Michèle Laroque en tête d’affiche (partagée avec Aure Atika, Valérie Bengugui et Géraldine Nakache) me faisait voir autre chose de mieux, surtout après avoir vu circuler partout la photo de Michèle Laroque absolument radieuse au téléphone. Evidemment, impossible de ne pas faire le lien entre cette photo et le titre, laissant augurer une comédie sentimentale centrée sur le personnage de Michèle Laroque, à savoir Isa. Eh bien non. Enfin si, mais pas seulement. "Comme t’y es belle !" est une chronique de vie axée sur quatre inséparables copines, et chacune d’entre elles va être traitée à part égale. Bien que respectant cette indestructible amitié, ce pied d’égalité est surprenant. Mais questions surprises, c’est tout ce que le spectateur aura à se mettre sous la dent : rien de très extraordinaire n’intervient dans la destinée de ces quatre copines. Je vous l’ai dit, ce n’est ni plus ni moins qu’une chronique. Alors le spectateur ne rentre pas vraiment dans leur histoire malgré l’enthousiasme évident des comédiennes, un enthousiasme très perceptible aussi chez le beau gosse de service Andrew Lincoln (Paul), mais aussi chez Thierry Neuvic et Marthe Villalonga, toujours aussi excellente dans le registre qui l’a rendue célèbre. Pour les autres, Alexandre Astier s’en sort très bien en parfait mufle. Quant à Francis Huster, ses apparitions sont courtes et de qualité lambda : son personnage n’aurait pas existé que ça n’aurait pas changé grand-chose. Le fait est que le spectateur peut (et d’ailleurs il va le faire) regarder ça d’un œil heureux car cette comédie douce-amère est dans l’ensemble sympathique… Mais… la vérité… est que ce long métrage se regardera plutôt d’un œil distrait. Pourquoi ? Eh bien déjà dans un premier temps le débit des dialogues. Pire : les voix s’entremêlent les unes aux autres pour atteindre une cacophonie dans laquelle les mots deviennent par moments incompréhensibles. Un certain temps est nécessaire pour s’y habituer, mais il est déjà trop tard pour accrocher toute l’attention du spectateur. Par contre, l’avantage de ce débit pêchu est que ça met de rythme, ça met du dynamisme dans le récit. Ce n’est pas tout : certains personnages sont attachants, à commencer par Andrew Lincoln, dont le style beau gosse correspond bien à la beauté à la fois naturelle et sophistiquée de Michèle Laroque, pour le coup toujours aussi agréable à regarder. Et puis l’entrée en lice de Marthe Villalonga, sur qui le temps ne semble pas avoir de prise tant elle a toujours la pêche malgré ses 74 ans. Puis vient Thierry Neuvic dans le rôle de Michel
, celui-là qui va être l’élément déclencheur de l’évolution d’Alice
. Jouée par Valérie Benguigui, Alice sera le personnage le plus touchant, car il y a en lui une vraie sensibilité à fleur de peau. Pour moi, la palme de l’interprétation lui revient parce que c’est elle qui montre le plus de choses. Seulement voilà : tout est d’un commun… d’un plat… tout comme la réalisation de Lisa Azuelos. Certes ça se regarde avec le sourire, mais pas avec le rire tout court. Et au final, ce film s’oubliera presque aussi vite qu’il a été vu. « Stephenballade, comme t’y es trop déçu ! »