"Quand je serai star" est un ovni cinématographique, une oeuvre improbable qui aurait toutes les raisons de nous irriter mais qui, à défaut de provoquer l'admiration, suscite du moins la fascination.
Le premier plan du film annonce déjà la couleur. En un temps record, La Dombasle s'empiffre une énorme boîte de chocolats et semble éprouver un certain plaisir qui a tout de l'orgasme gustatif. Même Bridget Jones n'aurait pas osé!
Cette ouverture kitschisime - et qui a tout pour devenir culte!- est tout de suite reléguée par une mise en scène très "queer" et qui n'hésite pas à s'affirmer comme telle. Arielle Dombasle prend un malin plaisir a jouer avec son image d'îcone gay, personnage haut en couleur et plus subtile qu'il n'y paraît. En constant décalage, elle porte le film a bras le corps et parvient à donner consistance à des répliques absurdes qui, dans la bouche de la comédienne, trouvent tout leur potentiel comique.
Nous ne sommes pourtant pas chez Aghion. "Quand je serai star" a beau flirter avec la caricature, la limite n'est jamais franchie. En témoigne le très très "camp" homme-panthère qui apparaît au final comme le personnage le plus convainquant. Comme chez Demy, le film enrobe ainsi dans un univers très rose, des réflexions plus profondes sur le star system, les relations insestueuses mère-fils, l'homosexualité et la séropositivité sans manichéisme et sans être démonstratif.
Ce film est en marge de la production actuelle, il parvient à créer un univers décalé, entre-deux à l'instar de ses personnages qui, en constante quête initiatique, se cherchent et sont eux-mêmes sur une corde raide.
Certes, la mise en scène n'est pas parfaite. On peut lui reprocher un certain manque de rigueur dans le cadrage et dans la direction d'acteur ( à côté des deux personnages principaux, certains seconds rôles sont loin d'être convainquants), on aurait aimé un rythme plus soutenu, beaucoup plus fou, en adéquation avec l'univers que le réalisateur donne à voir.