Jeune prof de tennis issu d'un milieu modeste, Chris Wilton se fait embaucher dans un club huppé des beaux quartiers de Londres. Il ne tarde pas à sympathiser avec Tom Hewett, un jeune homme de la haute société avec qui il partage sa passion pour l'opéra. Très vite, Chris fréquente régulièrement les Hewett et séduit Chloe, la sœur de Tom. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et qu'il voit sa situation sociale se métamorphoser, il fait la connaissance de la ravissante fiancée de Tom, Nola Rice, une jeune Américaine venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre... Mon honnêteté m'oblige à le reconnaître : si cela n'était pas précisé au générique, jamais je n'aurais deviné que ce film était de Woody Allen tant sa réalisation ne ressemble pas absolument aux habitudes du cinéaste. Après l'autopsie Melinda et Melinda, Allen en tire les conclusions : il quitte New York et installe sa caméra à Londres et raconte l'histoire d'un jeune homme ambitieux rêvant d'intégrer la haute société. Tout se passe comme sur des roulettes jusqu'à l'arrivée de la petite amie de son meilleur ami pour lequel il va se prendre d'une folle passion. J'aurais pu aimer ce film de Woody Allen. Si, si, je vous assure, je suis sérieux. Complètement à part dans la filmographie du cinéaste, Allen explore ici la thématique de l'élévation sociale, épingle l'arrivisme, explore le lien entre Eros et Thanatos, signe un film cynique et amoral, et a de formidables comédiens dont un Jonathan Rhys Meyers formidable. Mais... car il y a un mais. La raison pour laquelle je n'ai pas réussi à adhérer à ce film malgré tout tient en deux mots : Scarlett Johansson. Icône sexuelle de ma génération, il n'y a rien à faire : malgré le lobbying intensif de fans de l'actrice, elle me laisse complètement indifférent. Étant donné qu'elle est censée être ici un objet de désir irrésistible, la fiction n'a pas fonctionné pour moi. De fait, je ne comprenais pas les agissements de Chris. Pourquoi mettait-il en danger tout ce qu'il avait acquis pour cette fille non seulement loin d'être belle (je ne sais pas qui était le coiffeur sur le tournage mais il aurait dû être viré rapidement, l'actrice n'étant pas aidé par des coupes de cheveux d'un ridicule rarement vu) mais en plus inintéressante au possible (elle n'a aucune culture et son soi-disant talent d'actrice semble sujet à caution puisqu'elle ne réussit aucun casting). Cette erreur de casting est regrettable car elle m'a empêché d'apprécier ce film que je trouvais loin d'être inintéressant. Néanmoins, il m'a permis de vivre un de mes plus beaux fous rires : lors d'un déjeuner avec Chris, Nola (Johansson) parle de sa beauté et a cette réplique mémorable venant de la bouche de cette actrice : "I'm sexy". Rien que d'y penser, j'en ris encore. Pour ce magnifique moment de comique, merci M. Allen !