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Un visiteur
1,0
Publiée le 29 septembre 2006
On s'interroge à la fin du film. On ne reste pas indifférent à cette nouvelle approche de la religion. Pas de parti pris, le film laisse une grande liberté de pensée.
Abel Ferrara, après de longues années d'errance artistique, nous revient avec un film très inspiré. Il semble en avoir fini avec ses autocitations irritantes, lui dont les films étaient devenus des caricatures du "style Abel Ferrara". Son "Mary" est un superbe film, à la fois expérience sensorielle et intellectuelle. Il montre tout d'abord l'influence que peut avoir le cinéma sur la vie des réalisateurs et des acteurs par une adroite mise en abîme. Mais il traite surtout du thème qui lui tient le plus à coeur : la religion. Même si son amour de Dieu résonne dans chaque plan de ce film, il en parle de manière intéressante. Ainsi, il ne se présente à aucun moment comme un porte-drapeau. Il oppose dans le film toutes les formes de violences y compris religieuses au véritable sentiment religieux qui est basé sur l'Amour de son prochain et de Dieu. Il parvient à nous faire ressentir le chaos de notre monde par une mise en scène favorisant les ruptures de ton et par une ambiance musicale très lourde. On a parfois l'impression que l'apocalypse va bientôt arriver. Le film se conclue pourtant sur des plans apaisants de Juliette Binoche. Aucune réponse ne nous est donnée et le cinéaste semble dire que chacun trouvera un jour la paix en lui-même. Entre ombres et Lumière, le nouveau Ferrara n'est pas un film facile, mais le cinéaste nous prouve ici qu'il n'est pas un simple provocateur, mais aussi un artiste exigeant. Brillant.
Mais pourquoi voulez-vous qu'un cinéaste ait une opinion définitive sur le rôle des Juifs par rapport au Christ, ou même une opinion sur le cinéma? Un cinéaste n'est pas un sociologue ou un philosophe! Souvenons-nous de la phrase de Truffaut : "Je ne veux rien dire, je veux montrer." Est-ce que les films les plus beaux ne sont pas ceux qui se cherchent, qui doutent, qui préfèrent les questions aux réponses, qui n'assènent pas des vérités?... Alors, oui, Whitaker est un peu trop; il y a des longueurs; tout n'est pas réussi dans Mary. Mais je loue ce petit film-work-in-progress, émouvant parce que totalement sincère et modeste (oui, modeste, j'insiste!). La ville est filmée de façon très amoureuse, ainsi que Binoche, que je n'aime pas d'habitude, et qui évite enfin les yeux mouillés et la gueule d'enfant. Et puis enfin, quoi, ça remue quelques neurones, non, ce film?
Il aurait été étonnant que Ferrara ne s'attaque pas un jour à la question du Christ. Ca n'est pas pour rien que Modine ressemble par moments bigrement à Mel Gibson ni que Ferrara cite explicitement Scorsese dans son film. Trois histoires s'entremêlent intelligemment : celle de Marie, l'actrice qui n'a pu revenir à la vie ordinaire après avoir incarné Marie-Madeleine, celle de Tony, le réalisateur qui n'a rien perdu de son ego et son amour pour l'argent et celle de Theodore ("cadeau de Dieu") pris entre la vie ordinaire de la chair et du succès professionnel et celle plus exigeante de la paternité et de la fidélite. On peut ne pas aimer le caractère grandiloquent des personnages et des situations, on peut aussi se dire qu'ils correspondent en fait à une réalité. Le parti-pris fonctionne bien et introduit une réflexion sur des questions évidemment fondamentales mais qui renvoient Ferrara à sa génération. On surfe aussi sur la vague Da Vinci Code avec la question du rôle de Marie-Madeleine auprès de Jésus. Mais au final ce tissage de questions et de personnages est un bon moment de cinéma avec un renouvellement salutaire du coté de Ferrara. Le rapprochement avec la situation israélienne me semble en revanche forcer le trait inutilement. A l'instar d'Huppert qui joue des rôles de plus en plus pervers depuis quelques années, Binoche avec Caché et Mary joue dans un registre beaucoup plus sombre et exalté qu'auparavant. Evolution personnelle ou air du temps ?
Mon dieu, pardonne lui, il ne sait pas ce qu'il fait... Ce film n'a aucun intérêt sauf pour ceux qui ne connaissent pas les écrits apocryphes ou ceux qui adorent la lecture des commentaires de JY LELOUP, pour la première fois à l'écran. Non, mais c'est quoi ce machin de série Z? Quand je pense que le synopsis, quelques crititques aussi, laissaient à penser que c'était sublimement spirituel... C'est un scénario qui tiendrait sur un prospectus de secte... Des acteurs qui sont obligés de le jouer et ne sont pas du tout convaincants... Et ça fait du crypto-réalisateur-qui-ose-s'attaquer à la religion aux Etats Unis et que le premier amendement ne protège pas alors qu'il le drevrait... Un film en toc... ou en T.O.C....
C'est une bien étrange impression que nous laisse le dernier Ferrara. Après quelques minutes de flou qui laissent attendre un film pseudo intellectuel, c'est finalement une narration rectiligne et relativement simpliste qui se dévoile. Qu'en penser? C'est difficile à dire. Evidemment, on n'aura pas d'éléments de réponse sur la culpabilité des Juifs concernant la crucifiction; mais franchement, qui peut encore en attendre une, de réponse, alors que 2000 ans d'histoire ne nous l'on toujours pas donnée? Il est vrai que l'interprétation de Binoche est particulièrement épurée, mais c'est là une manière plutôt habile de montrer comment elle prend la tangente plutôt que d'essayer de l'expliquer au risque (quasi certain) de tomber dans le pesant et l'incompréhensible. Non, la palme revient à Modine, qui passe clairement pour l'abruti de service, ce qui n'est pas le rôle le plus évident à tenir: il mérite dès lors d'être félicité. Quant à Whitaker, c'est peut être le centre de gravité du film, le point qui permet de réaliser l'équilibre entre les personnages interprétés par Binoche et Modine. Finalement, c'est un film relativement simple sur le plan narratif, qui n'essaie pas de donner de réponse (dieu soit loué!), mais qui laisse en suspense pas mal de questions, notamment sur le rôle de l'image (la mise en abyme est à ce titre très judicieuse): à vous de trouver les réponses!
Enfin un film qui m'a passionné, et tourneboulé, cette année. Deux personnages principaux jamais ensemble à l'écran, unis par un lien mystérieux... c'est aussi ça, la magie, le miracle, du cinéma. Peu importe le côté un peu "new age" et fumeux du film , il recèle beaucoup de moments très beaux. Il continuera de vous travailler après la projection.
Encensé par la critique, ce film déçoit au plus haut point, et sur tous les plans : scenario (brouillon, faussement inspiré de religiosité à la sauce superficialo-médiatique, historiettes s'entrecroisant vaguement, personnages sans profondeur), interprétation (béatitude niaise de Binoche, repentir plein de pathos pour Whitaker, morgue débile pour le troisième), réalisation (aaah les mouvements de caméra et les gros soulignages à la musique mélo pour combler le manque d'inspiration du réalisateur...). Bref, j'ai eu beau chercher, rien n'a trouvé grâce à mes yeux dans ce film boursouflé qui se prend tant au sérieux... Affreuse déception !