Mon compte
    L'Effrayant Docteur Hijikata
    Note moyenne
    2,9
    3 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur L'Effrayant Docteur Hijikata ?

    1 critique spectateur

    5
    0 critique
    4
    0 critique
    3
    1 critique
    2
    0 critique
    1
    0 critique
    0
    0 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    690 abonnés 3 012 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 août 2024
    La puissance esthétique produite par Edogawa Rampo Zenshū: Kyoufu Kikei Ningen justifie à elle seule sa redécouverte en France : le cinéaste Teruo Ishii témoigne d’une inspiration de chaque plan, superbement composé et articulé au suivant, mobilise divers artifices en jouant sur les filtres de couleur, l’accélération du rythme ou la répétition de séquences pour donner vie à un cauchemar éveillé. Si son film s’inscrit dans le cinéma de genre, notamment dans deux sillons strictement définis, à savoir la freaksploitation et l’ero guro, c’est pour mieux interroger l’identité individuelle au sein de la famille, thématique chère à la culture japonaise – en témoigne le récent Aru otoko (Kei Ishikawa, 2022). L’enquête mémorielle entreprise par le personnage principal et narrateur se situe à la lisière de la raison et de la folie, anticipe en cela celle imaginée par Dennis Lehane dans Shutter Island (2003) : nous retrouvons d’ailleurs le motif de l’île qui ancre le récit tout à la fois dans une tradition nippone (le sublime Hadaka no shima réalisé par Kaneto Shindō, sorti en 1960, en constitue une parfaite illustration) et dans un discours philosophique et psychologique qui regarde l’individu tel un être disposant d’un esprit propre, forteresse imprenable du moi. La construction par flashs, qui brouille les repères de l’analepse et de la prolepse – le protagoniste a-t-il déjà vu tout cela ou s’agit-il de visions prophétiques ? –, contribue à notre immersion dans un espace-temps suspendu où se croisent patients cliniques, artistes de cirque et créatures empruntées au roman de H.G. Wells The Island of the Dr. Moreau (1896) ; l’animalité est d’ailleurs explicitée par l’incertitude qui caractérise la figure du père, entité désarticulée et souvent terrifiante dont les apparitions demeurent en mémoire pendant et après visionnage.
    Le principal défaut du long métrage de Teruo Ishii, qui lui coûte néanmoins, réside dans l’explicitation galopante des enjeux, dans la clarification de ce qui aurait dû rester à l’état de mystère : plus on avance et plus les langues se délient, moins l’image semble suffire à signifier. Dommage.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top