Bon, on connait tous le registre « film de pensionnat », et c’est un registre qui a inondé le cinéma érotique, entre autres dans les années 80. Surtout le pensionnat anglais, celui du vilain voisin !
Soyons franc, Education anglaise reste vraiment très très sage, et ne va donc pas marquer les esprits outre mesure, et c’est dommage, car il y avait du potentiel pour de vrais moments de folie douce ! Jean-Claude Dreyfus en travesti est par exemple complètement déchainé ! Il en fait des méga-caisses, apportant de l’humour certes, mais aussi un sérieux un peu machiavélique parfois effrayant ! Autour de lui une actrice connue mais ici cantonnée à un tout petit rôle : Brigitte Lahaie, qui ne se déshabillera pas beaucoup ! Education anglaise s’entoure sinon d’actrices qui ne feront pas une grande carrière, et qui sont là pour leur physique charmant avant tout. La galerie des profs reste quand même assez drôle, avec des acteurs au physique parfois bizarre (Caroline Laurence a été judicieusement choisie pour son rôle !).
Le scénario est clairement trop gentil. Education anglaise fait pacotille. Fausses fessées, fausses corrections, fausse méchanceté, le film distille en plus un érotisme très soft et manque de piquant et d’incisif. Au final on se retrouve avec un métrage satin et dentelle, un peu précieux, mais qui reste à la superficialité des choses, rendant d’autant plus déconcertant et presque ridicule le final ! En gros vous prenez la première partie de Full Metal Jacket (une scène est d’ailleurs très similaire), mais vous mettez beaucoup de guimauve, un peu de sexe, vous enlevez les garçons pour des filles, et vous avez Education anglaise. L’ensemble reste trop convenu, et il n’y a pas à dire, l’érotisme chic ce n’est visiblement pas trop l’élément du réalisateur !
Visuellement Education anglaise c’est du softcore chic, avec donc des décors plutôt de qualité quoique très classiques, un érotisme propret avec une mise en scène cependant bien trop plate pour compenser le manque de peps érotique du film. Education anglaise c’est un joli catalogue d’images papier glacé, avec des culottes de satin, de belles peaux délicates, des costumes de carnaval et des séquences BDSM excentriques, mais ce n’est ni sexuel ni sensuel, c’est filmé sans véritablement d’âme. La course de char est en la matière un moment de cette faiblesse de la mise en scène criant. Pareillement, musicalement le film a du mal à retenir l’attention.
Education anglaise est un métrage amusant si vous aimez voir des nymphettes en culotte de satin dans un cadre plutôt chic et élégant. Le film a de bons atouts, notamment Jean-Claude Dreyfus, et semble parfois clairement ne pas se prendre au sérieux, ce qui est une bonne chose vu la vraisemblance du propos. Néanmoins une platitude générale, tant dans le rythme que l’érotisme affiché, tant dans la mise en scène que dans le scénario, font que ça se regarde mais avec un ennui poli. 2.