Charlie est un enfant attachant, otage dun père veule et malhonnête. Fil conducteur du film, il est peu loquace, car dès quil parle il lui faut mentir. Non, décrire des gens ordinaires nest pas insignifiant. A limage de ce garçon de 11 ans (victime bien vraisemblable, hélas!) le film se cherche, hésite puis trouve sa vérité. Pour une fois un film français ne se déroule pas dans des palaces, ses protagonistes sont des Français moyens, vrais dans le burlesque comme dans le tragique. Les différents fils déroulés se rejoignent clairement. Il faudrait le vouloir pour ne rien y comprendre (que penser de ceux qui sinscrivent ici, descendent un film puis ne postent plus jamais dautre critique ?) Très convaincant, Bacri est savoureux de suffisance masculine, il prétend rompre « comme il faut savoir terminer une grève », ah la formule qui tue !! mais loge sa maîtresse aux frais du contribuable. Il sexerce aux discours brillants (petites phrases en allemand, citation dApollinaire) mais se dégonfle ! Poelvoorde est encore une fois irrésistible. Bras cassé du mauvais coup, prépare-t-il donc le casse du siècle à grand renfort de minutage au chrono ? Géniale, la scène où ces deux-là se rencontrent, cocasse, quand Serge, hystérique, lui « rentre dedans » ! Mais le meilleur cest Magimel, professeur de SVT. Personnage digne, crédible, sans les clichés collant aux profs de cinéma. Que sest-il passé avec Mathieu (Patrick Pineau, excellent) ? Relation ambiguë : est-il plus quun collègue ? Des pistes nous sont données, pourquoi attendre à tout prix une solution ? Lhistoire du tennisman a été amputée mais il reste le portrait sensible dun garçon désemparé se refugiant dans des défis dangereux. Cest un film que l'on pourra juger pessimiste, ou lucide, c'est selon... et Nicole Garcia ne nous mâche pas le travail. Mais sommes-nous donc obligés de laisser nos neurones au vestiaire en entrant dans une salle obscure?