Le réalisateur Eric Valli explique comment est née l'aventure La Piste : "Le film est né suite à une proposition des producteurs de LGM et de Gaumont de tourner un film en Afrique. C'est un continent que je ne connaissais pas et qui m'a toujours attiré : je ne voulais surtout pas y aller en simple touriste, mais avec un vrai projet. Après plusieurs échanges avec mon coscénariste, Philippe Lyon, on a décidé de s'orienter dans une direction résolument réaliste."
Avec La Piste, le réalisateur Eric Valli poursuit un parcours entièrement dédié à la nature. Après avoir exercé la profession d'ébéniste, il décide de tout abandonner et de laisser libre cours à sa passion de l'aventure et des grands espaces. Au milieu des années 70, il part vivre dans l'Himalaya et devient l'un des plus grands photographes de la région, reconnu dans le monde entier. Réalisateur de documentaires, il signe en 1997 le long-métrage Himalaya, l'enfance d'un chef, fiction située au milieu des plus grandes chaînes montagneuses du globe.
Après les impressionnantes chaînes montagneuses d'Himalaya, l'enfance d'un chef, Eric Valli propose de faire découvrir les zones arides de l'Afrique avec La Piste. Il explique : "Je voulais tourner dans une Afrique qu'on a peu vue au cinéma. C'est en parlant avec Yann Arthus-Bertrand que je me suis décidé pour la Namibie. Je voulais aussi opposer deux Afriques : l'une, traditionnelle et intouchée, qui berce nos rêves avec ses animaux sauvages et sa végétation luxuriante, et l'autre, écartelée, déjantée, propre à notre époque. J'ai retrouvé cette opposition, très nettement, en Namibie."
Le réalisateur Eric Valli s'avoue particulièrement proche des éléments naturels. Il s'en explique : "Je suis animiste. Je crois aux dieux des rivières, des déserts, des forêts et des montagnes ! La nature tient une place primordiale dans ma vie et c'est une facette de mon identité que je ne peux que montrer dans mes films. En outre, en Namibie la nature est d'une beauté à couper de souffle : les paysages sont dantesques et le désert – le plus ancien au monde – totalement fascinant."
Les conditions de tournage de La Piste se sont avérées particulièrement difficiles. Travaillant parfois jusqu'à douze heures par jour, l'équipe du film couchait sous des tentes, sans eau ni électricité. N'hésitant jamais à parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour trouver un site hors-du-commun, elle connu quelques accidents de parcours. Eric Valli explique : "Le pays est tellement vaste et les sites tellement éloignés les uns des autres qu'on a du énormément rouler. Comme les routes sont presque toujours droites, les chauffeurs ont tendance à conduire à tombeau ouvert. Du coup, dès qu'il y a un virage, les gravillons font se retourner les voitures, et même les camions..."
La Piste met en lumière le terrible destin des enfants soldats. Ils sont 300 000 mineurs enrôlés dans les conflits armés de la planète, dont environ 120 000 filles... Entre 2001 et 2004, plus de 22 conflis ont recruté des enfants, les entraînant à combattre, les formant à l'utilisation d'armes et d'explosifs, violant leurs droits et leur chair, les violentant physiquement et les soumettant à des travaux forcés.
La jeune actrice Camille Summers, qui incarne le personnage de Grace dans La Piste, était particulièrement à l'aise avec le réalisateur Eric Valli. Logique, puisque celui-ci n'est autre que... son père !
Eric Valli a fait appel à des spécialistes de l'Afrique pour apporter une caution d'authenticité au scénario de La Piste. Solenn Bardet, qui a passé deux ans auprès des Himbas, des personnes ayant fait partie de l'Unita, deux géologues spécialistes des diamants et, bien sûr, les Himbas eux-mêmes, ont participé à l'aventure du long-métrage.
En complément de la sortie en salles de La Piste, le 8 février, sortent en librairies deux livres revenant sur cette aventure pas comme les autres. Sont ainsi parus, le 18 janvier, aux Editions du Chêne : La Piste (Chêne Jeunesse), 64 pages, 30 illustrations, et La Piste, 240 pages, 180 illustrations.