La Voix des morts traite de l'EVP (Electronic Voice Phenomenon), un phénomène dont les tenants sont persuadés que l'on peut réellement communiquer avec les morts. Au cours des deux dernières décennies, ils ont multiplié les expériences en vue de capter et enregistrer la voix des morts, censément relayée par le white noise (bruit blanc), une gamme de fréquences émises par des équipements électroniques. Ces phénomènes paranormaux, encore mal connus du grand public, sont étudiés à travers le monde.
En accord avec Geoffrey Sax et le producteur Paul Brooks, Michael Keaton opta pour un jeu discret, naturaliste, évitant tout débordement émotionnel qui aurait alourdi et dénaturé le propos. Ce dernier explique : "Je ne voulais pas que cela devienne l'histoire d'un type "sensible" parce qu'on tombe alors très vite dans l'excès et la complaisance. Je voulais qu'on partage les problèmes de Jonathan comme on le ferait avec n'importe qui dans cette situation. Je voulais qu'il apparaisse comme un type sympathique avec qui l'on puisse aisément s'identifier."
Geoffrey Sax et ses collaborateurs définirent ensemble un environnement visuel de plus en plus froid et dépouillé, en accord étroit avec l'évolution de Jonathan. Ainsi, au début du film, la maison de ce dernier et Anna et leurs costumes arborent des teintes pastel très chaudes qui soulignent le bonheur et la prospérité de ce couple. Après la mort de celle-ci, Jonathan choisit d'aller vivre dans un nouvel appartement dont l'aspect angulaire et géométrique signale chez lui le début d'une nouvelle phase. Au fil des scènes, les couleurs s'estompent à mesure que se dégradent ses conditions d'existence.