Une plate-forme envoie un sous-marin et une équipe de chercheurs en observation sous marine. L'appareil est attaqué par un mégalodon, un requin préhistorique de 23 mètres de long que l'on croyait disparu.
Le sauveteur-plongeur Jonas Taylor doit risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l'embarcation…
Attention, cette critique risque de vous spoiler
En eaux troubles est un film d'action américano-chinois de Jon Turtlaub de 2018.
Vendu par une bande annonce comportant les images les plus impressionnantes, j'étais assez curieux de voir le résultat à l'écran de ce nouveau film de requin tueur.
Produit à l'aide d'un confortable budget de 150 millions de dollars, le réalisateur a eu les coudées franches pour donner dans le spectaculaire. Pour autant, quelques scènes d'actions ne suffisent pas pour sauver En eaux troubles de la médiocrité.
Une première partie ennuyeuse
Au regard de ce qu'il raconte, ce nouveau film de requin tueur est beaucoup trop long et assez mal scénarisé. La première partie du film consacrée au sauvetage du petit sous marin responsable de l'ouverture de la brèche dans les profondeurs (Tiens, tiens, les megalodons attendaient à la queue leu leu juste derrière depuis 2 millions d'années pour s'engouffrer...) est longue et sans intérêt. Après nous avoir pris pour des simplets, on essaie bien de nous émouvoir avec la disparition de "Tashi le sacrifié" filmée avec la subtilité d'un Michael Bay mais personnellement je n'avais pas eu trop le temps de m'attacher à ce personnage aussi "kleenex" que ses comparses.
Coté ambiance, la réalisation "surjoue" la carte de la camaraderie peu subtile et mise sur le flirt entre Suyin (Bingbing Li) et Jonas Taylor (Jason Statham dans son élément en tant qu'ancien plongeur professionnel) mais l'ensemble tourne un peu dans le vide.
Le film emprunte à "l'ombre et la proie" ou à "la proie" l'idée du binôme d'animaux tueurs.
Un megalodon peut toujours en cacher un autre....beaucoup plus gros.
La seconde partie du film est un peu plus intéressante avec une créature offensive et meurtrière, même si on peut regretter l'aspect consensuel de la réalisation quasiment dépourvue d'images violentes, afin de toucher le public le plus large. Ponctuellement et toujours aussi maladroitement, Turtlaub va jouer la carte de l'émotion avec la mort du Père de Suyin et de l'humour avec un festival de la fille de 8 ans de Suyin, spirituelle, drôle et mignonne comme tout...si tous les enfants pouvaient être comme ça.
Pas de publicité pour Sanya beach, l'endroit est déjà trop fréquenté!
L'originalité du film tient dans la dernière virée du megalodon au large d'une plage chinoise surpeuplée, Sanya beach, peuplée de jolies filles mais aussi de petits chinois tyranniques et obèses, engoncés dans de ridicules bouées multicolores et qui veulent absolument aller se baigner. Un plan en plongée de la rive donne l'impression qu'on a laissé tomber un paquet de smarties dans une cuvette....
Mon grand regret: le megalodon préférant "tutoyer" les fonds marins comme une raie plutôt que de remonter à la surface n'a même pas eu le temps d'en croquer un ou deux....
Le duel final entre super Statham et le megalodon est aussi improbable qu'amusant.
Casting: un casting très politiquement correct avec de jolies représentantes du sexe dit faible (Ruby Rose, Bingbing Li, Jessica Mc Namee), un afro américain revendicatif et bavard qui ne sait pas nager (Page Kennedy), le médecin de la plateforme (Robert Heller II) , héroique lors d'un sacrifice aussi prévisible qu'improbable (...).
Au final, En eaux troubles est à mi chemin entre les films de requins moyens (Peur bleue, Shark 3d...) et les productions déjantées Asylum (Sharknado (s)...). Le film est aux antipodes du colossal film de référence Les dents de la mer (Jaws), réalisé par Steven Spielberg en 1977.
Pippin le yorkshire a eu chaud!