Ayant eu de bonne critique auprès de la presse, Police vaut le détour pour son réalisme de ce que peut-être l'ambiance dans un commissariat, la vie que mène un flic autant à l'intérieur qu'à l'extérieur tout comme dans vie privée. Bon casting avec Anconina, Depardieu qui franchement fait tout le film et enfin Sophie Marceau que j'ai trouvé un peu platonique dans son jeu du moins sur la longueur, d'une fille mystérieuse. Cependant Police est à voir pour ses textes assez vif et souvent cru.
Il est évident que la plus grosse qualité de ce long métrage de Maurice Pialat est à mettre à l'actif de son excellent casting, qui arrive avec une grosse aisance à nous intéresser pour cette histoire de trafic de drogue qui pourtant ne paraît pas, à première vu, si captivante que cela. Niveau interprétation, je retiendrais surtout un Gérard Depardieu totalement impliqué dans son rôle d'inspecteur qui devra faire face à une Sophie Marceau bien convaincante dans celle d'une femme qui est particulièrement doué pour les mensonges. A leurs côtés, on retrouve un très bon Richard Anconina dans le rôle du maître Lambert ou encore la charmante Sandrine Bonnaire qui interprète la prostituée, Lydie, avec une certaine facilité. La mise en scène de Pialat n'est pas non plus à renier tant celle-ci s'avère assez réaliste dans son style, ce qui donne un atout supplémentaire à ce très bon film policier français des années 80 qui mérite clairement le détour.
Dans Police, le pessimisme de Pialat et sa vision amère se plaque sur une peinture minutieuse de la police française. Les codes habituels du genre, à savoir traffics de drogue, poursuites et suspense, sont présents mais réduits à leur minimum, au profit du réalisme du film et du portrait de son personnage principal, joué avec génie par ce géant nommé Depardieu. La mise en scène, alternant esthétisme et discrétion d'un documentaire, est dans la lignée d'A nos Amours, le film précédent de Pialat - un réalisme fort, prenant, des personnages "vivants" comme on n'en trouve chez nul autre réalisateur, et dont les destins s'entrecroisent avec fougue. Comme toujours, la réalité profonde des pensées de ces personnages se révèle par le corps, l'érotisme et la présence physique.
un grand film d'atmosphère comme savait les faire Pialat. une forme de vie s'échappe de ses oeuvre. sa mise scène est précise, belle et invisible. Ici, ses personnages de flics et voyous sont tous du coté de la nuit, vivants entre vigueur et lassitude, brumeux et seuls. le film est souvent drole,les acteurs sont naturels, ce n'est cependant pas l'oeuvre la plus forte de pialat, le scénario etant un peu hybride.
Une leçon de cinéma (une de plus !) par « Maître » Pialat... Depardieu éblouissant comme toujours, Sophie Marceau à contre-emploi, et la caméra qui traque le moindre geste, le moindre regard, mais toujours avec pudeur, toujours au bon endroit. Du cinéma comme on n’en a que très rarement fait, celui qui restitue la vie sans tricher, telle qu’on la perçoit (ou croit la percevoir) avec ses yeux... Je plains très sincèrement ceux qui sont passés à côté de ça...
Pialat, l'un des cinéastes le plus doué de sa génération, nous emméne dans la police, le cinéma policier et dans un commissariat, dans le monde de la nuit. Marceau, en nuance, est parfaite dans son rôle. Depardieu en fait des tonnes mais on aime gégé. Anconina fait du cabotinage mais on a l'habitude. Sandrine Bonnaire dans l'un de ses premiers rôles!!!
Valant principalement pour son réalisme et sa tension obsédante, cette oeuvre majeure fait merveille quand elle représente les contrastes prédominants - par ex les deux collègues jumeaux suitants littéralement la haine - ainsi que le manque de communication et le sérieux exagéré des services spécialisés suivie de la faillite totale des autorités, mais moins si le naturel forcé typique du réalisateur agace.
Un bon film sur la police, qui s'attarde sur ses activités quotidiennes, sur les relations entre collègues, entre services, etc, sans jamais verser dans le panégyrique. Les flics sont décrits sans complaisance, avec leurs forces et faiblesses. Les acteurs sont vraiment bons : Depardieu, Anconina, et même Sophie Marceau, dont le jeu ne me convainc habituellement pas. Celle-ci campe avec justesse une fille paumée, qui tente de tout contrôler, mais dont la fuite en avant ne mène nulle part. Sa relation tumultueuse avec Depardieu est passionnante à suivre. L'action est peu présente dans ce film mais ce constat n'enlève rien à l'intérêt de ce long-métrage que j'ai trouvé réussi.
Un film immense qui montre la police telle qu'elle est ( et non telle qu'elle devrait être ). Maurice Pialat ne porte aucun jugement sur ces personnages, et c'est là toute son intelligence : il s'agit avant tout d'êtres humains criblés d'imperfections et de médiocrité, de personnalités fortes, rongées par la solitude... Gérard Depardieu est - encore une fois ! - assez extraordinaire ; Sophie Marceau trouve là son rôle le plus trouble et fascinant ; Richard Anconina, Sandrine Bonnaire et le jeune Artus de Penguern complètent le casting avec succès. Amoureux de la vie, Pialat la capte et l'imprime comme nul autre sur la pellicule. Il dirige ses acteurs de manière absolument remarquable ( une grande place fut laissée à l'improvisation : pourtant, l'ensemble reste délibérément maîtrisé ). Le scénario de Catherine Breillat figure parmi les plus grandes réussites du cinéma français des années 80. Police est un grand film réaliste, parce qu'il nous emmène là où notre oeil n'a pas l'habitude d'aller, vers ce qu'il existe d'inconnu et d'inexploré. Un chef d'oeuvre.
Je m'attendais à voir une sorte de documentaire sur la vie des policiers, à la "L.627" que j'avais adoré. En réalité il s'agit de l'histoire d'un flic, Gérard Depardieu, et de ses amours parfois interdites. Du coup j'ai été déçu, surtout qu'on s'ennuie un peu. Gérard Depardieu tire pourtant le film vers le haut.
Police représente l'incursion de Maurice Pialat dans le cinéma de genre qu'est le polar. Il reste son plus grand succès public et sera en 1985 le réalisateur le mieux payé de l'année. Pour ce film, il dispose d'un budget plus que confortable de 30 millions de francs, d'acteurs vedettes comme Depardieu, Marceau, bref tout est réuni pour faire un bon film, ce que Police est. Le tournage est néanmoins houleux, la faute au caractère spécial de Pialat : tyrannique, colérique, de mauvaise foi. Il rejetta le scénario de Catherine Breillat avec qui il se brouilla et tout au long du tournage donna l'impression d'improviser au fur et à mesure, eut de vives altercation avec Anconina qui jouait Lambert l'avocat. Lambert qui était le nom du pompiste joué par Coluche dans Tchao Pantin. Ici, Pialat s'attache surtout avec sa caméra à capter les silences, les regards de ses personnages au détriment des mots ou de l'action (d'ailleurs il n'y a qu'un coup de feu et un nez cassé dans tout le film). Le film a un gros côté documentaire, ce que Pialat voulait éviter je crois, grâce aux longues scènes d'interrogatoire durant la première partie du film. Sans manichéisme, il n'y a pas de bons et de méchants Depardieu le flic est un homme à femmes, Lambert l'avocat traite avec les truands, ce film est une histoire d'homme comme le voulait Pialat mais aussi une histoire d'amour contrariée entre un flic et une menteuse invétérée. On se souviendra longtemps du regard desespéré de Depardieu, plan qui a été pris sur une autre scène qui a été coupée, qui clôt le film.
A mon sens, le chef-d'oeuvre de Maurice Pialat. L'un des plus grands films français du XXe siècle. Moins démonstratifs que dans ces autres oeuvres, ce "Police" gagne en force d'émotion. Qui plus est, le scénario est un pur régal, écartant de près et de loin toutes les invraisemblances qui viennent de coutume parasiter les films-documentaires faits sur la police. Ici, Pialat s'appuie sur ce monde particulier pour extraire au fonds de ce terreau d'âmes grises la lumière de l'humanité. Il ny a pas de bons ou de méchants dans cet univers, juste des hommes et des femmes qui se livrent à une course effreinée vers le bonheur. Sans doute le plus grand rôles de Sophie Marceau, qui en jeune délinquante un peu paumée, est tout simplement éblouissante ! Et que dire de Depardieu ? Immense. Comme toujours lorsque la sensibilité et la faiblesse émerge de sa carcasse virile. Scénario, lumière, mise en scène, montage, interprétation, tout concorde pour faire de "Police" un chef-d'oeuvre du genre. A découvrir, puis à voir, et à revoir enfin. Pour le plaisir et la gloire du cinéma.