Ce documenteur aurait pu être un bon found foutage, en tous cas il a compris ce que pas mal de réalisateurs d'idioties du genre n'ont pas compris. Pas besoin de comprendre un casting amateur, de faire semblant qu'il n'y a pas eu de coupes, etc. On peut prendre quelqu'un de très connu et le mettre dans une situation étrange, où l'on ne sait pas trop s'il y a manipulation ou non et ça marche pareil.
Bon en vrai ce film ne vaut que pour voir Werner Herzog s'autocaricaturer un peu et faire preuve, mine de rien, de pas mal d'autodérision. Le reste est un tantinet chiant. Mais comme dit, l'idée est excellente. Transformer un tournage, réputé chaotique, d'Herzog en véritable film d'horreur (enfin on aurait pu aller plus loin mais ça n'aurait plus été crédible), ben c'est vraiment sympa, d'autant que jamais le film ne sort de son aspect documentaire.
Sauf que voilà, finalement la seule chose intéressante, c'est Herzog et que les manifestations du monstre du Loch Ness on s'en fout un peu. Ce qui compte c'est comment Herzog va réagir, ce qu'il va dire, ce qu'il va faire, quels bâtons on va lui mettre dans les roues pour faire son film, etc.
J'aime cependant assez la vision du producteur développée dans le film, où c'est un type prêt à faire du faux, qui sera de toute façon bien moins impressionnant que le vrai... et qui va finir par comprendre, un peu (ou pas) son erreur. Le genre de mec à mettre un monstre en plastique dans la flotte et à pointer un pistolet sur Herzog pour lui dire de filmer... ou bien à engager une bimbo pour faire mumuse avec le sonar, mais surtout plonger en bikini sentant bon la décadence américaine dans de l'eau glaciale... Bref l'éclate totale.
Mais je pense qu'on aurait pu aller plus loin sur Herzog, limite il dit plus de choses sur lui et de manières plus intéressantes dans ses propres films, ici dans ce documenteur il reste dans les clichés, à la surface de lui-même. Dommage.
Même si bon, le voir, en pleine panique générale, faire preuve d'un sang froid à toute épreuve, c'est assez enchanteur.
C'est pas la folie, mais ça se regarde.