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Un visiteur
1,0
Publiée le 6 novembre 2006
Une surenchère grise et glaciale de sordide et de désespoir. On ne sait plus ce que le réalisateur veut faire passer comme message, tant on est assommé par un tel empilement gratuit de malheurs et dhorreurs. Il y a ici beaucoup trop de sujets évoqués, et à vrai dire, aucun qui soit vraiment traité. Comme en plus le film navance pas vraiment, lensemble est finalement à la fois indigeste, ennuyeux et déprimant. Le cinéma Serbe na sans doute pas besoin dune si sinistre vitrine.
Lazar, le retour. Dix ans après, il retrouve sa maison près de Belgrade. Et avec lui, Goran Paskaljevic, grand cinéaste humaniste dont l'oeuvre - déjà riche - est à redécouvrir, jette un regard boulversant sur la Serbie d'aujourd'hui. Il nous confronte à un double autisme: celui d'une nation, la sienne, qui semble proche de l'impasse après la guerre des Balkans; et, avec beaucoup de pudeur, celui d'une enfant de 12 ans, qui ne "joue" pas son personnage. En effet, Jovana est une vraie autiste, qui a touché Paskaljevic au point de la mettre au coeur de son film, à la fois empreint d'une grande authenticité et d'une poésie salutaire: une performance ! A ne pas manquer.
Un très beau tableau d'une Serbie qui se cherche, des destins brisés qui peinent à se reconstruire ... et aussi d'un homme, d'une femme et d'une enfant, tout simplement. A travers l'autisme de la jeune Jovana, le cinéaste traite à la fois la compassion (au bon sens du terme : être en empathie) vis-à-vis d'une maladie qui nous oblige à nous interroger sur nous-mêmes, et la folie collective qui peut saisir un peuple. Ce double traitement "à hauteur humaine" et "à portée plus sociale" est particulièrement réussi. Comment ne pas s'attacher à ces êtres fragiles, sensibles, tellement humains ? Bref, un beau film, malgré une certaine dureté parfois.