Alors que la Seconde Guerre Mondiale a été largement couverte par le 7ème art, le réalisateur Paul Verhoeven nous emmène contre toute attente dans sa Hollande natale pour nous faire connaître des faits réels relatifs à cette guerre. L’affiche qui a été faite est très parlante et très accrocheuse. Je m’explique. Parlons d’abord de son esthétique, immense : on la retrouve tout le long du film, tant dans sa mise en scène, que dans sa réalisation, sans oublier l’éclairage, les costumes, les décors, et le maquillage. Parlons maintenant du casting : nous voyons sur cette affiche en 1er plan Carice Van Houten, et le fait est qu’elle porte le film sur les épaules. Elle campe avec brio cette femme juive au caractère bien trempé, qui ne reculera devant aucun sacrifice et n’omettra aucun détail pour la bonne et simple raison qu’elle n’a rien à perdre. Nous apercevons en second plan sur l’affiche Sebastian Koch, qui interprète avec beaucoup de charisme Ludwig Müntze, officier de la Gestapo, que nous allons malgré nous, et cela est très fort tellement ça paraît incroyable, prendre en sympathie. Nous apercevons également Thom Hoffman, dans la peau de Hans Akkermans, le plus féru des résistants. Nous avons là nos trois personnages principaux. Et puis le train, très bien filmé, est l’élément incontournable des films du genre. Quant au titre, il sonne bien je dois dire et ne dévoile pas le film, car le fameux carnet noir ne fait son apparition qu’en fin de film et pourtant il se révèle d’une importance capitale. Mais il serait injuste de résumer ma critique à la seule affiche. Waldemar Kobus a le rôle de Günther Franken, et ce n’est pas le moindre, car il réussit à nous inquiéter de la même façon que la Gestapo a pu le faire en son temps. Quoi de plus normal puisque ce personnage en faisait partie. Le réalisateur Paul Verhoeven, loin de ses films de science-fiction qu’il avait pris l’habitude de nous servir, réussit à nous servir un film bien rythmé, sans réels temps morts. Il faut dire qu’il a participé à l’écriture du scénario. Quant à l’intrigue, il faut aussi penser au bon travail des scénaristes Gerard Soeteman et Paul Verhoeven, car ils ont su implanter un véritable thriller d’espionnage dans un contexte de guerre au parfum de drame social dû à son aspect d’épuration ethnique, tout en sachant brouiller les pistes quant à l’identité du personnage qui tire les ficelles. Je vous le dis, difficile de deviner de qui il s’agit, ayant été moi-même surpris. De ce scénario bien ficelé, il en ressort une réelle densité, faisant passer les 140 minutes sans souci, sous un angle de vue rarement exploité, celui de l’occupation du pays batave par les allemands. Historiquement instructif, "Black book" est un incontournable porté par une Carive Van Houten hors normes.