Le Mur, commence avec un bref topo, images et voix narre la Guerre d'Espagne puis s'encre avec un texte, sur ces villes prises, de sa répression absolue. La suite n'ouvrira plus le chapitre et se consacrera sur une réflexion, un mur, une fin, une mort fatidique.
Serge Roullet, de l'école Bresson, dont il fut assistant emploi une technique méticuleuse, porte une attention au mimétisme des choses, petites, quasi anodines parfois mais qui raconte souvent une autre ambition, cette fois plus conséquente. Il tire une ficelle à marque, stop à sa guise, selon une volonté de retranscrire son analyse de l'attente face au vide. La capture de ses instants, figé ou qui s'évapore n'a pas office à divertir, il en va de soi, mais tente de crée une diversion sur les coups du sort, inévitable par dessus le marché.
La sentence du départ, après un bref tour des lieux, dans ce qui s'apparente à camp, prend comme horizons une geôle ou une étrange cohabitation n'a de but que la confrontation. Un peu de bavasse, d'exercice, n'y change rien. Le rapport, tout comme le constat ne sera perturbé que par de souvenirs, qui nous sortent de la taule, du mouroir vers une dérive d'un autre temps.
Il se passe avant cela, un échange entre ses différents protagonistes, une prise pouls, un écho de l'affrontement sous le prisme d'une différence d'approche, un panorama dans un si petit endroit. Le face à face ou le silence est brisé par une question sans réponse, il faut dire un peu superflu dans de telle circonstance orchestre un jeu de regard qui en dit long avec un mutisme si voulu et délibéré. L'apparition de la lampe dans la nuit, des regards qui s'y posent, avant de s'y échapper vers un plafond cause d'avantage que touts dialogues trop dessinées dans cette correspondance frelaté.
Le médecin qui analyse pour le camp d'en face, interroge, gratte son carnet, observe et ne récolte qu'insulte et morsure dans un acte encré, jusqu'à ce que mort s'en suivent. Fuir le sommeil, affronté cette nuit, là est l'épreuve que l'on partage tous, communément. Le moment est froid, comme cette toile d'araignée qui se déchire avec le vent ...
Comprendre une fin que l'on ignore, vers lequel les théories se succèdent, selon un chamboulement annoncée, le défi semble impossible. Les souvenirs, auquel je faisais déjà allusion plutôt initie l'échappatoire et le reflet en même temps ! Les images se succèdent, on reconnais un savoir faire immense à son réalisateur qui ne rate rien à rien, qui y laisse des plumes, à l'instar de ses protagonistes malmenés. On contemple les dernières heures de l'enfermement dans une asphyxie coordonnée, le gaspillage de Pablo ...
Les premiers tirs, l'abandon la plus totale ensuite reforme une autre conception de la solitude, une fabrique dont le concret d'un sifflet tend vers un dernier sursaut. De cette élévation, il n'y a la encore que chute, une glissade avant l'effondrement. L'interrogatoire trompe sa dernière idée, il se refuse à comparaitre, même si pour lui les valeurs ne sont plus rien d'autres qu'un déni ... Sourire et larmes contre la colonne termine ce réquisitoire du condamné.
Un film très dur, difficile, austère.