Le projet est né il y a 10 ans lorsqu'Yves Fajnberg était photographe pour de grandes marques. Il commence l'écriture du scénario tout en réalisant Le Dégommeur (1994). Stimulé par sa rencontre avec Zinedine Soualem au Festival d'Avignon (il collabore avec lui sur ses deux courts-métrages, Harakiri en 1996 et L'un dans l'autre en 2003), il décide finalement de s'adresser à la productrice Régine Konckier. Emballée, elle déclare : "J'ai été touchée par son style, par cette manière qu'il a de dire des choses graves en les traitant avec humour". L'engagement d'Alexandra Lamy puis de Didier Bourdon va permettre au rêve de devenir réalité.
Yves Fajnberg reprend la même thématique que dans ses courts-métrages précédents, Harakiri (1996) et L'un dans l'autre (2003), à savoir les problèmes liés à l'entreprise.
Zinedine Soualem s'estime bien plus positif dans la vie que son personnage de Rachid : "Je n'ai pas ce côté défaitiste, quelque peu passif de Rachid qui, à près de quarante ans, n'a guère évolué professionnellement (...) J'aurais eu du mal à accepter de stagner de la même façon (...)".
Pour interpréter Maud, Yves Fajnberg voulait une comédienne assez belle pour être une ex-mannequin. Le choix d'Alexandra Lamy a donc été naturel : "Je l'ai trouvée beaucoup plus belle que la Chouchou d'Un Gars, une Fille, et puis elle a immédiatement adhéré au projet. J'ai ensuite juste eu à soigner la lumière, le maquillage, pour accentuer le côté mannequin du personnage (...)". Quant à l'actrice, elle a été séduite par sa vision féminine du monde : "Il aime (...) les femmes, dans le bon sens du terme, il les comprend, il est toujours très attentionné, se soucie de votre image, de ce que vous dégagez, de ce que vous ressentez et tient compte de votre fragilité".
La comédienne Alexandra Lamy, contrairement à son personnage, n'a jamais voulu devenir mannequin. Elle confesse : "Je suis une super bonne vivante, j'adore manger, je suis hyper gourmande, je bois, je fume, je vis, ce n'est vraiment pas un métier pour moi"
La jeune actrice Armelle Deutsch a apprécié ses partenaires dans le film. Elle appréhendait la scène d'intimité avec Didier Bourdon mais fut vite rassurée : "On a immédiatement décidé de se voir pour (...) désacraliser certaines séquences (...) avec Didier je me suis sentie en confiance, il y avait une vraie tendresse, je n'étais pas un simple bout de chair fraîche". Quant à Zinedine Soualem, elle l'a trouvé très affectueux.
Armelle Deutsch a interprété la chanson du générique du film homonyme Vive la vie. "Un jour, je fredonnais une chanson de Francis Cabrel pour m'amuser dans la loge, Didier Bourdon a trouvé que je me débrouillais pas trop mal, en a parlé à Yves Fajnberg (...) Ce fut une expérience réellement magique (...)".
Yves Fajnberg ne tarit pas d'éloges sur l'interprète de Colombe, Armelle Deutsch : "Il y a une réelle poésie en elle (...) Elle attire cet homme dans une petite niche heureuse au coeur d'un monde terriblement menacé. C'est une idée qui lui a beaucoup plu et je crois qu'elle a adoré l'interpréter".
Didier Bourdon ne s'est pas imposé à Yves Fajnberg comme une évidence. "Je ne le connaissais pas, je me souvenais des Inconnus, de son côté un peu rude et (...) ce qui m'a fait prendre conscience que je tenais le comédien idéal c'est de saisir dans sa propre personnalité certaines facettes de celle de Richard (...) C'est un vrai personnage, charismatique, ayant une réelle force, à l'image des grands chefs d'entreprise". Pour l'acteur, ce fut une rencontre salvatrice. Il l'explique ainsi : "(...) le travail d'écriture que nous faisions avec Bernard Campan me manque beaucoup et j'ai trouvé en Yves un nouveau complice qui ne se montre ni paternel, ni protectionniste, ni vampirique (...) il y a un véritable échange, équilibré, ce qui est très agréable".
L'acteur Didier Bourdon se sent proche des soucis qui agitent son personnage : "C'est un personnage puissant, mais qui intérieurement est fissuré, blessé et se remet en question (...) Il faut toujours faire croire, pour que les gens vous suivent, que vous avez une grande confiance en ce que vous êtes, alors que c'est parfois loin d'être le cas. Cela m'est arrivé, à une époque, de rester ce que je suis profondément et si vous doutez, une ruée d'hyènes se précipite sur vous pour vous dévorer, les escrocs abusent de votre faiblesse et certaines amitiés, superficielles, se patinent très vite".
Yves Fajnberg a composé les paroles de la chanson du générique, "une sorte de panorama amoureux, de la première émotion amoureuse à celle de l'âge adulte, un tour de cadran plutôt joyeux".