Vingt-et-unième mission pour le célèbre agent secret de sa majesté, James Bond, alias 007. Cela faisait quatre ans que nous n’avions pas vu le bout d’un Walter PPK et voilà que débarque Casino Royale de Martin Campbell, futur chef d’œuvre de l’univers James Bond, qui va totalement réinventer le mythe de 007 au cinéma. Prague, République-Tchèque. James Bond vient de remplir son dernier contrat permettant ainsi à M, la chef des services secrets britanniques, de lui faire accéder au rang de double zéro et du lui donner le fameux permis de tuer. Désormais sous le matricule de 007, James Bond se voit confier par M sa première mission officielle qui le mènera à Madagascar pour traquer un fabriquant de bombes et le ramener au MI6 pour qu’il soit interrogé pour démanteler un grands réseau de financement de terrorisme. La mission sera un demi-succès et Bond n’ayant qu’une seule idée en tête, continuer son enquête sur ce réseau terroriste, ira au Bahamas pour en savoir plus. Une fois sur place il va être mis sur la piste du Chiffre, le banquier privé des terroristes internationaux. Menacé par ses dangereux clients, Le Chiffre doit récupérer ses fonts et n’a d’autre choix que d’organiser une partie poker à haut risque au Casino Royale au Monténégro. Etant le meilleur joueur du service, Bond est envoyé par M affronter Le Chiffre afin de récupérer tout l’argent pour réussir enfin à mettre à jour ce vaste réseau de terrorisme. Sorti en novembre 2006, Casino Royale était certainement très attendus car cela faisait quatre ans que James Bond n’était venus faire exploser les salles obscures. La production a donc décidé, pour ce grand retour au cinéma, de faire revenir un habitué de James Bond puisque ce n’est autre que Martin Campbell, le réalisateur de GoldenEye, qui est mis aux manettes du film. Et pour revenir en pleine forme, les scénaristes et la production ont eu l’idée de revenir aux sources, de faire de ce Casino Royale le James Bond numéro un de toute la série en mettant en scène la première mission de James Bond, peu de temps après avoir eu le titre de 007 et le permis de tuer. Un prequel donc mais pas un simple film de James Bond, une réinvention totale du mythe. Pour cette « première » aventure de 007 les scénaristes ont décidé de reprendre le roman de Ian Flemming qui s’intitule Espions, faites vos Jeux mais en modifiant certains moments du livre. N’ayant jamais été mis en scène sauf une seule fois mais pour servir a réaliser une parodie des films de James Bond avec David Niven dans le rôle de l’espion britannique, Casino Royale a enfin sa véritable adaptation au cinéma. Et vous connaissez la suite, le film sera une réussite totale, classant ce James Bond parmi les meilleurs, ceux qui ont l’aura de chef d’œuvre. Et donc puisque ce Casino Royale est une sorte « James Bond Begins » il fallait un nouvel interprète, l’acteur idéal pour porter les nouvelles aventures de l’agent 007 pour au moins cinq ou six films si on est fou ! Se sont ainsi succéder Sean Connery de 1963 à 1971 pour six films en plus de Jamais plus Jamais produit par Warner Bros en 1983, Georges Lazenby en 1969 qui n’a interprété qu’une seule fois le personnage et resté célèbre pour ceci, Roger Moore de 1973 à 1985 pour sept films, Timothy Dalton de 1987 à 1989 pour deux films et Pierce Brosnan de 1997 à 2002 pour quatre films. Et donc en 2006 c’est là qu’arrive un acteur britannique quasi inconnu du grand public : Daniel Craig. Une fois le costar de James Bond enfilé Daniel Craig est devenu un acteur connu du des spectateurs, une star internationale, et enchaîna les grosses productions comme Cowboys & Envahisseurs de Jon Favreau, des films plus d’auteur comme Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes de David Fincher ou encore un blockbuster : le Tintin de Steven Spielberg. Mais avant l’aventure James Bond, l’acteur britannique n’était pas aussi connu qu’actuellement où il tenait beaucoup de second rôle dans des films comme Les Sentiers de la Perdition de Sam Mendes, Munich de Spielberg ou Lara Croft : Tomb Raider de Simon West. C’est certainement le film Layer Cake de Matthew Vaughn qui attira l’œil de Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, les producteurs des films de James Bond, et qui permit ainsi à Daniel Craig d’accéder au mythique rôle de 007. Au départ les fans, très mécontents, protestaient sur le choix de l’acteur britannique et lui préférait le retour de Pierce Brosnan dans le rôle de l’agent secret car un homme blond qui incarne Bond c’est impensable, il est loin de la sophistication de Pierce Brosnan, il est un acteur aux rôles « bizarres »,… bref la colère des fans grondait mais il fallut attendre novembre 2006 pour la faire taire puisque Daniel Craig livrait officiellement sur les grands écrans la meilleure interprétation de 007 au cinéma depuis Sean Connery et Roger Moore. Là où l’acteur excelle c’est dans la psychologie de James Bond, Craig lui a apporté plus de noirceur et met à jour ses faiblesses. Plus brutal, plus imposant et physique, plus classe que jamais, plus sombre et plus humain aussi, James Bond version Daniel Craig est plus réaliste et c’est une avancé historique dans l’Histoire de la saga ! Maintenant c’est terminé les bagarres où le héros en ressort impeccable et sans une égratignure en balançant une blague comme le faisait Roger Moore. Désormais James Bond saigne, est malmené, son costume est plein de sueur et de sang, son regard est grave et d’acier, il est un personnage réaliste. Regardez la scène de combat dans les toilettes au tout début du film, regardez l’intensité et la violence de l’affrontement et vous verrez que le nouveau James Bond est celui que nous attendions depuis longtemps au fond de nous : un homme plus brutal qui ressent la douleur d’avoir tuer quelqu’un et celles de ses blessures, un type plus humain. Revoyez aussi la scène dans les escaliers au milieu du film où Craig balance un homme dans le vide et se bat avec un autre et finit par l’étrangler, sa chemise est en sang et son visage plein de petites blessures, jamais une telle violence n’avait été vus dans la série, jamais. Daniel Craig est donc le meilleur interprète de James Bond de toute la série et celui qui devra lui succéder je lui souhaites bonne chance car avec Craig nous avons atteint des sommets ! Le personnage étant totalement réinventé il ne reste plus qu’à moderniser et ressusciter la franchise. Meurs un autre Jour de Lee Tamahori, dernier film en date à l’époque, avait en partie causé la mort de 007 puisque le film est un des plus mauvais de la série et les quatre ans d’absence avait enterré James Bond. Et afin de remettre la franchise au gout du jour, les producteur ont fait appel à un habitué des films de l’agent secret puisque c’est Martin Campbell le réalisateur de GoldenEye en 1997 qui est chargé de mettre en scène ce Casino Royale, prequel de la série. Afin de renouveler le mythe, les scénaristes vont volontairement enlever de nombreux éléments qui faisaient le succès de la série. Désormais il n’y aura plus de gadgets car la voiture invisible dans Meurs un autre Jour nous avait tous achevé et cela commençait à devenir un peu ridicule et irréaliste. Zéro gadget = réalisme. Ensuite les scénaristes décident aussi d’enlever les Bond Girl, pas complètement, mais nous disons au revoir aux filles un peu nunuches et niaises pour laisser place à des femmes très belle mais possédant plus de psychologie. Et au passage il n’y a plus de « Oh James ! ». Zéro nunuches = crédibilité. Et enfin nous ne verrons plus de super-méchants qui veulent dominer le monde ou le détruire et nous disons bonjour aux « méchants du moment » : les terroristes ou des membres d’organisations secrètes. Zéro super-méchants = réalisme. Bref on pourrait continuer longtemps sur la réinvention du mythe 007 avec Casino Royale mais le résultat est là : le film est un chef d’œuvre et l’un des meilleurs de la saga avec Goldfinger, L’Espion qui m’Aimait et depuis quelques temps Skyfall. Mais on peut noter qu’il y a au moins deux moments du film qui mettent un sacré coup de poing dans la tronche de la franchise et prouve que ce Casino Royale est le moment du renouveau. D’abord la scène où Bond a été empoisonné et fait un arrêt cardiaque, il prend une seringue et se l’enfonce dans une veine du cou, c’est toute la saga qui prend un coup d’adrénaline et est boostée ( cette analyse provient de la critique de Mathieu Carratier que l’on trouve sur le site Premiè présente sur la fiche du film Quantum of Solace ). Et la deuxième scène, certainement la plus marquante du film, c’est la scène de torture sadique que subit Bond où il se fait violemment interroger par Le Chiffre, jamais une scène de torture pareille n’avait été montré dans la série, James Bond nous apparaît plus humain et faible car torturé et ressentant l’extrême douleur de ce violent interrogatoire. Désormais la saga James Bond n’est plus la même. Ce film, Casino Royale, devait un jour arrivé pour renouveler cette franchise qui débuta en 1963 avec James Bond 007 contre Dr. No. Le film est bel et bien arrivé, Daniel Craig a prouvé qu’il était le meilleur malgré les flots de critiques négatives à son sujet et ceux qui ne croyaient plus au véritable retour de Bond l’ont eu dans le baba. Casino Royale est donc un film culte dans la forme mais l’est aussi dans le fond avec son incroyable scénario qui nous prend à la gorge du début en noir et blanc d’anthologie jusqu’à l’ultime et géniale scène finale. Le film de Martin Campbell se veut différent et original, plus complexe et spectaculaire que les autres films. Différent et original car il s’agit de la première mission de James Bond qui affrontera son premier ennemi Le Chiffre et donc le film porte bien le nom de prequel ou reboot, il s’agit de la genèse de James Bond symbolisée aujourd’hui par la trilogie Casino Royale, Quantum of Solace et Skyfall. Ensuite le film est complexe car mêlant complots terroristes, une partie de poker magistralement bien mise en scène qui apporte une psychologie des personnages fascinante, une histoire d’amour magnifique, des trahisons et une vengeance personnelle. Et enfin spectaculaire car le film possède de superbes scènes d’action comme celles à Madagascar avec la longue scène du parkour, la course poursuite dans l’aéroport juste impressionnante, l’accident de 007 qui détient le record du monde de tonneaux en voiture et la séquence d’action à Venise aussi spectaculaire que tragique. De plus le film s’accompagne d’une des meilleures chansons de générique de la saga, ici c’est « You Know My Name » de Chris Cornell, et petite remarque le générique ne s’accompagne pas de Bond Girl mais d’hommes qui se font tuer par 007, encore un signe de renouveau décidément ! Et enfin pour terminer, le film possède un casting prestigieux porté par un Daniel Craig impérial en 007 et suivis d’Eva Green, l’actrice française joue une des plus séduisantes Bond Girl de la série, vient ensuite l’impressionnant Mads Mikkelsen qui interprète Le Chiffre, l’un des meilleurs méchants de la série, ensuite il y a Judi Dench dans le rôle de M, Jeffrey Wright en Félix Leiter, Giancarlo Giannini joue René Mathis, la sublime Caterina Murino joue Solange Dimitrios et Simon Abkarian interprète Alex Dimitrios. Pour conclure et je l’ai déjà dit, Casino Royale est un chef d’œuvre, un des meilleurs films de James Bond où Daniel Craig interprète le parfait 007, un film qui fera date dans l’histoire de la franchise pour son scénario dense, sa mise en scène explosive et bien sur pour ses formidables acteurs. L’hère Daniel Craig ne fait que commencer.