Grandiose.
Abel Ferrara réalise ici est un sublime film de gangster, sous un aspect à la fois sobre et baroque, un peu à l'image de son personnage principal, Christopher Walken, gigantesque. Solidement ancré dans son époque - fin des 80's -, artistiquement et politiquement, The King of N.Y reflète la triste réalité des rues de la Grosse Pomme : corruption, guerre des gangs, lutte de pouvoir, violence, drogue et l'insécurité constante. Le réalisateur exploite ces multiples maux de la société contemporaine et en dégage une intéressante thématique sur les limites du pouvoir/de la loi. Franck White, chef de gang qui sort à peine de prison, au tempérament sulfureux, nourrit d'une grande soif de pouvoir et d'argent, rêve aussi d'imposer sa force pour différentes finalités sociales, et aspire à devenir maire de N.Y. Mais le temps lui est compté, et ses aspirations vont vite s'effondrer face à la ténacité de policiers fermement décidés, quoiqu'il en coûte, à le coincer. Abel Ferrara procure une dimension existentiel à son gangster, et développe une réflexion sur le temps qui passe, sur l'impact néfaste du pouvoir et l'envie de laisser une trace de son passage. Grand film, prenant, sombre, artistiquement sublime - réalisation, musique, lumière sont en parfait accord. Culte.