"Primer" a ses avantages,et ses défauts.Premièrement,il est le plus bel exemple que -l'on peutfaire beaucoup avec très peu-(de l'anti-commercial,en quelque sorte).Ce qui lui permet une grande liberté artistique,dont il profite à merveille,préférant une mise en scène structurée et large qu'à des effets spéciaux tape-à l'oeil.Car d'effets spéciaux,il n'y en à qu'un (avec des confettis,ce qui est un effet minimal!).Deuxièmement,tout cela est fascinant:l'histoire de base est tout de même très tordue au vu du peu de moyens,mais la troupe d'acteurs est si convaincante et les plans si beaux,la musique si parfaite et le travail sur les couleurs si splendide,qu'on passera l'évidente économie d'action,pour ne se souvenir que de ça.Et puis même,on ne s'ennuie pas une seconde,grâce à un rythme alerte qui fonctionne pendant tout le film.Toute l'envie de faire du cinéma est tellement présente dans "Primer" qu'elle devient touchante,et montre que l'argent n'est finalement rien dans un film,tant qu'il est porté par l'ambition.On sent aussi une complicité énorme entre toute l'équipe,même ceux qui ne sont pas devant la caméra,et cela renforce évidemment l'aspect jusque là déjà éminemment sympathique,un esprit de groupe et de solidarité,de travail évident (du côté technique autant que du côté des comédiens).Ici,la psychologie des personnages importe peu (ce qui est d'ailleurs dommage,au fond),on ne sait rien d'eux,ni leur âge ni d'ou ils viennent,leur passé ou quoique ce soit,on ne retient que leur incroyable engagement dans leur projet.Mais il serait bien gentil de dire que "Primer" est un modèle de cohérence.En fait,si on ne comprend strictement rien (ou presque) au film,au contraire de David Lynch pour ne citer que lui,on ne peut pas en tirer d'infinis systèmes de lecture.Il n'y en à qu'un,et autant dire qu'il faut bien s'accrocher pour tout suivre.Cet aspect volontairement flou et qui brouille les données acquises du spectateur devient vite énervant,voire carrément fatiguant.Toute