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scorsesejunior54
151 abonnés
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2,5
Publiée le 17 février 2009
Le retour de Paul Veroheven dans son pays natal, les Pays-Bas, a évidemment très vite suscité bon nombre d'émules et d'éloges (disproportionnés). "Black Book", malgré ses dehors grand spectacle qui pourraient le confondre avec une production Nord-Américaine, traite un sujet tout ce qu'il y a de plus Européen, à savoir la fin de la Résistance néerlandaise ainsi que la libération qui s'ensuivit. A travers le destin hallucinant d'une jeune Juive pour le moins séduisante (s'agit-il de sa véritable histoire ou cela a-t-il été romancé ? Il est indiqué "inspiré" de faits réels), le cinéaste se permet de développer plusieurs sujets par l'intermédiaire de points de vue différents tout en faisant attention de ne pas tomber dans le manichéisme. Sans remettre en cause les horreurs nazies (bien au contraire, puisque cela constitue le cheval de bataille de son héroïne), il nous livre un portrait nuancé de la chute Hitlérienne dans le plat pays, décrivant des officiers désabusés dont les convictions se sont envolées, ceux-ci étant opposés à des fanatiques ou bien encore à des opportunistes spécialistes de la délation aussi bien avant qu'après la Résistance. Par antagonisme, cette dernière ne fut quant à elle pas toute rose ; Verhoeven revient (brièvement) sur les femmes tondues et s'attarde un peu plus sur les humiliations en tous genres qui ont été imposées à d'anciens collabos (enfin admis comme tels). Ou lorsque la haine a changé de camp, que les méthodes fascistes deviennent légitimes, que l'on fait appel aux tripes du peuple au lieu de laisser froidement fonctionner la machine judiciaire (quelle catastrophe !) et que le pouvoir fait tourner la tête à ceux qui ne l'avaient jamais possédé jusqu'alors. Le propos passionnant est malgré tout quelque peu desservi par une mise en scène trop classique (ce qui ne signifie pas sobre). Peu d'inventivité dans la forme, ce qui n'empêche pas que le film soit très agréable à suivre (les 2h20 passent très vite) mais le rend moins crédible.
Voilà le mot qui me vient à l'esprit pour résumer ce que je pense de ce film de Paul Verhoeven, vraiment à la hauteur de l'excellente réputation dont il bénéficie.
L'écriture de Black book est remarquable. Chaque scène suit la précédente avec une précision chirurgicale, donnant à la narration un rythme époustouflant. Le script ne fait pourtant aucune concession à la facilité : l'intrigue est complexe, constituée de nombreux chausse-trappes, mais paradoxalement limpide à suivre.
La mise en scène de Verhoeven fait merveille. Les Pays-Bas sous domination nazie sont reconstitués avec un brio bluffant : la caméra du néerlandais virevolte, survole et se faufile dans des décors de toute beauté.
L'interprétation est enfin parfaite. L'actrice Carice van Houten crève l'écran, radieuse et combattante, séduisante et déterminée. Elle campe une héroïne comme on en a rarement vu au cinéma. On a aussi beaucoup de plaisir à retrouver Sebastian Koch (La vie des autres, L'oeuvre sans auteur), impeccable. Tous les personnages secondaires, et il y en a beaucoup, sont très convaincants.
Il y enfin la patte provocatrice de Verhoeven, ici atténuée et mise au service de l'histoire, mais qui donne au film une tonalité de réalisme absolu et adulte, puisque sexe, violence, humiliation et mort cruelle sont montrés frontalement.
Un film admirable, un des plus forts réalisés sur la seconde guerre mondiale.
Une page sombre de l’histoire et un film dense et captivant. Très rythmé et aux ressorts dramatiques bien enlevés et surtout tendus. Verhoeven ne choisit pas seulement de raconter l’histoire de cette fille qui se retrouve chez les allemands mais introduit une belle touche romanesque et une aventure aux nombreux rebondissements tant les personnages ont des doubles faces.
Un thriller dramatique de haute volée de la part de Paul Verhoeven qui prend place à la fin de la Seconde Guerre dans un climat évidemment délétère. Photographie et réalisation sont superbes et le scénario est béton, c’est palpitant de bout en bout et le casting au top n’y est pas pour rien. Le refus systématique du manichéisme de Verhoeven est également très plaisant, tout le monde ramasse, du nazi de base au résistant perdu, et les véritables héros ne sont pas nécessairement les plus attendus, entre trahisons et morceaux de bravoure. Verhoeven sait filmer et son Black Book inattendu est un petit régal à tous les niveaux.
Verhoeven dans un autre registre, propose un film dans l'histoire, riche de péripéties, d'actes héroïques et de suspense. une mise en scène assurée, une C. Van Houten étonnante : une évocation intéressante pendant la guerre et un bon film.
Film d’aventures historiques, basé sur quelques faits réels, cette œuvre longue mais captivante est très réussie pour son scénario à rebondissements (quelques invraisemblances à oublier), pour ses morceaux de bravoure dans l’action et pour son épaisseur dans les faux-semblants, les doubles faces des personnages. Où l’on aborde des thèmes lourds comme la trahison, la cupidité, la vengeance, le désir de sauver sa peau à n’importe quel prix ; mais où l’auteur ne se pose pas ni en juge ni en moralisateur — au spectateur de le faire — et surtout évite l’écueil fréquent du genre, bavasser, démontrer, justifier ! Où l’on montre que les rapports humains sont contradictoires et peu reluisants dans ces périodes chaotiques. Pour consolider ce film classique et solide, Carine Van Houten, l’héroïne, assure une interprétation de haut vol au milieu d’autres acteurs irréprochables. Un très bon film de guerre.
Paul Verhoeven retourne dans ses terres dans ce drame de la 2ème Guerre Mondiale qui narre l’histoire d’une héroine juive de la Résistance qui s’infiltre dans une faction nazie. P.Verhoeven a du talent pour mener à bien ce drame tant dans la mise en scène que dans la gestion de ses acteurs. Intense et intéressant, un film passé inaperçu injustement.
Verhoeven était enfant à la fin de la deuxième guerre, et cela transpire dans cette fiction, très crédible, car inspirée de situations réelles. Violence, sexe et traitrise sous-tendent ce climat interlope, malsain et pourtant incontournable. La mise en scène dispose de moyens importants, Verhoeven est efficace dans les scènes d'action, direct dans les scènes de sexe. Sa frontalité peut indisposer, mais on doit lui reconnaitre son efficacité, et son refus de classer les bons et les méchants de façon manichéenne. Les scènes de prison finales, spoiler: en dehors de tout contrôle militaire ou judiciaire ne sont pas glorieuses pour l'après-guerre. Thème universel, au-delà de la Hollande. Découverte de la très délurée et toujours bien maquillée Van houten, retrouvailles avec Sébastian Koch, presque trop sympathique pour diriger la Gestapo, et antinomique de l'adipeux Franken, joué par W. Kobus. On pensera lors de la tentative d'évasion de la prison à l'armée des ombres, de Melville, une référence en termes de courage pour exposer les démons de tout mouvement de résistance face à un oppresseur sadique et organisé. DVD1 vo - juillet 2024
C'est un superbe film, ou on ne reconnait plus la limite entre le bien et le mal, les vrais traitres et les faux héros. Un vrai bel hommage aux héros de guerre, ceux qu'on connait moins. ce film nous plonge aussi dans une observation de la faible frontière entre les alliés et les ennemis, ce jeu de dupe pour la survie. Paul Verhoeven sublime ce parti prit scénaristique par une réalisation aux différentes nuances : la violence morale et physique de certaines scènes alterne avec le charme de l'actrice et la beauté des sentiments développés tout au long du film. Les rebondissements s'enchainent, les coups bas, les vengeances, les trahisons ce qui ne permet de ressentir aucune longueur dans ce film de 2h25. Un chef d'oeuvre pour moi dont on entend pas assez parlé.
Un beau film sur la résistance. Mais un de plus, malheureusement. Le film ne brille guère par son originalité et ne procure que peu d’émotions. Il n’en demeure pas moins que l’on suit sans déplaisir, et pendant plus de deux heures, les aventures d’une jeune juive résistante sous l’occupation allemande aux Pays-Bas . A voir.
Paul Verhoeven s'intéresse ici à la résistance hollandaise face à l'invasion nazie, c'est une belle retranscription de ces années très sombres de l'histoire. Un petit groupe de résistants utilise une belle femme (Carice van Houten) pour séduire un S.S (Sebastien Koch déjà vu dans "La vie des autres") et ainsi infiltrer le renseignement allemand. Beaucoup de suspense parsème le long du film et nous tient en haleine de bout en bout. Une vraie réussite pour le réalisateur hollandais qui change de registre et abandonne les Etats Unis pour se recentrer sur son Europe natale.
Paul Verhoeven signe un film très riche, il aborde des thèmes forts comme la vengeance, la trahison, l'amour, sans tomber dans le moralisme présent dans la plupart des films historiques, certains nazis peuvent être des bonnes personnes, certains résistants peuvent être des salauds : le manichéisme il connait pas. La seconde guerre mondiale sert de contexte au réalisateur mais elle est limite secondaire, il s'agit ici d'un film d'aventure ou d'espionnage bien plus qu'un film de guerre. On peut regretter, comme toujours avec Verhoeven, l'absence d'émotions qui accompagne pourtant des sujets tragiques. Son but est de nous faire vibrer mais pas par les pleures. En tout cas ce "Black book" est une belle réussite, 02h20 sans temps-morts qui passe très rapidement.
Avec Black Book, le cinéaste Paul Verhoeven signe son grand retour en Europe, loin de la logique de production Hollywoodienne avec laquelle il n'entretenait qu'un rapport poli. Il signe ici un film complexe, intelligent, courageux et sans concession sur la réalité du nazisme au temps de la Seconde Guerre Mondiale. Avec son comparse Gerard Soeteman, il adapte la mémoire blessée d'Hélène Moszkiewiez, parfaite polyglotte qui se fit embaucher comme secrétaire au siège de la Gestapo de Bruxelles. Une pierre de plus portée à l'édifice de la Mémoire, pour un film à l'esthétique tout autant cruelle que raffinée.