Black Book, 2006, de Paul Verhoeven, avec Carice van Houten et Sébastien Koch. Auteur de Basic Instinct avec son célèbre pic à glace, Verhoeven, ici de retour chez lui, nous livre une épopée de la Résistance au Pays-Bas sous un jour auquel, en France, nous sommes peu habitués. On revisite ainsi, et c’est salutaire, les notions de résistants angéliques et de héros au cours de la seconde guerre mondiale. Les résistants, les occupants nazis, les alliés libérateurs sont tous « blancs bleus », selon leurs intérêts, leurs instincts, leur humanité (ou manque d’humanité) et non pas selon le camp auquel ils appartiennent ! Voici donc l’histoire d’une jeune juive qui, après l’assassinat des siens, dont elle est témoin, va intégrer un groupe de résistants et infiltrer l’ennemi. Le dénouement, un peu trop prévisible, s’avère dramatiquement pathétique. Le scénario permet une narration dynamique dans son ensemble, mais souffre tout de même d’enchaînements de scènes qui laissent perplexe. Ainsi, quand la jeune fille est dans l’eau, en situation périlleuse : comment s’en sort-elle ? Ainsi, quand elle accède aux Allemands, on ne comprend pas qu’elle tombe si vite amoureuse d’un officier. Dès que l’on saisit le sens de la démonstration construite par l’auteur, on a un peu le sentiment d’être dans un feuilleton attachant, avec des rebondissements judicieusement dosés entre violence, romantisme, humour, érotisme, mais on est frustrés, par manque de surprises et d’émotions. L’héroïne est une très belle comédienne, dont le regard rieur, le teint toujours frais et l’allant, se trouvent en décalage par rapport aux terribles embûches de son histoire. Au final, on a donc une œuvre intéressante mais peu crédible