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Boby 53
14 abonnés
191 critiques
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3,5
Publiée le 18 avril 2022
Grand classique en superbe noir et blanc, évidemment aujourd'hui cela peut sembler lent et répétitif, à l'aune du cinéma actuel.Mais c'est aussi ce qui fait son charme envoûtant, avec cette très belle mélodie tout aussi célèbre l'accompagne !
Le silence, et la beauté. Silence et beauté de cet environnement hostile, aride, sec que magnifie la caméra de Kaneto Shindô, qui de peu de choses boucle une superbe histoire, d'un tragique et d'un humanisme très émouvants. Bien sûr, l'action est répétitive, le rythme est très lent et le film peut-être un peu ennuyeux, mais cette chronique d'une famille recluse sur son île dont le quotidien se résume à faire parvenir de l'eau à ses plantations pour survivre est traitée de façon splendide. Et la magnifique musique agrémentant ces images auxquelles elle colle à merveille ne peut que renforcer l'incroyable éclat qui se dégage de "L'île nue".
Un film à la photographie merveilleuse et à l'histoire envoûtante. Le contemplatif est de la partie pour mon plus grand plaisir. Ce drame à la finalité plus que déroutante est absolument magique. Un grand moment.
Vivant sur une île isolée avec leurs deux enfants, un couple est obligé de régulièrement retourner sur la terre ferme pour aller chercher de l'eau douce et cultiver la terre aride...
Quelques douces notes de musique, le bruit de vagues, la nature... mais aucun dialogue. Voilà un pari aussi audacieux que risqué et finalement réussi de la part de Kaneto Shindô qui livre là une belle oeuvre, sublimant la nature et créant une douce atmosphère envoûtante où il met en place une chronique, saison par saison, des habitants qui vivent sur cette île, axé autour du couple qui fait régulièrement le voyage sur la terre ferme.
La chronique d'une vie traditionnelle et en communauté opposée à celle moderne occidentale, une vie faite d'un quotidien répétitif où travailler durement est un devoir obligatoire pour vivre et manger et se fait de manière répétée. C'est lorsque la maladie frappe que ce quotidien répétitif et cette vie à la chaîne sont bousculés... mais il ne tarde jamais vraiment à revenir.
Si quelques scènes, notamment en milieu de récit, sont parfois un peu trop étirée, la puissance et l'émotion sont présentes de bout en bout et cette atmosphère lyrique est prenante. Les sentiments passent par les gestes et les regards, qui finalement peuvent en dire bien plus que n'importe quel mot. La réalisation est toujours juste, sobre et épurée, les cadrages parfaits et mettant de fort belle manière en valeur cette magnifique nature et les longues contrées d'eau entourant cette île, le tout sublimé par une belle photographie en noir et blanc.
Une expérience d'un cinéma sensorielle et misant avant tout sur l'image et l'atmosphère pour donner de l'émotion et de la puissance et mettre en scène cette vie traditionnelle où le quotidien est répété... jour après jour et saison après saison...
Un film sur la dure vie de la famille X vivant au Japon. Cette famille vit sur une île qui n'a pas de coin d'eau claire. Donc les parents sont obligés de faire des aller-retour incessants et fatiguant (physiquement et plus tard psychologiquement). Le film est basé entre autre de la vie des paysans de 1960, et on remarque que ça reste assez vieux les techniques pour battre le blé ou arroser les plantations. Les adultes ont une force incroyable, ils ne flanchent jamais. Mais nous si. Car oui, même avec un thème musical superbe, le long-métrage nous perd au milieu de tous ces aller-retour et la lenteur des gestes alors que c'est filmé de façon assez moderne. Kaneto Shindo nous signe avant son excellentissime "Onibaba", un film sympathique sur la vie des paysans.
Ce film me fascine profondément car il reste une énigme à mes yeux. Kaneto Shindô a touché ici à quelque chose d'extraordinaire, d'assez unique à ma connaissance dans l'histoire du cinéma: comment a-t'il pu en effet réaliser un film d'une telle force avec si peu de matière? Pas une seule parole durant tout le film, un scénario que l'on résume en une phrase, les mêmes scènes répétées inlassablement... Mais voilà, on est captivé. Voir cette femme gravir une colline avec ses deux énormes bidons d'eau quasiment en temps réel, n'est pas barbant une seule seconde. On souffre avec elle, on porte nous aussi ses deux bidons d'eau et on comprend bien son labeur. Et quand Shindô filme cette scène au combien banale des deux enfants qui pêche un gros poisson, on se surprend à une émotion inattendue: on rit véritablement avec eux. Tout prend dans ce long métrage, le moindre soupir, le moindre sourire, le moindre regard jusqu'à ce cri de rage et de détresse profondément émouvant de la mère, seul son émis de la bouche des personnages. Shindô peint par ailleurs une nature particulièrement belle, avec un talent de photographe indéniable, le tout mis en valeur par un très agréable thème musical, doux et hypnotisant. Et nous voilà plongés dans la contemplation de cette oeuvre à la force expressioniste extraordinaire. Un film qui, dans la thématique, ne pouvait pas être autre que japonais mais qui se révèle pourtant d'une grande universalité. Une oeuvre décidemment à part, que certains qualifieront d'expérimentale, et qui n'a pas fini de susciter l'admiration et la fascination.
Rares sont les films à pouvoir prétendre à une certaine pureté cinématographique, «L'Île Nue» est de ceux-là. Dès les premières secondes, la beauté envoutante et sensuelle de la nature, filmée avec une sensibilité extraordinaire, nous frappe de plein fouet pour ensuite nous captiver 1h30 durant. Du début à la fin, inlassablement les mêmes images, les mêmes gestes et la même mélodie se répètent, sans qu'une seule parole soit prononcée, participant de la métaphore que constitue «L'Île Nue» quant à la rudesse de la vie et à son quotidien pénible pour ceux qui vivent du travail de la terre. Magnifique poème cinématographique, il illustre avec sobriété et humilité la douleur du labeur, de la maladie et de la mort, de toute existence en somme. L'opposition entre l'esthétique somptueuse et le propos désenchanté est d'ailleurs d'autant plus forte que cette nature sublimée ne peut faire complètement oublier la souffrance humaine, la détresse d'être impuissant face aux éléments, au temps et à la mort. A ce propos, le choix de Kaneto Shindô de préférer l'épure au sentimentalisme ou au mélodrame s'avère plus qu'opportun : le dénuement formel de «L'Île Nue» sied à merveille à la pauvreté du lieu filmé et des personnages, tout en exacerbant l'intensité des moments les plus tragiques, toujours avec une économie de moyens qui force l'admiration. Qui plus est, l'emploi d'une musique à consonance occidentale, assez déstabilisant au début, s'avère finalement totalement approprié et accentue ainsi la délicate interaction entre sons et images. Beau et tragique, réellement fascinant, «L'Île Nue» est une réussite totale qui rend grâce à l'audace et à l'exigence du cinéaste japonais. A voir absolument! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Choc. Une photographie noire et blanche magnifique (je n'ai jamais autant adoré voir la mer en arrière-plan), un rythme d'une lenteur incroyable mais hypnotisante (sans doute aidée par le thème musical, mélange de légèreté et de langueur), aucune parole, seulement du vécu, une ode à la patience, au silence, à la lenteur. Absolument fascinant.
Quel film extraordinaire.Un choc.Voila un film japonais en noir et blanc sans dialogue ou l'action est minimale et qui prend vraiment à la gorge.La musique envoutante,les images magnifiques,les acteurs sidérants tout ici est parfait.Un film vraiment sidérant.
tout a été dit dans les critiques précédentes. un chef d'œuvre, meme s'il est vrai que le niveau sonore de la musique est un peu trop fort, essayer de vous assoir vers le fond, cela devrait aider.
Film sans aucune parole, centré sur la vie quotidienne et répétitive d'un couple paysan vivant sur une petite île, un rocher presque, avec leurs deux enfants. Ce film s'adresse à un public particulièrement averti.
Le pari dun film sans aucune parole savère toujours risqué. Poussez le vice en intégrant un rythme particulièrement lent, et une nombreuse répétition des scènes et des plans, et vous obtiendrez à coup sûr un film soporifique. Alors pourquoi nest-ce pas le cas ici ? Shindô a prit le parti de montrer le dure labeur dune famille cultivant sur leur petit îlot privé, devant sans cesse aller chercher de leau douce sur le continent, nhésitant pas à répéter les scènes encore et encore afin de nous intégrer bel et bien dans le quotidien harassant de ses personnages. Privés de paroles, ces humains ne sont plus quune espèce animale parmi tant dautres, vivant en communion avec la nature et subissant ses lois. Quelques soient les difficultés et les malheurs il ny a pas de temps ni de place pour se plaindre. Il faut seulement continuer encore et toujours. La fraternité de lhomme et de la nature est un thème cher à Shindô et quil réinterprètera trois ans plus tard avec Onibaba. Dans ces deux films la nature est un personnage à part entière. Et avec Lîle nue cest une sacrée leçon dhumilité qui nous est offerte. Ici la nature semble gigantesque et toute puissante tandis que lhomme nest quune fourmi fragile et éphémère sagitant en son sein, mais bien loin dun regard cynique, cest avec amour et compassion que Shindô dépeint ses personnages, saluant au passage leur simple courage de vivre et réalisant ainsi un chef duvre rarement aussi représentatif de la condition dêtre humain.