Pour ma sortie cinéma de la semaine, il y avait très peu d’options qui se présentait à moi (les cinémas proches de chez moi ne comportent que quelques salles donc niveau horaire, il faut chopper le bon créneau). Seul film qui me faisait vraiment de l’œil, c’est donc sur « En eaux troubles » que j’ai jeté mon dévolu. J’en attendais pas un grand film mais juste un divertissement bien fun avec une bonne dose de grand requin et de Jason Statham. Sur le papier et sur l’affiche, ça vendait du rêve en tout cas.
C’est peut-être pour cela que j’ai été un brin déçu. Le scénario ne m’a pas vraiment emballé plus que ça même si l’on en a quand même pour notre argent en guise de divertissement. On place assez vite les différents personnages, on devine très vite tout ce qui va se passer mais le long métrage manque quand même cruellement de Jason Statham et de requins, les deux choses principales qui m’ont fait déplacer. L’acteur est présent mais n’explose pas plus que ça à l’écran tandis que notre Megalodon qui nous donne du fil a retordre, ne pointe pas souvent le bout de son nez et n’est pas aussi impressionnant que ça. Après, j’ai quand même été pris par le spectacle, je savais qu’en terme de tension, on serait très loin du film de Spielberg « Les dents de la mer », mais je suis resté un peu sur ma faim malgré la présence de tous les ingrédients dans cette recette classique. Ça manque de folie, c’est parfois un peu mou dans l’action et c’est regrettable.
Si il n’explose pas à l’écran, Jason Statham (Jonas Taylor) porte quand même le projet sur ses épaules. Il joue à fond sur les stéréotypes de son personnage, il distribue les bons mots et son personnage fait sourire. Si à l’inverse de ses nombreux films d’action, il peut difficilement ici donner des coups à un Megalodon, l’acteur se lâche néanmoins dans une scène finale qui joue enfin le grand n’importe quoi et part en roue libre. C’est d’ailleurs peut-être de là que vient le soucis. Du fait qu’on attende un peu trop la fin pour se la jouer « Sharknado » et qu’on se prenne un peu trop au sérieux dans l’intrigue avant cela en sachant très bien que cela ne fonctionnerait pas. Pour le reste de la distribution, les autres acteurs sont sympathiques. Chacun jouent avec la caricature de son personnage et l’on a une bande prévisible qui s’intègre bien dans cet univers. Li Bingbing (Suyin Zhang) joue peut-être de façon trop légère tandis que Ruby Rose (Jaxx Herd) aurait sans doute mérité à avoir plus d’importance pour jouer sur la carte du délire. Si sa dernière scène avec sa fille est totalement ridicule, j’ai apprécié quand même Winston Chao (Le Docteur Minway Zhang) ainsi que Rainn Wilson (Le milliardaire) dont la folie aurait mérité d’être davantage propagée.
Habitué au divertissement, Jon Turteltaub se contente du minimum syndical. Sa réalisation est aussi agréable que simpliste à voir et c’est en même temps la seule chose qu’on lui demande. Il n’y a pas de grandes originalités, ni même de prises de risques dans ce divertissement de requins des plus classique. Finalement, à l’image du scénario, le principal reproche là encore, c’est qu’il n’y ait pas de folie. Si il y avait bien un film où l’on aurait toléré le grand n’importe quoi, c’est bien celui là. Quel dommage d’avoir avancé avec le frein car l’on a vraiment cette sensation que tout le potentiel n’a pas été exploité. D’ailleurs, pendant un long moment je me suis même demandé quand est-ce que le film allait réellement démarré. Visuellement, même si je n’en attendais pas une grande finesse également, je regrette que les effets spéciaux soient un peu bâclés. On ressent à l’écran beaucoup trop fortement les incrustations et notre fameux Megalodon est trop moche pour véritablement me convaincre dans le peu de temps où on veut bien nous le montrer à l’écran. Je n’ai pas eu cette sensation de « gigantesque » que les personnages tentent de nous vendre. Quand on voit certains dégâts qu’il fait, je trouve même que ce n’est pas proportionnel à la taille qu’on nous montre à l’écran et ça m’as pas mal déranger pendant mon visionnage.
Pour résumer, « En eaux troubles » est un simple divertissement. Il est efficace et fait bien passer le temps mais il ne parvient malheureusement pas à être à la hauteur de son statut. Trop bridé et ne se lâchant que dans son final, le film de Jon Turteltaub n’exploite pas assez les éléments qui sont à sa disposition. J’en attendais finalement un peu trop mais j’aurais vraiment aimé avoir un résultat plus fun et plus décomplexé. En l’état, j’ai quand même passé un bon moment et je pourrais même de nouveau comater dessus du coin de l’œil lors d’un passage à la télévision mais l’affiche me vendait quand même plus de rêve. Dommage…