Je poursuis mes incursions dans le cinéma populaire français, avec Soldat Duroc, une comédie militaire que n’aurait pas renié Robert Lamoureux, et qui, bien que tout à fait mineur comme la plupart des films du genre, n’est pas déplaisant à suivre.
Ici en acteur principal on a Régis Porte, mais en fait il partage l’affiche avec un autre acteur, plus connu, Pierre Tornade, qui mène souvent la danse. Porte joue le jeune premier plus futé qu’attendu, et il ne se débrouille pas trop mal, mais se fait quand même largement volé la vedette par les truculents seconds rôles, emmenés donc par la galerie des acteurs populaires habituels, de Galabru à Préjean en passant donc par Tornade. Des prestations honorables dans l’ensemble, compte tenu du genre, qui nous offre les habituels allemands plus ou moins benêt, un français rusé, et au milieu de tout cela des soldats plus ou moins bidasses, et des civils plus ou moins malins. Rien de surprenant.
Le scénario repose comme de coutume pour le genre sur des quiproquos, sur des décalages assez lourdingues, sur des jeux de mots entre les langues, bref, l’histoire, qui par elle-même ne vole pas haut permet de cumuler les gags estampiller « franchouillards ». Néanmoins si l’intrigue n’est pas géniale, et si l’humour laisse souvent dubitatif, le rythme est là, et l’ensemble est suffisamment « fin », pour ne jamais agacer ou ballonner franchement.
Visuellement c’est pauvre, indéniablement. On voit bien que ce film n’avait pas le budget de la 7ème compagnie, qui n’était déjà pas faramineux. Donc les uniformes sont limites, le matériel militaire je n’en parle pas, il y a peu de figurants, les décors se limitent souvent à des intérieurs et des coins de campagne, la photographie est parfois trop sombre (pour les séquences nocturnes), et la réalisation signée Michel Gérard est celle d’une comédie populaire d’époque, c’est-à-dire uniquement alimentaire. Comme la bande son d’ailleurs.
Soldat Duroc n’est donc pas un film réellement désagréable, mais c’est de la comédie populaire pure et dure des années 70, qui n’offre quand même pas grand-chose aujourd’hui, et qui s’avère même dans son genre, plus faible que la 7ème compagnie notamment. Lamoureux en avait fait sa spécialité, et il faut avouer que, je crois, il était le meilleur dans ce type de film. 2.