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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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2,0
Publiée le 26 mars 2024
Professeur d'anglais ayant quitté (fui?) sa province, Madeleine s'installe dans une pension de famille parisienne où elle se lie amicalement à Pierre (Gabin), un bibliothécaire aimable dont le réalisateur Georges Lacombe suggère qu'il mène une double vie. Et on apprendra assez vite laquelle... La première partie du film est plutôt réussie, avec des caractères bien ébauchés qui conservent une part de mystère, avec des dialogues justes et une atmosphère morose, désenchantée, qui participent, les uns et les autres, d'un reflet social réaliste et intéressant. A ce moment du film, le scénario parait bien ficelé.
C'est plus tard, avec la proportion policière du sujet, que la mise en scène révèle ses limites. Toute cette partie du film manque de concision et ni le sujet, ni les deux personnages principaux n'offrent encore réellement de surprises. Tout en gardant une certaine noirceur, associée à la fatalité qui guette Pierre -et qui a si souvent accablé Gabin dans ses rôles d'avant-guerre notamment- le film se consacre désormais à une intrigue policière assez conventionnelle et volontiers mélo.
“Leur dernière nuit” est le troisième film que Jean Gabin tourne sous la direction de Georges Lacombe. L’acteur dont on a dit un peu abusivement que sa carrière traversa un sérieux trou d’air après son retour d’Hollywood puis de la guerre n’est plus qu’à un an de “Touchez-pas au grisbi” qui le réinstallera définitivement à la tête du cinéma français. Le film est scénarisé par Jacques Constant à partir d’une de ses nouvelles. Constant avait auparavant adapté un livre d’Henri La Barthe pour “Pépé le Moko” (1937) de Julien Duvivier. Comme dans “Miroir” de Raymond Lamy, Gabin, incarne un personnage présentant deux faces diamétralement opposées. Ici chef bibliothécaire résidant dans une pension de famille le jour et gangster la nuit, accompagné de jeunes malfrats qu’il guide sur des hold-up risqués mais juteux. Dans la même pension arrive Madeleine, une jeune femme énigmatique (Madeleine Robinson) débarquant de sa province pour trouver un poste de professeur d’anglais dans la capitale. Le chef bibliothécaire plutôt bourru et réservé fait jouer ses relations pour trouver un poste à Madeleine qui ne tardant pas à découvrir la vraie nature de Pierre Ruffin dit “Fernand”, noue une relation avec celui qu’elle pressent en danger. La suite est constituée d’une succession d’événements dont on comprend d’emblée qu’ils ne mèneront guère loin ces deux-là si ce n’est vers le tragique. Une manière plutôt artificielle de replacer Jean Gabin dans ses rôles mythiques des années 1930 quand le plus souvent la mort était au rendez-vous. Ici, il faut passer sur bien des invraisemblances pour adhérer au propos conté par Georges Lacombe qui aidé par le chef opérateur Philippe Agostini livre des images très immersives du Paris des années cinquante avant que les promoteurs immobiliers n’en changent assez profondément l’architecture et que l’automobile n’y soit reine. Mais heureusement le trio constitué par Jean Gabin, Madeleine Robinson et Robert Dalban porte admirablement le film et parvient à gommer les lourdeurs et invraisemblances narratives dont le film n’est pas exempt. Jean Gabin alias Pierre Ruffin portant la moustache (très rare de voir Gabin grimé) puis plus traditionnel en “Fernand” le chef de gang est comme toujours parfait notamment dans quelques scènes avec Madeleine Robinson où la détresse que son personnage affiche ne semble pas feinte. Bravo l’artiste ! Madeleine Robinson aujourd’hui un peu oubliée défend admirablement un rôle compliqué dont à dessein le scénario ne dit rien de tout ce qui l’entoure. Quant à Robert Dalban, ancien époux de Madeleine Robinson et qui jouera une dizaine de fois aux côtés de Gabin dont celui-ci disait en le taquinant sur son appendice nasal proéminent : “ Quand tu te mouches tu n’as pas l’impression de serrer la main à un pote ? “, il est tout-à-fait convaincant dans son rôle de flic obstiné mais néanmoins humain. Comme quoi malgré des insuffisances notoires, un film peut tout de même atteindre le but qui lui a été assigné par son réalisateur. Sans des acteurs impliqués et talentueux, c’eut été une autre paire de manches.
Un très bon polar datant de 1953 qui était une oeuvre charnière dans la carrière de Jean Gabin période gangster/policier dont ce long métrage et surtout le suivant "Touchez pas au Grisbi" de Jacques Becker va relancer une deuxième carrière du comédien !! La mise en scène est signé Georges Lacombe et l'histoire d'une jeune femme arrivant comme professeur à Paris qui rencontre et sympathise dans son hotel avec un bibliothécaire mais ce dernier cache quelque chose, la jeune demoiselle découvre du sang sur la chemise et l'homme en question est un malfrat, pilleur de beaucoup d'argents avec des complices peut ètre méfiant. "Leur dernière nuit" est un film qui possède une bonne intrigue qui se suit sans une moindre minute d'ennui, bien au contraire. Il offre deux roles en or au grand Jean Gabin qui livre une interprétation remarquable avec à ses cotés la belle Madeleine Robinson pleine d'innocences. La scène finale marque les esprits. Une oeuvre qui vieillit bien et se laisse regarder.
Bon drame avec Jean Gabin en homme bibliothécaire et aussi un chef de gang. Une histoire basique qui surprend bien pour ceux qui n'ont pas encore vu un Gabin qui spoiler: meurt à la fin . Tout petite apparition dans le film de Jackie Sardou, elle joue une concierge.
Ah ! Enfin, parmi ces actrices des années 1940-1950 faisant partie d'un duo romantique avec une star masculine (en l’occurrence Jean Gabin), une personne qui n'ait pas seulement valeur de bibelot. Peut-être est-ce lié aux phénomènes qui étaient alors d'actualité, la femme s'émancipant, mais ça fait plaisir de voir Madeleine Robinson incarner les charmes féminins libres de toute entrave du mâle à son expression artistique. A tel point qu'on en oublie presque l'efficacité du bon vieux Gabin quel que soit son rôle à lui. Une histoire sans audace ni innovation mais triste et belle.
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3,0
Publiée le 3 mars 2020
La vie à ses injustices! Une dernière nuit d'amour pour Jean Gabin et Madeleine Robinson...ça vous tente ? Pour cela, il vous faut dècouvrir cette oeuvre d'atmosphère de 1953! Longtemps, on a cru ce film de Georges Lacombe totalement oubliè! Histoire d'amour oscillant entre le drame et le pessimisme! L'un est un bibliothècaire / gangster et l'autre une professeur d'anglais qui a quittèe sa province pour la capitale! Gabin & Robinson se complètent, le charme opère petit à petit entre les deux! D'après une nouvelle de Constant, un film français où l'on se laisse guider par l'èmotion! La photographie est belle et reflète l'ambiance d'une èpoque, filmèe du côtè de l'Arc de Triomphe, de la rue de la Paix ou de la Butte de Montmartre avec ses interminables escaliers! Seul point noir, la fine moustache rètro na va pas du tout à Gabin dans la première partie...
Au fond, elle n'a rien de vraiment mauvais cette "Dernière nuit". Mais a t'elle quelque chose de vraiment bon pour autant? On est vraiment en droit de se poser la question tant l'ensemble paraît à maintes reprises déjà vu, la mise en scène de Georges Lacombe n'arrivant jamais à la cheville d'un Carné ou d'un Duvivier des grand jours. Le début reste pourtant correct, mais on finit tout de même par s'ennuyer quelque peu, le film apparaissant bien trop souvent pesant pour nous convaincre ne serait-ce qu'un peu. Reste un joli rayon de soleil, celui qu'apporte Madeleine Robinson, dont la douceur permet à l'oeuvre de trouver son seul (réel) intérêt. Un film plutôt banal donc, et qui, sans être honteux, aura bien du mal à captiver qui que ce soit. Dispensable.
Gabin reprend le type de rôle qu'il avait avant-guerre. Le film ressemble d'ailleurs beaucoup à "Quais des brumes". Mais dieu que la mise en scène est molle ici...