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    Sebastiane
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    3,3
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    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 351 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2021
    Le plasticien, poète, anarchiste et militant gay Derek Jarman se lance dans la réalisation de son tout premier long-métrage, après s’être essayé à de multiples de courts-métrages et avant de réaliser bon nombre de clips pour différents groupes tels que The Smiths ou Pet Shop Boys.

    Avec Sebastiane (1976), il s’inspire de la vie légendaire de Saint Sébastien (un martyr romain) et nous renvoie au IVème siècle après J.C., lorsqu’il était membre de la garde personnelle de l’empereur Dioclétien (et accessoirement, persécuteur des chrétiens). En s’interposant pour empêcher une exécution, ce dernier est dégradé et exilé dans une garnison sur une île, un lieu désertique où l’absence de femmes poussent les hommes à s’adonner à l’homosexualité.

    L’originalité du film réside dans le fait qu’il a été intégralement dialogué en latin, c’est même à ce jour, le seul et unique film au monde ! Durant près de 85min, le réalisateur nous entraine au cœur d’un péplum érotique où les hommes sont seuls face à eux-mêmes. Dans la chaleur de l’été méditerranéen, les légionnaires quasi-nus s’adonnent à des jeux et tuent le temps comme ils peuvent.

    Cette relecture avec une vision homosexuelle de la vie du martyre fit scandale à sa sortie, dans une Angleterre très conservatrice, on peut aisément le comprendre, vu que le réalisateur se donne un malin plaisir à jouer avec les sous-entendus homoérotiques (des hommes nus qui se battent, se baignent dans la mer, s’adonnent à des plaisirs charnels, …).

    Si vous cherchiez un péplum avec un réel travail historique aussi bien au niveau de l’histoire, qu’au niveau des décors et des costumes, vous risquez fort d’être déçu puisque très clairement, cela n’était pas le souci du réalisateur. Une transposition étonnante et surprenante, avec pour cadre, le sud de la Sardaigne. Il en ressort une œuvre expérimentale sur le fond, baignée d’un onirisme certain dans la forme, avec d’excellents acteurs au cœur de décors sublimes.

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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 441 abonnés 4 465 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 31 décembre 2016
    Un film très singulier que ce Sebastiane, film homo-érotique pseudo-religieux et pseudo-historique dont les dialogues sont en latin !
    En fin de compte, le film est surtout un métrage expérimental. Il n’a d’historique que le contexte, mais faute de budget la Rome de ce métrage c’est quelques bonhommes essentiellement nus dans un décor naturel désertique. Ce n’est pas non plus autant un film érotique que cela, vu que l’essentiel du caractère érotique du métrage tiendra à la nudité des personnages, et un peu de sexualité discrète. Enfin, ce n’est pas un film religieux, malgré la présence de Saint Sébastien, et d’un arrière-fond mystique. Du coup, il reste quoi : un joli catalogue d’images que n’aurait pas renié Têtu ! Malheureusement malgré la durée très courte du film (1 heure 20), on s’ennuie, on s’ennuie, et le martyre de Saint Sébastien est presque une allégorie de ce que subi le spectateur. C’est mou comme rarement, on voit les légionnaires se baigner, faire des jeux, faire des combats, bavarder, mais il ne se passe rien dans ce désert ! Alors certes l’ambiance est plutôt réussie, avec une sorte d’onirisme latent appréciable, porté par un cadre paysager bien choisi, par une photographie lumineuse, et par un sens esthétique manifeste du réalisateur. Ce dernier a un sens de l’image, certes, mais il le met au service d’un métrage qui semble n’avoir d’autres raisons d’être que de montrer que Saint Sébastien devait être homo. Même le martyre n’est finalement que vaguement expédié, avec quelques maquillages au demeurant plutôt grossiers ! La bande son planante reste un bon point, mais enfin…
    Manquant de profondeur et d’enjeux, le film ne peut pas spécialement s’appuyer sur ses personnages. Sebastiane a un certain relief de par sa foi, et certains personnages sont caractérisés un minimum, au moins sur le plan physique, mais enfin, rien de bien fameux. Les interprètes tentent parfois de rompre l’indolence de l’histoire, mais c’est trop rare, et même si le choix des dialogues en latin semblait une bonne idée, je ne suis pas sûr au fond que ce soit réellement le cas. En tout cas les amateurs de belles académies de nu masculin seront aux anges, on reconnaitra au moins la photogénie des interprètes !
    Je ne vais pas m’étendre beaucoup plus sur ce Sebastiane qui est en fait un film expérimental avant tout, et une sorte de manifeste homosexuel des années 70. Le réalisateur ne donne malheureusement aucune épaisseur à son histoire, à son propos, qui n’est qu’une très longue attente pour un martyre de 1 minute grosso modo. Si voir des bonhommes nus se baigner au ralenti vous plait, alors vous ne vous ennuierez peut-être pas. 1.5 pour l’esthétique surtout.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 5 juillet 2016
    Les premières minutes du film sont très crues, et on entre immédiatement dans le vif du sujet : l'homosexualité.
    La suite, c'est la vie d'un groupe de soldats romains exilés dans un lieu désert, près de la mer. On suit leur quotidien, leurs disputes, leurs jeux qui tournent souvent autour du sexe... Ce film est une ode à la beauté des corps masculins qui apparaissent très souvent totalement nus. Le passage érotique où deux des soldats se retrouvent ensemble dans l'eau est superbe mais un peu trop long. Et puis, il n'y a pas d'action. Pas d'acte sexuel à proprement parler. Le jeune Sebastiane, membre du groupe de soldats, est martyrisé par certains de ses camarades. Il est finalement mis à mort parce qu'il est chrétien.
    Ce film est regardable, mais il ne faut pas s'attendre à de l'action. Et il faut être ouvert d'esprit pour le voir, car l'homosexualité est en quelque sorte le thème principal.
    benoitparis
    benoitparis

    114 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2011
    Le premier film de son réalisateur est une sorte de songe irréel, de fantasme, autour de la figure la plus homo érotique de l’iconographie chrétienne. C’est plutôt déconcertant et assez unique en son genre : un film entièrement en latin familier, sous titré en anglais. On trouve tout de même des réminiscences de cinéastes auteurs ayant filmé l’Antiquité : l’orgie du début, avec ses danses et ses personnages outrageusement maquillés fait évidemment penser au Satyricon de Fellini. Les décors arides, minéraux désolés, pourraient se trouver chez Pasolini (surtout avec la fascination sensuelle pour les corps masculins qui s’y ébrouent). On passe étrangement de la bestialité, de l’obscénité de corps de garde à des séquences homo-érotiques idéalisées. Le tout reste soft, pas de sexe explicite, et assez planant (grâce à la musique de Brian Eno). C’est très curieux et esthétiquement intéressant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 novembre 2012
    Un film de Derek Jarman, pionnier du cinéma gay. L'esthétique est sublime, très "seventies", et il est difficile de se rappeler un film britannique ou occidental ayant présenté le corps masculin et l'homosexualité de manière si positive et intense auparavant.
    Le martyre de Saint-Sébastien par sagittation, thème répandu dans l'art chrétien (Mantegna, le Sodoma, le Pérugin etc...), sert de trame au film, par ailleurs entièrement tourné en latin vulgarisé.
    Un chef d'oeuvre à voir absolument, sans a priori (le film fit scandale à sa sortie en 1976).
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