La comédie et la tragédie sont les deux genres dans lesquels Woody Allen excelle. Lequel va-t-il choisir pour son nouveau film ? Eh bien, désireux d’innover, Allen a choisi de réaliser un film où les deux genres progresseront, avec le même équilibre, en parallèle. Allen ne nous présente pas un diptyque, mais un reflet de la vie, en nous décrivant une seule et même situation, à la fois sous un jour comique et sous un jour tragique (le mode de narration se conformant au genre qu’on lui a attribué). Une belle trouvaille, un exercice de style à la fois original et léger mais également subtil et intelligent, qui ne manque pas de relief ; MELINDA ET MELINDA est un film vivifiant, porté par d’excellents acteurs, Radha Mitchell en tête dans le(s) rôle(s) de Melinda (et Melinda). Ce qu’on tire de cette expérience ? Que la vie peut être une comédie ou une tragédie, tout dépend de comment on la voit !
Confrontation entre le drame et la comédie, Woody Allen fait de «Melinda and Melinda» (USA, 2005) un film charnière entre sa période comique qui arrivait à un terme essoufflé et sa période policière assumée avec notamment «Match Point» (USA, 2005). Comment aborder une histoire d'un point de vue dramatique et d'un point de vue comique ? A travers deux narrateurs spécialistes dans leur registre ( le narrateur comique, Wallace Shawn, à la troublante ressemblance avec Billy Wilder ), Allen crée deux univers qui se confrontent, se croisent souvent mais ne s'opposent jamais. Le drame ne trempe à aucun instant dans le mélodrame tout comme la comédie ne tombe jamais dans l'humour total. La finesse du cinéaste va même jusqu'à saupoudrer chacune des deux histoires de l'autre. Woody Allen fait bien là la vision d'une même intrigue arrangée pour convenir à son registre. Les histoires de Melinda sont agencées de façon nécessaire pour mieux les confronter. Mais Allen, par le truchement de ses narrateurs, questionne aussi l'essence de la vie. La vie est-elle tragique ou comique ? C'est là toute l'origine de la névrose comique alleniene, la tragique souffrance du quotidien prête à rire tout comme le rire quotidien peut prêter à tragédie. Mais dans sa façon de questionner la vie par le biais des codes de la tragédie/comédie, l'écriture sensible d'Allen occupe trop de place. Ainsi les vies de Melinda ne semblent point être des vies mais bien les vecteurs d'un genre. C'est là toute l'inadaptation de l'écriture de Woody Allen pour questionner la vie vivante. «Melinda and Melinda» promet une joute intéressante entre les deux grands genres de la représentation mais il ne donne malheureusement à voir que l'exercice, encore réussi c'est vrai, du talent d'écriture d'Allen. Réponse finalement décevante puisque rien ne nous dit ce qui fait de la vie une tragédie ou une comédie, rien sinon la réplique d'une new-yorkaise qui semble dire que la vie est faite de tout cela... Et c'est tout ?!
Avec "Melinda", Allen balance de l'humour dans les choses les plus tristes et de la tristesse dans les choses les plus drôles. Un film totalement schizophrenique et jubilatoire. Une leçon de cinéma.
"Melinda et Melinda", c'est deux films dans un film. Je pensais voir un film super original dans le sens où deux histoires s'opposent à partir d'un point de départ identique. En fait, ce sont deux histoires qui se ressemblent, sauf que l'ordre est différent. On raconte une histoire tragique, d'accord, une femme dépréssive se suicide. De l'autre, on nous raconte une comédie, mais pas si drôle que ça. Même si la deuxième histoire n'est pas drôle, j'ai trouvé que c'était une bonne comédie romantique, avec un Will Ferrel vraiment amusant. De plus, cette histoire m'a beaucoup plus touché et passionné. L'histoire tragique fait du surplace, tout le monde trompe tout le monde, et alors? C'est dommage, le concept était vraiment sympa, mais les deux histoires ne se valent pas, la comédie est plaisante, la tragique ne décolle pas, et on s'ennuye un peu.
Ce film original prouve une fois de plus le talent de Woody Allen, qui n'est vraiment pas un réalisateur comme les autres. Cette histoire -l'arrivée de Melinda chez un couple qui vacille- est racontée en parrallèle de 2 façons différentes : Une façon "dramatique" et une facon "comique". Réunir ces 2 styles dans un même film, c'était ambitieux. A voir pour l'originalité, car si on compare aux autres films de Woody Allen, on peut trouver mieux.
Joli et Joli. Ce film deux en un réunit deux visions différentes d'une histoire. Le scénario complètement loufoque démarre dans un bistrot français de Manhattan où deux metteurs en scène débatent sur l'histoire de Melinda (une invité surprise lors d'un dîner entre amis). L'un veut en faire une tragédie et l'autre veut en faire une comédie et le film se déroule de la sorte, a chacun leur tour les metteurs en scène prennent la parole pour changer le ton du film. Melinda et Melinda c'est pour résumer une comédie et une tragédie (globalement c'est très comique), Woody Allen pennait sur les derniers films ("Anything else", "Hollywood Ending") mais il semble avoir repris du poil de la bête et toujours ces éternelles répliques : "Je me croirai au procès de Nuremberg".
Un exercice de style sans grand intérêt, où l'on remarquera surtout l'interprétation de Will Ferrel. Et où l'on verra apparaître dans la version dramatique, en philigrane, la thématique de Match Point. A part ça, rien à signaler.
Visiblement il est de bon ton de tirer sur le nouveau Woody Allen. Le lynchage parait légèrement deplacer puisque c'est sûrement le meilleur Allen depuis le sombre Celibrity, en 1997. Depuis le cinéaste se faisait plaisir entre hommages polis (Le Scorpion de Jade) et comédies en demi teintes (Anything Else). Pour Melinda et Melinda, on retrouve le Woody interrogateur. Sur la vie, sur son art, sur le couple, sur les femmes. Moins affirmatif qu'à l'habitude, Allen a l'air de tatonner avec ses deux histoires parallèles et en apparence opposées. Son humilité fait plaisir à voir. New York retrouve les couleurs automnales et les comédiens trouvent de beaux rôles moins limités à leur fonction et plus enclins à l'émotion. Absent de l'écran, le comédien se sert habilement de ses acteurs plutôt méconnus mais séduisants de bout en bout. Son discours est connu, tristement drôle, mais en jonglant entre le drame et la comédie, Allen revisite son univers comme il avait su le faire dans Harry dans tous ses Etats. Non, c'est franchement injuste de taper sur ce petit Woody Allen, réjouissant, pertinant et plus que plaisant.
Le seul intérêt de ce nouveau woody allen est de voir comment melinda, annoncée comme personnage principal, s'efface peu à peu du récit pour révéler les problèmes des personnages qu'elle rencontre petit à petit. La désunion des couples et l'effet comique (ou dramatique puisque c'est l'enjeu du film) qui en découle est bien plus émouvante que le passé trouble de cette jeune femme dont on se fiche totalement. Comme le réalisateur d'ailleurs. A part quelques scènes stimulantes, 'melinda melinda' est un film sitôt vu, sitôt oublié.
Une intrigue pas tres bien traitée par Woody Allen...dommage car le sujet est interessant. Au final on apprend rien et on ressort du cinéma avec l'impression d'avoir perdu 2H. L'humour n'est pas drole, du moins largement moins que dans d'autre film de woddy allen. A eviter
Rien de radicalement nouveau chez le réalisateur chouchouté de l'hexagone, mais l'ambition affichée d'un film plus mature que les précédents, aux dialogues toujours aussi savoureux et aux situations un peu moins électriques. Le réalisateur gagne en profondeur sans faire l'impasse sur l'humour rocambolesque, ce qui n'est pas à la portée de tous. La morale est simpliste mais les chemins pour l'énoncer plutôt originaux. Le tout servi par une brochette d'acteurs étonnants (Will Ferrel grimace de trop mais on peut aimer). Bref, un joli dessert à consommer avec délectation...