Après "comme une image" et "le gout des autres",on pouvait craindre le pire de ce film choral.Surtout que Nicole Garcia n'est tout de meme pas une excellente réalisatrice.Quand le film commence,sur une banquise,on tente tant bien que mal de faire le lien avec ce qui va suivre,en se disant en meme temps que la mise en scène est de très basse qualité.Si on ne compte pas ce prologue idiot qui ne sert absolument à rien,le film commence vraiment.Déjà,des personnages qui affichent une certaine présence,par leurs personnalités et notamment par leurs acteurs.Les acteurs,c'est Jean-Pierre Bacri(décevant comparé à ce qu'il peut faire),Benoit Magimel(le meilleur du film),Vincent Lindon(touchant en mauvais père de famille au regard presque suicidaire),Patrick Pineau(superficiel)et enfin Benoit Poelvoorde(à qui,une fois encore,on peut dire que le registre comique lui colle vraiment mieux que le dramatique).Déjà,le déséquilibre s'installe à cause d'une interprétation partagée.Finalement,le point fort du film n'est pas ses acteurs,mais plutot ses humains qui se cachent en eux,donc ses personnages(hormis celui du jeune tennisman,médiocrement vite écrit et baclé),car Garcia a une façon de capter leur regard,leurs émotions en meme temps donc,qui deviennent vite les notres.Le talent est là,à filmer des personnes banales dans leurs vies de tous les jours,et à les rendre beaux,courageux et forts.Une vraie ode aux hommes,en quelque sorte,qui,malheureusement,se perd vite dans une construction ratée qui essaye de passer d'un personnage à l'autre dans le cycle:poelvoorde,pineau,magimel,lindon,bacri,puis on recommence.Maladroite donc,car certains personnages saisissent plus que d'autres,leurs histoires étant plus développées(celle de lindon et celle de bacri)et écrites avec plus de rigueur.Quand au jeune Charlie(interprété par Ferdinand Martin),il n'est ici que le vecteur de ces crises,de ces amours perdues,de ces pleurs,de ces rires,comme s'il controlait tout,porté avec une innocence naive