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Plume231
3 872 abonnés
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2,0
Publiée le 28 octobre 2012
Film que j'ai regardé pour une double raison : la première, un "Ma scène préférée" avec Mia Hansen-Løve où elle présentait une séquence de l’œuvre qui serait bouleversante (après vérification, prise en extrait ou prise dans la continuité d'ensemble il faudrait qu'elle m'explique en quoi cette scène est bouleversante car moi je ne vois pas du tout !!!) qui a appâté ma curiosité, la seconde, il permet de voir la récemment regrettée et la trop rare au cinéma Anita Björk, qui avait donné une interprétation absolument éblouissante et mémorable dans le rôle-titre de "Mademoiselle Julie" d'Alf Sjöberg, dans un rôle certes secondaire mais c'est mieux que rien. Le contexte est une grève de dockers dans une petite ville du nord de la Suède en 1931 qui a changé la face du pays, l'histoire est une romance entre un fils de docker et la fille d'un directeur d'usine. Ça a de quoi faire quelque chose de fort et de passionnant mais le traitement choisi change considérablement la donne et c'est là que le bât blesse sérieusement ; au lieu de prendre à bras-le-corps son sujet, le réalisateur préfère une distance affectée en mettant une suite de scènes ayant plus ou moins de rapport (plutôt moins que plus hélas !!!) avec l'histoire et le contexte annoncés. Bref sans s'ennuyer, on regarde tout cela d'un œil morne. C'est dommage car les divers moments en lien direct avec le sujet sont puissants, à l'instar surtout de la manifestation qui finit en bain de sang. En plus, la représentation des divers protagonistes a l'air de ne pas tomber dans le manichéisme et le visuel, surtout par l'intermédiaire d'une utilisation habile du blanc, est très beau et élégant. Résultat un chef d’œuvre potentiel massacré pour cause de prétention intellectuelle.
Dans la société occidentale contestataire de la fin des années soixante (guerre du Vietnam, mai 68, phénomène hippie…), Bo Wideberg tourne les quelques jours de folie autour de la grève d’ouvriers en Suède. Le rythme est lent mais c’est très juste car le film rapporte des histoires d’attente : attente d’une solution sociale, attente d’un enfant (qui ne viendra jamais), attente d’un monde meilleur… Les images sont esthétiques au possible comme si l’auteur avait voulu compenser la stupide férocité des hommes par la beauté paisible de la nature. Le propos possède une force évidente et il est servi par une distribution homogène et superbement dirigée. C’est un film humaniste, honnête et bien pensé, une œuvre estimable qui appartient à l’histoire du cinéma.
1931, à Adalen en Suède du Nord, une grève des dockers paralyse la région depuis plusieurs semaines. Le fils d’un ouvrier est surtout préoccupé par sa relation amoureuse avec la fille du directeur d'usine. La grève se durcit, les patrons font venir des « jaunes » pour reprendre le travail. Les grévistes manifestent et l'armée tire. Plusieurs manifestants sont tués dont le père du jeune homme. Il prend conscience du fossé qui sépare les classes sociales. D’après un épisode de l'histoire de la Suède, qui a conduit à l'arrivée au pouvoir des sociaux-démocrates. La reconstitution historique qui va de la chronique familiale intimiste au final tragique est léchée. C’est beau, les costumes et les décors sont impeccables, la photo évoque la peinture impressionniste, mais c’est long, lent, sur un rythme mou. On est dans une approche esthétique de la lutte des classes qui mélange le mélodrame au drame et accorde une place importante à la découverte de la sexualité par ces adolescents au détriment d’une analyse sérieuse du mouvement social.
Grand prix spécial du jury au festival de Cannes 69. Certains critiques ont écrit qu'il aurait mérité la Palme d'or. Le film raconte la grève la plus dure de l'histoire suédoise, à Adalen, au nord du pays, en 1931. Sa première partie est centrée sur le quotidien des ouvriers désoeuvrés : scènes de campagne dignes d'un Renoir (le peintre), idylle amoureuse naissante entre deux adolescents. Après 93 jours de grève, des "jaunes" sont appelés en renfort, avant que l'armée n'intervienne et ne se heurte aux manifestants. Bilan : 5 morts et la chute du gouvernement, les sociaux-démocrates accédant pour la première fois au pouvoir. Widerberg mêle l'intime et le social, la vie privée et les enjeux politiques. Avec un style indéfinissable, viscéral, organique, dans une mise en scène qui refuse la linéarité et joue sur les ruptures. Distanciée, quasi abstraite, mais prenante et parfois presque élégiaque (moins que dans Elvira Madigan, cependant). Il est difficile de trouver des ressemblances avec d'autres films : The Molly Maguires de Martin Ritt, certaines oeuvres de Jancso, une pincée de Ken Loach ..., loin de Bergman, en tous cas. N'employons pas le mot de chef d'oeuvre à son sujet, mais cela y ressemble fort, malgré tout.
Le titre fait référence à la ville d’Ådalen, à 200 km au nord de Stockholm où il y eut des grèves en 1931. Les propriétaires d’usines firent appel à des « jaunes » ce qui déclencha une manifestation où l’armée intervint et tira : bilan 5 morts auxquels est dédié le film. Bo Widerberg se disperse en ajoutant une histoire d’amour entre un adolescent, fils d’un gréviste et la fille du patron d’une usine de bois. C’est un peu long (1H50), la reconstitution des années 30 est peu crédible et les scènes de foule sont filmées comme un défilé de fanfares et de majorettes. Les bons sentiments ne suffisent pas et on est loin de « Germinal » (1993) de Claude Berri, sans remonter jusqu’au « Cuirassé Potemkine » (1925) de Sergueï Eisenstein. Il a quand même obtenu le grand prix du jury au festival de Cannes en 1969 (où le prix du jury avait été attribué à « Z » de Costa-Gavras… .
En 1931 les dockers de la ville suédoise d'Adalen se mirent en grève; la répression fut sanglante, mais le mouvement provoqua l'arrivée au pouvoir des socio-démocrates.. Bo Widerberg est certes un cinéaste engagé (Joe Hill), mais Adalen 31 ne se contente pas de décrire ce mouvement social; le film s'attache aussi (sans trop d'ostentation et avec une certaine distanciation ) à quelques personnages et à leur vie quotidienne. La délicatesse de l'ensemble est tout à fait remarquable; nous somme très éloignés d'un film marxiste pur et dur. Widerberg filme de manière un peu désabusée, les personnages ne semblent pas comprendre comment on peut en arriver à tirer sur des gens ordinaires qui ne cherchent qu'à mieux gagner leur vie. Malgré quelques maladresses, Adalen 31 est un film fort.
Sûrement ce qu'on aura fait de plus fort et de plus beau sur fond de Lutte ouvrière, Le film de Widerberg évoque la répression des grèves de 1931 en Suède, il est incroyable de voir ce film aujourd'hui avec l'avalanche de violences policières qu'on connaît en France, à Honk Kong, aux USA etc.