisateur. C’est un statut largement mérité. Tout d’abord sa musique originale est signée Bob Dylan – le chanteur tient même un rôle secondaire dans le film – et le surgissement du somptueux Knockin’ on heaven’s door lors une séquence incroyable d’émotion file des frissons. Ensuite, ce long-métrage qui assume une intrigue sèche de la traque d’un homme par un autre verse dans des séquences brutales qui ont fait date. Enfin, Pat Garrett & Billy le Kid est passionnant par ce qu’il raconte de la naissance des États-Unis et de la conquête de l’Ouest, et de la porosité originelle entre bandits et shérifs. Crépusculaire et puissant.
Ce film m’ennuie doublement. D’une part, car je ne lui ai strictement rien trouvé de bon, trop laconique, trop mou, sans âme ; Sam Peckinpah laisse toute notion de sentiment au placard, et ne travaille en aucun moment sa profondeur, ce qui rend son film tout sauf poétique ou émouvant ; le pire, c’est qu’il ne forme même pas un ensemble homogène et cohérent, et semble plus une suite de scènes sans liens, sans rapports, à l’image des seconds rôles, tous aussi inutiles, pathétiques et inintéressants. Bon, bien d’autres détails me chiffonnent (notamment sur la mise en scène, et surtout la médiocrité absolue du montage) mais vous avez compris. Par contre, l’autre chose qui m’ennuie, c’est que ce soit le seul film qui me fasse douter de mes goûts et de mon appréciation du cinéma. Etre le seul au niveau des spectateurs à l’avoir trouvé médiocre, passe encore ; mais quand on sait que ce Pat Garret et Billy le Kid est considéré par les critiques professionnelles du genre comme l’un des plus grands westerns jamais faits, c’est une autre paire de manches. J’assume, tout en espérant ne pas être le seul dans ma solitude… Ok, j’en rajoute, mais toujours est-il que cette version de Peckinpah me laisse songeur.
Un très bon western crépusculaire ! Sam Peckinpah nous livre une oeuvre assez personnelle, très mélancolique et assez lente mais jamais ennuyante ! La violence et le sang sont très présents comme dans la majorité de ses westerns. Coté casting, James Coburn est impeccable, très charismatique, très ambigu comme personnage ; Kris Kristofferson n'est pas un choix très judicieux pour jouer Billy the Kid mais ce n'est pas si mal que ça ; Bob Dylan très mystérieux apporte une petite touche de suspense dans le film. La BO, signée par Bob Dylan justement, est magnifique notamment avec la chanson Knockin on Heaven's Door. On sent les personnages tourmentés, lassés et on sent que c'est la fin d'une époque, la fin d'une certaine idée de l'Amérique et de la liberté. Le capitalisme, la propriété et les grands éleveurs terriens sont évoqués dans le film et sont un peu synonyme de la fin du grand ouest Américain. Il y a donc dans ce film également un brin de nostalgie. En tout cas, on à affaire à un western crépusculaire de qualité ou les cowboys sont souvent des anti-héros porté par une réalisation soignée du grand Sam Peckinpah, à voir absolument.
Un très beau western crépusculaire et un des meilleurs Peckinpah. L'Ouest est montré avec grand réalisme, comme une terre où il ne fait pas si bon vivre, loin des odes élégiaques de Ford et Hawks. La réussite tient aussi beaucoup à l'interprétation parfaite de Coburn et Kristofferson, secondés par d'excellents seconds rôles parmi lesquels l'énigmatique Dylan, par ailleurs auteur d'une musique magnifique.
Un des plus beaux western qui existe, filmé avec talent, des acteurs impeccables (James Coburn magnifique, et Kris Kristofferson excellent Billy The Kid et aussi Bob Dylan qui joue un personnage mystérieux est très bon), une bande son signée Dylan qui contient la sublime chanson Knockin' on Heaven's Door, font de ce film un véritable classique à ranger dans les meilleurs du genre.
Un très bon western crépusculaire revisitant la légende de l'Ouest. Pat Garrett (James Coburn) devenu shérif, et Billy the kid (Kris Kristofferson), son ex-coéquipier, se retrouvent sur le tard. Commence une implacable poursuite entre ces deux pistoleros... Magnifiquement interprété, dominé par un duo extravagant (Coburn/Kristofferson), et suivi par de bons seconds couteaux : Jason Robards (Il était une fois dans l'Ouest), Richard Jaeckel (Trois heures dix pour Yuma, Les douze salopards) et Katy Jurado (Le train sifflera trois fois, La vengeance aux deux visages). La musique est traitée au plus que parfait et accompagne merveilleusement bien l'esthétisme du film, à commencer par les paysages du film. Sans oublier les courses-poursuites. Merci Bob. La réalisation couronne le tout : elle prend de haut notre cher duo (James/Kris) pour nous envoyer plein de son et de lumière qui ravivent notre nostalgie. Merci Sam ! Spectateurs, un très bon western qui ne manquera pas de vous divertir. D'autant que l'on voit pour la première fois Bob Dylan jouer devant la caméra rien que pour nos yeux ! De plus, Roger Spottiswoode est l'un des monteurs du film, et il a déjà travaillé avec Sam Peckinpah sur Les chiens de paille. Des détails que l'on saura apprécier pour un film qui mérite d'être vu.