Il y a des films qui sont diffusés sans cesse sur les chaînes de la TNT sans que l’on sache pourquoi aux vus des critiques qui leurs sont associées par les programmes TV eux-mêmes. Des longs-métrages qui vous font sortir de vos gonds, vous poussant à crier haut et fort « il n’y a vraiment rien à la télé !! ». Et puis les diffusions s’enchaînent, jusqu’au jour où, n’ayant vraiment rien à regarder, vous vous laissez aller. Attirés par une inéluctable curiosité qui vous entraîne souvent à voir des films ne méritant même pas votre attention. Aussi bien les séries Z avec d’énormes monstres en CGI gerbant ou bien des comédies qui restent à ras les pâquerettes niveau humour. L’Amour aux Trousses concoure pour cette dernière catégorie !
Déjà que ce film commet une première erreur : parodier le titre d’un chef-d’œuvre du cinéma ! Non pas que cela s’avère être une mauvaise idée, loin de là. Encore faut-il que le contenu soit drôle ! Et le gros problème avec ces titres, c’est qu’ils correspondent rarement à des comédies qui fassent le poids face à la concurrence du même genre. Comme les récents Beur sur la Ville (Peur sur la Ville) ou Thelma, Louise et Chantal (Thelma & Louise). Ici, c’est le film d’Alfred Hitchcock, La Mort aux Trousses, qui se voit affublé de la sorte d’une mauvaise comédie française.
N’irais-je pas vite en besogne en déclarant d’office que L’Amour aux Trousses est une comédie qui se plante lamentablement ? Possible. En vous résumant la trame, peut-être que là, vous serez convaincus que quelque chose ne va pas d’emblée dans ce film. Soit deux membres de la brigade des stups, deux amis, tentant de retrouver l’assassin de leur collègue, qui vont devoir faire face à un triangle amoureux : l’un ayant une relation avec la femme de l’autre. Ce qui aura une incidence sur leur grande amitié mais également leur enquête. Vous voyez maintenant le problème ? Nous avons-là une trame digne d’un drame romantique, pas d’une comédie ! Et un drame romantique quelconque, en plus de cela ! Allez faire rire avec une histoire déjà vue mille fois ! En espérant pour vous que votre humour réside dans l’efficacité et non dans le fait de vous contenter de votre récit, en espérant qu’il se convienne à lui-même.
Et c’est cela qui plombe L’Amour aux Trousses dès la lecture du synopsis : ce long-métrage ne fait que compter sur l’histoire qu’il propose, en pensant que les situations et personnages apporteront cette touche d’humour voulu. Or, l’écriture d’une comédie est la chose la plus importante pour garantir son succès. Que ce soit au niveau des répliques ou bien des séquences. Un travail de titan par lequel L’Amour aux Trousses n’est, visiblement, pas passé ! Proposant des protagonistes et des dialogues sans aucune saveur. Sans compter sur une énorme ineptie qui se remarque dès le début du film !
Rappelez-vous, ce qui doit faire rire, c’est cette histoire de triangle amoureux qui risque de compromettre une enquête en cours. C’est ça, le ressort comique annoncé par le résumé ! Seulement, dès les premières secondes, nous sentons aussitôt que le film ne respectera pas cette part du contrat. Au lieu de son postulat de base, L’Amour aux Trousses veut faire rire via la connerie de ses deux personnages principaux. Deux policiers bêtes comme leurs pieds, à l’idiotie lourdingue qui n’était annoncée nulle part dans le synopsis. Et du coup, c’est leur bêtise coutumière qui ressort en gros du film, non le triangle amoureux promis, qui passe alors au second plan. On peut sourire, il est vrai. Mais seulement pour 2-3 instants, parce que c’est juste con. Point !
Avec un casting qui n’aide pas grandement à remonter la pente ! Composé essentiellement d’acteurs qui surjouent comme cela n’est pas permis (Jean Dujardin, Pascal Elbé, François Levantal) ou qui ne semblent même pas impliqués dans cette comédie perdue d’avance (Caterina Murino). Sans oublier ceux qui répondent présents juste pour cachetonner et remporter leur salaire après le tournage (Claude Brasseur). Avoir une bonne distribution, voilà l’autre atout d’une bonne comédie ! Et même cela, L’Amour aux Trousses ne peux prétendre en posséder une !
Alors pourquoi repasser ce film en boucle sur la TNT ? Pour meubler un programme bien trop souvent vide en bons films ou divertissements (oui, on en revient là-dessus !). Quant au réalisateur, si l’on creuse un peu plus son parcours, il n’est pas étonnant de voir que ce dernier ne se montre pas des plus fameux. L’Amour aux Trousses n’étant que son second long-métrage (le premier, Les Parasites, n’ayant aucunement marqué les esprits), qui sera suivi par les deux opus de L’élève Ducobu. Avec cela en tête, l’échec critique et commercial de L’Amour en Trousses nous sautent aussitôt aux yeux !