L'histoire du rappeur "50 cent" entre autobiographie et message moral anti gang.
Après la bio pas très inspirée de Eminem, pourtant musicien parfois inspiré, voici celle d'un rappeur pas très musicien, mais aux commandes de la caméra, il y a Sheridan, et ça change tout !
"In america" était pour moi un très grand film, et le projet me semblait un peu foireux, 50 cent étant un énième rappeur gangsta plus musclé que doué, avec un irlandais derrière l'objectif, on est pourtant pas déçu.
Maîtrise des effets sans pour autant tomber dans de l'esthétisme pur, glacé ou tendance, c'est soft et maîtrise, et surtout homogène.
Par contre, à côté de l'humour et du sens de l'improvisation d'Eminem dans la scène de "Sweet Home Alabama" et autre, il faut bien dire que la pauvreté intellectuelle et poétique de "Little Caesar" laisse un peu sur sa faim. C'est très raz du bitume. Mais ce qui sauve l'ensemble, c'est la sincérité, gueule de niais comprise, contrairement à la tentative Eminem qui laissait de côté son sens de la provocation particulièrement antipathique.
Donc, pour mieux comprendre ou se laisser séduire par de grands enfants en mal de reconnaissance parfois pas si méchants quand on voit par où ils sont passés, Sheridan a réussi son coup, un film sur l'humanité américaine, pas forcément sur le rap. Surtout que tous ses thèmes sont traités, de la misère, de l'espoir, de la débrouille, des hôpitaux, des familles recomposées, et beaucoup d'hermétisme de la part du héros masculin. Toujours racheté par la muse féminine qui arrondit tout.
Somme toute, un bon film avec bio d'une cervelle d'oiseau à l'intérieur.