Un jeune homme apprenant qu'il va mourir, voilà un sujet très cinématographique ! Mais qu'a voulu faire Ozon ? Ses films sont souvent très léchés, ce sont des splendeurs visuelles avec une recherche de cadre à chaque plan, et pourtant ce "temps qui reste" ressemble à un téléfilm, il n'y a aucun parti pris de mise en scène, c'est plat, froid, terne. Les scènes attendues défilent, avec la grand-mère, avec l'amant, avec les parents, à l'église, avec le médecin à l'hôpital, et puis tiens, un petit coup de souvenirs d'enfance, tout ça pourrait être très émouvant, c'est juste anecdotique, dialogué sans crédibilité. Le personnage principal est très antipathique (Melvil Poupaud, pas de charme, pas drôle, juste un peu beau), et son adoucissement progressif est artificiel. La seule surprise, c'est la rencontre avec le personnage de la serveuse (Valeria Bruni-Tedeschi), mais à la réflexion, elle apparaît comme une balise un peu facile du cheminement du héros.
Après un 5X2 pas très réussi, François Ozon déçoit, encore. Peut-être a-t-il besoin de légèreté (Huit femmes, Swimming pool) pour être convaincant...