Ce film a été diffusé à la télévision française, sur Ciné Frisson, le jeudi 7 novembre 2013. Refn est devenu célèbre en France avec sa trilogie “Pusher”, sur le trafic de drogue au Danemark, dont je n’ai vu que le premier épisode, sorti en 1996 et qui m’avait suffi. Je n’avais pas voulu voir les deux autres, datant de 2004 et 2005. Ces trois films, et aussi “Bleeder”, ont pour acteur Mads Mikkelsen, acteur atypique et dont le dernier film, “Michael Kohlhaas”, est français. Et puis, Refn a connu le triomphe avec son “Drive”, tourné aux États-Unis, et réussi à duper tout le monde et passer pour un maître du cinéma. Or son film suivant,“ Only God forgives”, a permis de prendre conscience que Refn, n’ayant rien à dire, se contente de mettre sa technique et sa culture cinématographique au service d’histoires où éclate sa maladie mentale – ce qu’on aurait dû percevoir dès le début, puisque tout n’y est que violence gratuite et débile, poussée jusqu’au sadisme.
Les beaux déplacements de caméra, les éclairages savants, les décors violemment colorés... et les abondantes citations de titres de films ne parviennent pas à dissimuler qu’il ne montre que des idiots ne connaissant rien en dehors de l’hystérie, et des actes aussi violents qu’absurdes. Un exemple tiré de “Bleeder” : le personnage central,
apprenant que sa petite amie est enceinte, et qui ne veut pas d’enfant, la frappe. Le frère de cette femme, pour le punir, paie un sidéen pour qu’il injecte au coupable un peu de son sang, afin de lui coller le sida. L’autre, dès lors, certain de mourir – c’est absurde, on ne perd pas forcément à cette loterie, dont le résultat peut en outre se faire attendre des années –, veut lui rendre la monnaie de sa pièce. Pour cela, il se tire une balle dans la main, et, avant de se suicider, l’arrose de son propre sang, croyant ainsi le contaminer à son tour.
Ce tombereau de bêtise est en général pris très au sérieux par nos critiques, qui en bavent d’admiration.