Et voilà, nous sommes déjà au cinquième film et on attaque les choses réellement importantes ; et c’est pour ça que le nouveau réalisateur est une pointure !!.....Et bin NON, et là on s’attaque à un énorme paradoxe au sein de cette saga : on est à un cap narratif crucial, et on se retrouve avec le film le plus insignifiant jamais sorti avec aux commandes un inconnu issu de la télévision britannique et qui est sans conteste inapte à relever le défi !! "Harry Potter et l’Ordre du Phénix" reste tout de même dans la continuité de ses prédécesseurs en ce qui concerne la découverte de l’univers du petit sorcier à lunettes : le film nous dévoile un peu plus le Ministère de la Magie ainsi que son fonctionnement et sa position dans le monde des sorciers. C’est la première fois que la saga aborde de front les notions de politique et de propagande et cela est très intéressant comme le montre la scène du procès au début du film. Une autre continuité est de la partie : les élèves et leur la vie à Poudlard. Outre le fait qu’ils continuent à suivre leurs hormones pour le meilleur comme pour le pire, nos jeunes amis (et non plus seulement Harry) vont devoir faire face à l’annonce du retour de « celui-don- on-ne-doit-pas-dire-le-nom » ce qui va amener son lot de questions, de doutes, de troubles et de traumatismes. Mais en plus, ils vont devoir subir le caractère immonde d’une nouvelle professeure qui va se révéler être une persécutrice de premier ordre : Dolores Ombrage, envoyée par le ministère pour « réformer » Poudlard, véritable gardienne des traditions scolaires privilégiant la théorie à la pratique qui va abuser de son statut pour jouer son gros tyran. Bien entendu, cela va amener nos élèves à goûter à un autre aspect de la puberté : la rébellion contre l'autorité. L’insubordination de nos petits sorciers en herbe va ainsi conduire à la création du fameux Ordre du Phénix….mais voilà, malgré l’intérêt que nous pouvons avoir pour ses petits points de récits, nous ne pouvons que déplorer le fait que ce cinquième film est un ratage total, un énorme foirage. David Yates n’est pas homme de talent et nombreux de ses choix sont pratiquement incompréhensibles : pourquoi n’y-a-t-il aucune allusion au Quidditch, ne serait-ce que dans une phrase ? A quoi sert
l'amourette entre Harry et Cho
? Elle n’est pratiquement pas développée, sort un peu de nulle part et surtout ne va nulle part (un regard, un baiser, et hop on remballe : merci d’être venu !!). Pourquoi se concentrer autant sur
les cauchemars d’Harry
alors qu’ils ne permettent aucune avancée scénaristique ? Pourquoi la photographie est si fade, pourquoi le film semble si « cendreux » alors que les deux précédents proposaient une ambiance sombre du plus bel effet ? Pourquoi pour la première fois de la franchise la musique est si (trop ?) discrète ? (à un tel point que je ne me souviens d’aucun thème à par celui principal de la saga !) Pourquoi l’une des scènes les plus importantes du métrage (celle du
flashback où on nous explique que le père de Harry adolescent prenait un malin plaisir à torturer Rogue
) qui pose le problème de l’ambiguïté de la nature humaine est totalement illisible, charcutée par un montage cut épileptique ? C’est dingue, mais les trois quarts du film sont tout simplement creux, à la limite de l’incipide !!...Seul le final s'avère un peu plus palpitant (heureusement, je commençais à ronfler !!), et encore Yates arrive à y insérer certainement l’un des moments les plus ridicules de toute la saga lorsque, face à sa terrible Némésis, Harry sort avec le plus grand sérieux du monde
« Moi, j’ai quelque chose que tu n’as pas ! »
….et oui mes amis, sortez le champagne et balancez du Lara Fabian, Céline Dion ou autre Hélène Ségara en fond sonore :
l’amour et l’amitié triomphent toujours
!!!....Oh mon dieu, quelle purge…Je vous rappelle que je ne connais pas les romans Harry Potter, mais franchement faut pas avoir fait Saint-Cyr pour comprendre que le roman doit être bien plus intelligent, construit et palpitant que ce métrage bâclé ! Pour finir sur une note positive, je vais tirer mon chapeau envers 3 nouvelles recrues du casting qui mérite des applaudissements pour arriver à sortir la tête haute de cette foutue purée de poix : Imelda Staunton qui interprète une Dolores Ombrage très sadique et détestable à souhait sous ses airs enfantins insupportables, Helena Bonham Carter qui est parfaite en psychopathe dans le rôle de Bellatrix et enfin, la jeune Evanna Lynch qui apporte une touche de fraîcheur en incarnant à la perfection l’improbable Luna Lovegood, personnage haut en couleurs et ultra fantaisiste qui amène une touche de légèreté au film, d’autant plus que, sous ses airs de petite fille faussement naïve, elle sera d’un grand secours et de bons conseils pour notre petit Harry. Pour conclure, "Harry Potter et l’Ordre du Phénix" est un mauvais film, le vilain petit canard de la franchise (pire que le second opus même !). La faute en revient incontestablement à la présence derrière la caméra du novice incompétent qu’est David Yates : après des monstres comme Cuaron et Newell, ça fait très mal vu qu’on a carrément l’impression de subir une régression en matière de qualité. Heureusement pour nous, le récit continue malgré tout de développer l’univers riche et l’intrigue principale de la saga et nous donne envie de connaître la suite…mais il va falloir trouver un bien meilleur réalisateur pour éviter de sombrer !