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chrischambers86
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4,0
Publiée le 31 juillet 2011
il s'en passe de belles dans cet asile psychiatrique au temps de Mussolini! Plutôt qu'un grand metteur en scène, Mauro Bolognini fut un excellent dècorateur et un observateur attentif des rèalitès quotidiennes, qu'il dècrivait parfois avec beaucoup de verve. "Vertiges" est un film majeur du cinèaste italien parce qu'il a parfaitement mis en scène cette histoire sur le monde de l'aliènation! Dans une atmosphère particulièrement angoissante, Marcello Mastroainni est un superbe docteur Bonaccorsi! Les actrices sont ègalement remarquables, de Françoise Fabian à Marthe Keller en passant par la belle Lucia Bosè! Un grand film avec une reconstitution plus vraie que nature de cette asile de fous au temps du fascisme! Bolognini ètait dècidèment un observateur sensible aux caractères du beau dans l'art...
Nous sommes en plein cur des années 30 en Toscane. Alors que lItalie connaît une inquiétante montée du fascisme impulsée par Mussolini, létablissement psychiatrique dirigé par Scalfi est un petit monde clos duquel on ne voit pas les changements de lextérieur. Certains patients recueillent notre sympathie ou notre compassion. Cest le cas de Tonio (interprété par Pierre Blaise dont ce fut malheureusement lultime rôle) qui simagine richissime et qui vit son internement comme un choix personnel. Mais également de linconsolable Elena après quon lui a enlevé son amie Margherita. Le personnage du secrétaire fédéral persuadé que le Monde nexiste pas est assez hallucinant. Même si à certains moments la poésie est davantage à lintérieur quau-delà de lenceinte, par lui-même lhôpital enveloppe le film dans un climat dérangeant. Rien que le carnaval des fous sur lequel souvre le film incommode (quelle musique cafardeuse !). Laile des "agités" est une vraie ménagerie, ce qui donne une image peu glorieuse de la considération quon portait aux aliénés avant que ne se répandent réellement les théories psychanalytiques. Si "Per le antiche scale" vaut le coup dil pour sa description du traitement de la folie, lintrigue autour du professeur Bonaccorsi et de ses amantes ne devient intéressante que vers la fin. Bonaccorsi (Marcello Mastroianni) cherche obsessionnellement à découvrir le germe quil croit responsable des troubles mentaux. Ses travaux lui semblent sur le point daboutir lorsque arrive le professeur Bersani (Françoise Fabian) dont les convictions sont moins archaïques. Il y a trois décennies certains passages se voulaient sûrement provocateurs (entre autres une scène avec Francesca, lépouse libertine du directeur), ces effets sont aujourdhui estompés. Particulièrement réussie et édifiante, la toute fin est une immersion brutale dans un mal encore plus profond : la folie guerrière de lHomme.
D’emblée dans “Per le antiche scale� (« Vertiges » en français ???) la pellicule interpelle le spectateur avec ses tons pastels et cette lumière de fin d’hiver qui semble envelopper les paysages et les tensions dans un cocon feutré. La scène d’ouverture (magnifique travail de Piero Tosi sur les costumes) du théâtre dans un asile d’aliéné contrastera par sa douceur avec le discours violent du fasciste dans le train à la fin du film. Le refus du monde réel est donc le thème central. Refus d’un monde où règne Mussolini et ses chemises noires. Ainsi l’asile devient le refuge des peurs qui deviennent des névroses. Tiré du roman « Par les escaliers anciens » de Mario Tobino paru en 1972, en partie autobiographique (comme souvent chez cet écrivain, qui était médecin psychiatre), le film, tourné dans un hôpital psychiatrique, illustré de scènes aussi fugaces que frappantes, dégage avec force une impression de réalité, même si elle est parfois subjective. Avec son exceptionnelle direction d’acteur, Bolognini place en face du magistral Marcello Mastroianni, des personnages féminins remarquables de Lucia Bosé, Marthe Keller et Barbara Bouchet, son trio d’amantes aux tempéraments et aspirations très différentes, à la doctoresse rationnelle interprétée par Françoise Fabian, dont la sobriété ascétique donne une force peu commune à son rôle. Le tout baigne dans une atmosphérique érotique et très déshabillée qui curieusement colle parfaitement à l’histoire, sans jamais choquer. C’est d’ailleurs tout le problème de ce film dont les seules perturbations se trouvent dans la brillante partition d’Ennio Morricone. En présentant la folie et son habitat comme le refus de la brutalité du monde réel et la fuite dans ce doux refuge totalement protégé où les souffrances physiques sont montrées avec pudeur et parcimonie, Bolognini est assez loin des secousses du « Shock Corridor » de Samuel Fuller sorti dix ans plus tôt. Même si la réalisation est à la fois plus équilibrée et cohérente, pas sur que malgré sa parabole politique, « Vertiges » offre la même profondeur du gouffre sociétal.
Mastroianni dans un de ses rôles les plus sombres, directeur d'un asile psychiatrique où se déroule tout le film. Refusant les origines sociales de la folie, il s'obstine à la chercher dans les bactéries. Le film fait une analyse en creux d'une société qui tourne le dos à ses monstruausités, utilisant la période fasciste pour mettre en lumière les horreurs des années de plomb. Les fous qui entourent le personnage servent à révéler sa propre psychose, laquelle se montre au grand jour quand il sort des murs de l'asile pour voir que les vrais fous ne sont pas à l'intérieur. Film qui a inspiré Vencere de Marco Bellochio, autre chef d'oeuvre. On oublie que c'est avec Bolognini qu'Ennio Morricone a le plus souvent travaillé.
Plus je vois de films de Bolognini plus j'aime son cinéma, c'est dommage que ce cinéaste Italien ne connaît pas la même aura qu'un Visconti ou un Fellini car il est vraiment talentueux. Avec Vertiges je découvre une autre facette de ce réalisateur avec un film ayant une histoire particulière qui nous entraîne dans le sillon d'un asile rempli de fous et de folles aux moeurs assez débridées. Marcello Mastroianni incarne un docteur un peu atteint par la folie ambiante qui croît que la folie se transmet comme un virus (une conception à la mode à une époque), il semble totalement au service de son hospice et de ses malades ; Vertiges se déroule sous le règne du Duce et l'essentiel de l'action se passe dans l'hospice, les rares séquences à l'extérieur ne montre pas un dehors forcément plus raisonnable comme le final. Un film étrange ou on retrouve avec plaisir Mastroianni entourés de ravissantes actrice comme Marthe Keller ou la sublime Françoise Fabian ou encore Barbara Bouchet qui n'hésite pas à se dénuder.
Une tentative originale pour rendre compte de la « folie », plus exactement la psychose chronique, celle qui peuple nos hôpitaux psychiatriques, que l’on appelait autrefois « asiles »… Cette chronique se déroule dans les débuts de l’Italie fasciste alors que Mussolini commence à inonder le pays de ses idées totalitaristes. Un médecin tout puissant, incarné par Marcello Mastroianni, règne sur une institution psychiatrique où il collectionne les maîtresses (y compris la femme du directeur !) en cherchant obstinément le « germe de la folie »… Évidemment, va arriver une jeune collègue (Françoise Fabian) qui va lui résister, à la fois sur le plan sexuel puisqu’elle ne cédera pas à ses charmes et sur le plan théorique puisqu’elle est adepte de la psychanalyse… Dans toute la première partie du film, on a pour une fois un tableau nuancé de la souffrance psychique avec une exposition sans trop d’outrances ni de clichés et des points de vue qui s’affrontent sans manichéisme. Mais Bolognini se perd un peu en route et les deux personnages principaux expriment trop souvent des idées contradictoires qui ne sont pas vraiment représentatives d’un courant ou de l’autre… La fin rejoint même les pires idées reçues en la matière puisque le médecin prétendument scientifique et porteur d’une hérédité chargée n’est en fait motivé que par le désir de prouver qu’il n’est pas fou… Une fois son rêve brisé, il se retirera sans lutter, provoquant le suicide d’une de ses maîtresses et laissant le champ libre à sa collègue. Dans le train qui l’emporte loin de l’hôpital, il rencontre une cohorte de militaires fascistes et un théoricien du même parti dont le discours recoupe le sien… Au niveau technique, l’interprétation (internationale) est de qualité, avec, outre les acteurs déjà cité Lucia Bose et Marthe Keller et la réalisation de Bolognini est classique du cinéma italien des années soixante-dix. Sur le fond, on a un film intéressant par ses intentions mais finalement décevant par ses aboutissements.
Boligni crée une ambiance réussie d'une sensualité exacerbée dans ce monde clos et fait voir la folie sous divers aspect mais nous perd un peu sur le message qu'il veut faire passer.