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stans007
25 abonnés
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4,0
Publiée le 13 octobre 2022
Un film passionnant à de multiples points de vue : - immersion dans le mode de vie très rude de la campagne à Taourirt, au nord du Maroc ; - conditions de vie des femmes délaissées par leurs maris partis trouver du travail en Europe et obligées de s’occuper de la ferme et des gosses, sous le contrôle pas forcément bienveillant des beaux-parents ; - histoire d’une belle amitié entre deux femmes bien différentes soumises à obligations familiales, religion, instruction et croyances (fœtus endormi)… … le tout accompagné d’une excellente BO et de quelques défauts techniques (image floue)…
Bon film, belle musique, bons acteurs. C'est toujours intéressant de voir comment les autres vivent ne serait-ce que pour servir de comparatifs sur nos libertés et ainsi reconnaître celles qu'ont les femmes en occident. Passer sa vie à attendre que l'autre revienne et mettre en attente un enfant à naître, passer sa vie à être autorisée à faire ceci ou cela n'est pas vivre. C'est une histoire sur l'immobilisme forcée des femmes dans un pays patriarcal et leur devoir de soumission à l'homme, quoi qu'il advienne, quoi qu'il en coûte.
Une bouffée dair pur. Un film magnifique centré sur un thème pas évident à traiter, lattente, mais qui arrive magnifiquement à nous saisir et à faire passer ses messages par la beauté et lhumanisme dune petite société traditionnelle. Trois femmes, trois générations, toutes aussi belles dans des scènes magnifiquement filmées. Un film qui en dit beaucoup souvent avec peu de mot, en grande pudeur et dignité, sur des sujets du plus bucolique au plus grave.Il ny a rien de plus beau que de se laisser imprégner, petit à petit, tout au long du film, de lesprit de cette communauté, quitte à y retrouver cette humanité qui sen dégage tant, ou qui nous manque tant peut-être.
Excellent film. Les paysages sont beaux et la pléiade de comédiennes formidables. Des amateurs pour la plupart dont l'authenticité touche et Rachida Brakni extraordinaire comme à son habitude.La réalisation est juste et le film sans lenteur aborde intelligemment la vie des femmes de l'Atlas privées des hommes de leurs vies partis chercher travail et fortune en occident. Superbe!
Une petite merveille de sensibilité, de militantisme et de savoir faire. La réalisation et la construction du film restent très classiques mais sont pleinement abouties. Et les acteurs, très justes, servent à merveille le propos de Yasmine Kassari. A ne rater sous aucun prétexte si vous avez l'occasion de le voir.
Yasmine Kassari nous prévient : le mythe de lenfant endormi nest pas le sujet du film. Pourtant ce mythe pré-islamique de lendormissement du ftus est singulier. Entre autres fonctions, il permet à un homme de garder la face si, lui absent, sa femme est enceinte. Il naura pas à renier le « bâtard », car la gestation pourra durer tant quun rite naura pas réveillé lenfant. Cela devait maintenir la société en bon ordre de marche et le Code de la Famille la conservé. Au Maroc des grossesses de 12 mois sont encore admises malgré les connaissances médicales. Cest par désespoir causé par le départ de son mari en Espagne que Zeinab accepte de faire endormir son ftus. La vie quotidienne reprend ses droits, marquée par lincertitude des femmes sur le sort de leurs maris. Celui de Zeinab par fierté nose avouer son échec de clandestin. Lhomme qui ne parvient pas à assurer la subsistance de sa famille est humilié. Le village est éloigné de tout et écrasé par le soleil, les femmes attendent. A perte de vue, le désert. Parfois un bruit de moteur, porteur d'espoir. La ville apparaît comme un mirage, un tabou. Le mari prendra mal lescapade des femmes pour faire un portrait. Elles ne se plaignent pas, évoluent avec grâce dans ce décor dune extrême pauvreté, auquel la réalisatrice confère de la beauté. Les fillettes d'Halima se posent des questions mais on les voit facilement perpétuer le destin de leur mère. Le feu de la frustration affective et sexuelle dévore Zeinab et sa cousine Halima. Car les hommes sont dans laction, comme le prouvent les vidéos qu'ils envoient, alors qu' elles sont dans lattente. La lenteur traduit pourtant très bien la richesse des personnages, leur majesté, leur complexité. Dans le non-dit, on adopte la lenteur de leur pas, il faut l'accepter. On ne sait si lenfant sera ou non réveillé par le rite mais cette métaphore de lenfermement ma beaucoup émue et jespère vous avoir convaincus daller voir ce très beau film.