Avis sur Tout le monde peut se tromper

1983, grande année pour Fanny Cottençon, et pour la comédie française, si si, grâce à ce film étonnement peu connu visiblement, et pourtant très drôle, et surtout très frais.
Ce film est un grand moment de fraicheur et de divertissement pur et simple, et il fait beaucoup de bien ! J’aime ces comédies qui n’hésitent pas volontiers à aller vers le burlesque, le décalé, et qui savent « évader » leur spectateurs !
Ici la comédie doit beaucoup au casting ! Fanny Cottençon continue de me convaincre de ses talents comiques indéniables, et en plus qu’est-ce qu’elle est jolie ! Elle est au top dans son personnage, séduisant, naïf, gentil, pas si gentil, et touchant en dépit de ce qu’elle peut faire ! En plus de cela elle est épaulée de A à Z par des acteurs non moins mémorables. Bernard Le Coq est énorme dans ce métrage, dans un rôle décalé qui lui va à merveille, Francis Perrin est discret mais très convaincant, et surtout il y a une énorme galerie de seconds rôles tous mieux écrits les uns que les autres, avec leurs particularismes, des petits détails comiques qui montrent l’application dans l’écriture de ce film. Petite préférence pour Edgar jouait par Christophe Bourseiller.
Le scénario est très réussi. De l’humour jamais trop lourd, un côté vaudevillesque sympa mais pas envahissant, et de l’humour noir, une bonne dose, et c’est irrésistible. Quelques petits coups de mou parfois, mais ça reste très bien mené, frais, sans prise de tête, et les dialogues sont très appliqués. Franchement ça fait du bien de voir une comédie de ce genre dans les années 80 où la tendance a souvent été de multiplier les produits douteux ! C’est fluide et tout s’imbrique très bien, avec quelques facilités parfois, mais nécessaires pour entretenir un rythme suffisant.
Formellement le métrage est ancré dans son époque, et s’avère esthétiquement réussi. Les décors sont bons, même si le cadre parisien reste discrètement utilisé, mais on sent un vrai soin du détail. Cela se voit dans le choix des costumes, notamment de ceux de Fanny Cottençon, et dans le mobilier aussi ou on se rend compte que rien n’est laissé au hasard (le coin de la copine). Couturier n’est certes pas un metteur en scène d’une grande réputation, mais ici il se débrouille bien ! Il y a même des séquences très réussies (dont un grand boum !).
A souligner aussi la très belle musique de Kosma, une référence, et c’est tant mieux !
Honnêtement je me suis lancé dans ce film principalement pour Fanny Cottençon, que j’avais déjà eu l’occasion de beaucoup apprécié ailleurs. Ici elle crève l’écran avec ses comparses, et le film est une très belle réussite. Vraiment le genre de métrage qui mériterait de ressortir un peu des placards, quand on a de bonnes choses en France il faudrait voir à ne pas les cacher ! 4.5

Je m'attendais à une histoire "neuneu" vu l'époque mais dès la dixième minute ça part sur les chapeaux de roues. Fanny Cottencon descent un cambrioleur (elle est employée dans une bijouterie) et en plus elle garde le butin des malfrats. Les voleurs étant deux, l'autre s'échappe et tente de supprimer la belle blonde sans jamais y parvenir. Le personnage de Cottençon est une fille candide, une âme pure et innocente qui veut simplement réaliser son rêve (voyager) avec l'argent qu'elle a fauché. Je suis tombé sur ce film en regardant la filmographie de Francis Perrin que j'aime bien. Je dois dire que c'est une comédie tout à fait étonnante bercée par une chouette musique de Cosma. À découvrir si vous avez le temps....

Employée dans une bijouterie, Albine est braquée par deux gangsters masqués dont l'un (on devine facilement que c'est Francis Perrin) fuit sans butin après que la jeune femme a tué son complice accidentellement. Au passage, la jolie facturière qui n'a pas froid aux yeux escamote pour son compte quelques liasses de billets.
C'est une fantaisie policière, spoiler: et même criminelle eu égard au nombre de meurtres et morts brutales qui parsèment l'intrigue
. Hélas, le réalisateur Jean Couturier n'a d'habileté ni dans un registre ni dans l'autre, et pas davantage de style ou d'idées pour ériger en comédie noire les multiples rebondissements funèbres du sujet. Sa mise en scène autour de Fanny Cottençon, rôle principal, est désordonnée. Couturier ne sait pas composer avec une intrigue qui met Albine aux prises avec un inspecteur de police (Bernard Le Coq) spoiler: , lui-même poursuivi par un truand évadé,
et avec Vic, le braqueur rescapé qui la menace et dont Francis Perrin, épisodique, fait une interprétation médiocre, incohérente, spoiler: en pseudo tueur bientôt amoureux de sa victime.
C'est une comédie superficielle, sans ambition ni application.