Suite au carton inattendu de son précédent film, Shaolin soccer (2002), qui est devenu le plus gros succès de toute l'histoire des comédies d'actions made in Hong Kong, le réalisateur Stephen Chow se devait de négocier son virage. Il raconte : "Qu'allais-je faire ensuite? La réponse était simple : depuis que je suis enfant, j'ai envie de devenir un expert en arts martiaux, un héros du kung fu...au moins à l'écran !" D'où l'idée de réaliser Crazy kung fu dont il dit s'être inspiré de ses souvenirs d'enfance et qui est un véritable témoignage d'amour pour un certain genre de cinéma.
Stephen Chow a toujours voué une admiration sans bornes à Bruce Lee. Quoi de plus normal alors que de le voir un jour réaliser son propre film dans la pure veine de ceux de la légende incontestée du kung-fu. Il raconte son premier souvenir de l'acteur disparu prématurément : " J'étais fasciné, bouleversé par l'expérience de voir mon premier film. Dans l'obscurité, j'ai eu l'impression que mon coeur allait exploser, j'avais les larmes aux yeux. Bruce Lee était incroyable, non seulement par son talent pour les arts martiaux, mais aussi par son esprit, libre, déchaîné et puissant. Il remplissait l'écran. Il est devenu tout ce qui comptait à mes yeux. J'ai décidé de devenir comme lui, de lui ressembler."
Outre des décors grandioses où un quartier a été entièrement reconstruit pour les besoins du film, le tournage en lui-même a été difficile car comportant beaucoup de scènes d'action et long car d'une durée de quatre mois, ce qui est considéré comme très long pour un film produit à Hong Kong. Le réalisateur raconte : "Crazy kung fu est le film le plus exigeant sur le plan physique que j'aie jamais fait. J'ai effectué plus de combats d'arts martiaux que dans n'importe quel autre film. C'est le tournage qui m'a demandé le plus de travail, jamais je n'étais allé aussi loin, et jamais ça n'avait été aussi difficile ! "
Pour les scènes d'action, Stephen Chow délaisse le bricoleur fou de câblages Tony Ching Siu-Tung (réalisateur des Histoires de fantomes chinois) qui signait la furie de Shaolin soccer, au profit de Sammo Hung et surtout Yuen Woo Ping (Matrix, Tigre et dragon), le premier s'étant éclipsé au milieu du tournage.
Stephen Chow retrouve le même compositeur que pour Shaolin soccer : Raymond Wong. Il s'entoure également de quelques-uns des acteurs de seconds rôles, aux visages cartoonesques, déjà présents dans son précédent film.
Dès le départ destiné à une distribution internationale, ce film est construit de manière très occidentale. On peut d'ailleurs souligner la présence de nombreux clins d'oeil au cinéma américain : Matrix et ses agents Smiths, Spider-Man et sa morale sur la responsabilité, Shining et ses rivières de sang dans des couloirs inquiétants... Mais le film est surtout un hommage aux " kung-fu comédies " des années 70 et 80.
Les fans de la saga James Bond reconnaitront en la star des années '70 Yuen Qiu une des James Bond Girl de L'Homme au pistolet d'or (1974) avec Roger Moore dans le rôle de l'agent secret britannique. Longiligne au naturel, elle a du prendre 14 kilos pour interpréter le personnage de la propriétaire et a suivi un régime utilisé par les lutteurs de sumo japonais pour prendre du poids.