Et si on se faisait une palme d’or ? Pas celle qui vient de sortir, mais une vieille palme de…2008 ? Déjà ? Le temps passe vite dira-t’on. « Amazing film ! » disait Sean Penn. Avec lui, et les membres de son jury, il fallait s’attendre à tout, même à ça. Palme d’or ! Où Cantet nous montre que la téléréalité c’est de la merde, et la remplace par autre chose, le « cinéma réalité », le terme Néoréalisme étant déjà pris. Vraie salle de classe, vrais élèves, vrais profs ? Vrais conflits ? Plans courts, rapides, allers-retours, gros plans, impossibilité de la communication ? Portraits de groupe criants de vérité, car ça ne joue pas à l’acteur, ça vit l’instant, on est acteur. Improvisation ? Non improvisation ? Au montage, ça a une sacrée gueule. Ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe dans collège difficile, vont en prendre pour leur grade. Prof démuni, plein bonne volonté mais avec peu de moyens, choc de classe sociale et de cultures permanent. Où on voit que l’école n’enraye pas la spirale de l’échec, mais privilégie au contraire l’élite, et choisit, au mérite. Et le prof a déjà abandonné sans même sans rendre compte. Et ça passe par le non-dit, la caméra de Cantet nous « dit » tout. Toute la journée devant un tableau noir, est-ce la solution ? Telle est la question. Et fille que personne n’avait remarquée jusque là, qui apparaît à la fin pour un aveu cinglant, et la fameuse réplique de « la pétasse », qui revient comme un boomerang ! Chef d’œuvre sur l’apprentissage en forme de docu fiction in situ. Faîtes confiance à Sean, il a eut du nez, et son jury aussi.
PS : A ne pas confondre avec La journée de la jupe, qui traite du même sujet, mais côté satire, humour noir cynique.