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Bertie Quincampoix
108 abonnés
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3,5
Publiée le 6 novembre 2019
Deuxième long-métrage de son réalisateur, tourné en 1999 mais sorti sur les écrans français seulement 17 ans plus tard, Bleeder pose les base du cinéma de Nicolas Winding Refn. Déclaration d’amour cinéphile – notamment à travers le personnage de Mads Mikkelsen dans un de ses premiers rôles, véritable alter-ego du cinéaste – autant que polar étouffant, désespéré et ultra-violent, le film se démarque par une utilisation des cadrages et des lumières très singulière, nous offrant des atmosphères nocturnes passant du vert au rouge. S’il n’est pas exempt de maladresses, Bleeder porte clairement en lui une vision atypique et personnelle de la mise en scène.
Leo et Louise vivent dans un appartement et vont avoir un enfant. Ou du moins, Louise a décidé de garder l’enfant et de ne pas avorter une nouvelle fois... alors que Leo ne semble pas prêt à devenir père. Un soir, il accompagne Louis, le frère de Louise, à la boite de nuit où il travaille comme videur. Il assiste alors à un affrontement violent, avec une agression à main armée qui tourne mal. Sa situation et cette expérience vont le déstabiliser et l’entraîner dans une escalade de questionnements et de violence. Un film intéressant mais avec beaucoup de longueurs. Mads Mikkelsen incarne un jeune employé d’un magasin de films et, bien qu’il soit assez présent tout au long du film, il n’est que spectateur de ce qui se passe autour de lui, il ne pèse pas du tout sur le déroulement. Un film étrange dont l’intérêt m’échappe un peu...
Cruel et tendre, violent et attachant : Refn pour son deuxième film livre des portraits croisés atypiques et soignés, où s’entremêlent les paradoxes et où la sensibilité de chacun des personnages est analysée avec intérêt. Un film percutant qui préfigure une œuvre filmographie puissante et unique en son genre.
Ce film est assez étrange. On a l'impression tout d'abord de voir une comédie dramatique et sociale mais ensuite on se rend compte que c'est plus fort que ça. Car on sent comme des influences de Tarantino avec cette violence et cette désinvolture dans les personnages. C'est peut être aussi violent que Tarantino car la violence nous tombe dessus alors qu'on s'y attend pas. Mais c'est plus poétique je trouve. Un film original donc, qu'il faut voir.
Dans Bleeder tout est vicié, contaminé par un malaise général qui ne s’explique mais se comprend. Que ce soit de VHS, d’ouvrages poussiéreux ou de plats tout autant gâtés, le film est encombré jusqu’à crever ; et cet empilé de supports laissent pantoise une génération perdue qui cumule sur le vide de leur existence. Aussi les références s’amoncellent-elles sans motivation, la culture boulimique handicape les êtres en les enfermant dans ce qu’ils ne sont pas, en leur interdisant de reproduire ce qu’ils voient. La violence vue à l’écran pour déjouer la haine intérieure. Un homme refuse la paternité parce qu’il ne souhaite à personne le chaos dans lequel il vit, et s’exprime par les coups à la source de mots et de larmes. Son angoisse, on la ressent : se voir avalé par l’autre, englouti dans un destin imposé au point de finir ostracisé de sa propre demeure. Au milieu de tout ce néant, une histoire d’amour se joue en sourdine. Choit la lumière pour ne laisser paraître que deux corps, étrangers et pourtant unis dans leur propre solitude, dans cette position de spectateurs d’un monde qu’ils ne contrôlent pas, sur lequel ils se contentent de glisser en attendant mieux. La rêverie ne dure que l’espace d’un instant, porté par une musique lancinante rappelant David Lynch. Pour son deuxième film, Nicolas Winding Refn bâtit un vaste couloir aux murs rouge sang dans lequel chacun marche, sous le joug de la loi du sang, de l’hérédité. Une œuvre envoûtante et coup-de-poing.
Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un "technicien du cinéma", cependant bien avant "Drive" je constate un univers Refn: la couleur rouge, la façon de filmer pièces d'appartement exigus, le video-club en contreplongées, il y a une "patte" Refn...... un sentiment d'enfermement ? une violence presque "sauvage" ?
Le deuxième film de Nicolas Winding Refn est son premier vrai coup de maître, une oeuvre matricielle d'une violence psychologique inouïe mais aussi d'une immense tendresse. "Bleeder" se focalise sur deux amis dont l'un est en couple mais refuse l'enfant que porte sa femme et l'autre, cinéphile introverti, est incapable d'exprimer l'amour qu'il a pour une jeune vendeuse. Dès le générique initial, où chaque personnage est introduit en marchant dans la rue avec en fond une musique qui le caractérise – du heavy metal à la lover song –, on comprend que le film fera l'expérience d'une combinaison entre une tension omniprésente et une douceur infinie. Mais loin de n'être qu'un exercice de style qui mélangerait pour le plaisir les tonalités, Refn confirme qu'il est un cinéaste précis et clair en tenant à justifier le jaillissement de la violence, conséquence ici d'une frustration sociale insoutenable, d'une impossibilité à vivre dans un environnement précaire et hostile où la xénophobie et l'homophobie montent dangereusement. Refn ne juge pas l'attitude de Léo vis-à-vis de Louise mais l'injustice de milieu dans lequel vit le couple, sorte d'enfer qui procure une asphyxique renforcée par l'étroitesse des lieux filmés (un appartement, un vidéo-club, une épicerie). Néanmoins, dans l'étouffement général existe la possibilité d'une respiration à travers une romance compliquée entre deux personnages enfermés dans leur passion, dans leur monde, donc dans leur solitude. Malgré la douleur d'assister à la difficulté du dialogue, il reste l'émotion de voir Lenny (Mads Mikkelsen) incapable de parler d'un autre sujet que le cinéma et le désespoir insondable de Lea (Liv Corfixen, épouse de Refn), à l'image du plus beau plan du film où son visage, collé à une vitre, regarde un horizon bouché par la nuit tandis que son reflet fixe le spectateur dans un appel à l'aide déchirant. Hyper-réaliste à la "Pusher" mais traversé par des fulgurance formelles qui annoncent celles de "Drive" ou de "The Neon Demon", "Bleeder" est un film d'une puissance formelle ahurissante, qui étale déjà le talent d'un des plus grands cinéastes contemporains.
Film danois à petit budget où le réalisateur multiplie les effets de mouvements de la caméra pour remplir le vide du scénario et des dialogues. Ce film est le contraire du cinéma. C'est sur qu'il va encore y avoir une foule de pingouins pour dire que c'est un film culte mais c'est juste très mauvais. Le cinéma doit transcender le réel pour atteindre ce qui est tout au fond de nous et que nous partageons avec tous les autres. Ce film ne fait que des aller retours incessant le long de caniveaux. Sinon d'accord avec le fait que l'immigration massive a aussi la bas défiguré le pays et pourri la vie des gens comme presque partout en Europe.
Il aura fallu dix ans avant que Pusher, premier film réalisé en 1996 par Nicolas Winding Refn, soit distribué en France. Pour son deuxième long-métrage, Bleeder (1999), l’attente aura été plus longue encore puisque celui-ci est resté inédit en France jusqu’en 2016 ! Constat étrange car si Bleeder s’inscrit dans la veine radicale de son aîné, il se détache de celui-ci par une narration plus ambitieuse (non centrée sur un unique personnage principal) et un recours moins systématique à la violence. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Second long-métrage de Nicolas Winding Refn, "Bleeder" est un thriller assez captivant à suivre, grâce à la mise en scène réaliste du réalisateur danois et aussi par rapport à la très bonne tenue de son casting, où l'on retrouve notamment un certain Mads Mikkelsen. Attention, le film possède une bonne dose de violence et un climat particulièrement malsain pendant sa seconde partie, ce qui peut clairement perturber un public non averti.
MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE. La petite sirène n'a qu'a bien se tenir. NWR sort sa palette de couleur, de poesie et de violence. Le danois est en forme. Le purgeur ouvre les vannes. Comme le naufrage purge le navire de ses rats, l'adversité nous délivre de nos amis. J'ai une envie de fraise....
Entre deux épisodes de la saga "Pusher", le trio Kim Bodnia/Mads Mikkelsen/Zlatko Buric se retrouve là aussi à incarner une bande de jeunes danois désespérés, toujours sous la caméra du talentueux Nicolas Winding Refn. Quand on sait à quel point le cinéaste est un passionné de cinéma, le rôle que tient ici Mads Mikkelsen ne pourra être qu'autobiographique. Une galère sociale au réalisme aussi triste qu'effrayant !
Le second long-métrage réalisé par Nicolas Winding Refn dans lequel on retrouve déjà les jalons de sa filmographie future avec une violence extrême, sordide et dérangeante contrebalançant avec une mise en scène monumentale, des plans très recherchés qui font davantage penser à "Bronson" pour son côté cru bien moins esthétique que dans "Only God forgives" ou "The neon demon". Un film viscéral, magnétique malgré un rythme assez lent. Kim Bodnia, que j'ai découvert récemment dans la série "Bron", est impressionnant de présence physique et de charisme face à Mads Mikkelsen toujours aussi juste. Très bon.
J'ai un peu du mal à me décider sur ce film. Qu'en ai-je pensé ? Je dirais qu'il y a un peu à boire et à manger. D'un côté, une sorte de bluette sentimentale, mais avec un côté assez étrange : personnellement, si j'avais été une fille et que j'aurais été abordée de la sorte, je me serai barrée direct! D'un autre côté, un couple déjà bien établi dans lequel le "mari" devient de plus en plus imprévisible, fou et violent. Du coup, avec ces extrêmes, on se retrouve constamment à se dire "ah! il est bien ce passage du film quand même", et 5 minutes plus tard "non, mais c'est quoi cette horreur, c'est ignoble!". Bref, une sorte de grand huit du ressenti par rapport à ce film. Je ne peux donc pas le conseiller, ni le déconseiller. Après, ce que je remarque quand même, c'est que même en filmant des endroits insalubres, dégueulasses, glauques, Nicolas Winding Refn arrive quand même à filmer cela de manière assez jolie. C'est d'ailleurs ce qui fait la plus grande force du film à mon sens : la mise en scène. Avec ces "fondus au rouge", et ces quelques scènes dans lesquelles on se ballade dans les rayons d'un video club ou d'une librairie, tous deux remplis à ras bord de culture : ça fout limite le vertige. Au global, on va donc dire que j'ai trouvé ça "moyen". Vraiment très spécial.