Avis : Melinda et Melinda - Page 4

Woody Allen chez Alain Resnais ? Pas vraiment : le concept de départ du film (la même histoire traitée de deux manière - comique et tragique) pourrait certes ressembler aux expériences du réalisateur de "Smoking", mais pas de mise en abîme ou de trouble narratif ici : "Melinda et Melinda" reste au niveau de l'agréable exercice de style. Passé cette petite déception, on suit les deux récits avec plaisir, mais sans surprise. Les acteurs sont comme toujours excellents - chez Allen, même les seconds rôles ont quelque chose à défendre et tous les nombreux protagonistes ont un parcours : cette richesse d'écriture est suffisamment rare pour saluer le talent du new-yorkais. On a même le droit à une révélation : Radha Mitchell, épatante. Au final, plutôt un bon cru.

A partir d'une exellente idée de départ empreintée à un film français (La fête à Henriette) Woody Allen brode son histoire en jonglant entre tragédie et comédie, soit ce qu'Allen fait depuis le début de sa carrière (entre Bananas et Intérieurs y'a quand même une sacrée marge). Film rythmé, bien interprété.

Des fois il nous fait le coup Woody. Réunir quelques comédiens dans un appart, leur donner un des dialogues à dire, là jouer devient anecdotique, filmer le tout, et ça parle, ça parle, pour ne finalement rien dire. Et on pense qu'il va se passer quelque-chose, et bien non...son amour des dialogues interminables c'est peut-être ça qui a fait de lui le cinéaste américain préféré des français, mais autant faire une pièce de théâtre alors. Ce que promet le titre n'est pas dans le film, car il se résume à des discours pseudo-philosophique d'intellos dans un restaurant eux même relayés par de la fiction et l'histoire de Mélinda qui n'a aucun rapport réel avec le reste. Ce n'est pas une comédie, une tragédie, une thèse et il joue, et hésite entre tout cela et passe à à côté de son sujet.

Deux points de vue tout au long du film, deux façons d'aborder une histoire : l'une "tragique", l'autre "comique"... (entre guillemets, car ce n'est ni tragique ni comique, ni tragicomique, c'est juste affligeant). Première erreur, les acteurs ne sont pas les mêmes entre les deux alternatives, exceptée Radha Mitchell la blonde toujours aussi ravissante, devenue une adorable milf). Seconde erreur, c'est réalisé par Woody Allen. Troisième erreur (fatale) : c'est écrit par Woody Allen, ce qui signifie des dialogues creux, des personnages vides et des blablas interminables et abrutissants : on dirait que le film dure 5h. Un échec monumental de plus par l'andouille Woody Allen : on est même pas surpris.

Je ne peux pas dire que je me suis accroché à chaque minute du film, mais l'histoire est originale et les acteurs sont agréables. Il y a quelques moments drôles, surtout grâce à Will Ferrel.
C'est un bon film, drôle d'un côté et dramatique de l'autre.

Quelle meilleure preuve du snobisme de ces parvenus que ces lieux désertés - de toute façon & comme chacun sait destructeurs de tout temps - ?

Woody Allen a un style bien a lui et même si il n'évolue pas, il reste passionant. Son opus de 2005 est de bonne qualité, il a eu l'ingénieuse idée de montrer a quel point une histoire peut différer selon le point de vue. Radha Mitchell incarne "les deux Melindas" à la perfection, son jeu d'actrice est bluffant de réalisme; autour d'elle s'articule un scénario prenant, des histoires d'amour à la Woody, un humour particulier mais toujours de bon gout et des personnages bien détaillés servis par des jeux d'acteurs exemplaires (Will Ferrell est excellent). Les seuls reproches qu'on pourrait faire à ce film c'est qu'il exagère sur la durée et la fréquence des relations et le manque cruel de rythme à mi-parcours.

Pas le meilleur Woody Allen, mais il y a toujours cette petite flamme que lui seul fait briller en vous.

Une fantaisie décevante et poussièreuse. L'idée de départ est intéressante mais Woody Allen parvient à lui donner une vraie profondeur et une vraie portée en raison d'un scénario très confus, qui se contente d'enchainer les scénettes.

LE film de Woody Allen tout simplement s'il ne fallait qu'en citer qu'un ! Mélinda Mélinda, le savoureux mélange entre la comédie et le dramatique, les deux amours du réalisateurs. Vous trouverez dans ce film, le plus grand panel de sentiments et d'émotions possibles à partager dans un long métrage. Vous en aurez pour votre temps !

Un excellent Allen ? Non. Un excellent film ? Oui ! Et même deux fois oui (oui-oui, donc) ! Le films repose bien évidemment d'abord sur sa "trouvaille" scénaristique qui fonctionne à merveille et fourmille d'idées, d'histoires dans l'histoire et de dialogues savoureux. Les versions "tragédie classique" et "comédie jazzy" de cette même histoire se répondent magnifiquement dans un ping-pong réjouissant dont le maître-mot est : écho. En effet, de nombreuses scènes d'une partie font écho à celles de l'autre sans jamais tomber dans le piège du simple "effet miroir". De plus, le film fait lui-même écho à d'autres films du maître et se permet presque des scènes à la limite de l'auto-parodie (Hobie, dans la maison du "frimeur" enchainant les jeux de mot au rythme de 2 par seconde !). Mais, par ce qu'il y a forcément un "mais", ce qui emporte vraiment la décision c'est la performance d'ensemble des acteurs : tout simplement époustouflante ! (j'ai jamais dit que c'était un "mais" négatif...) Impossible de ne pas tomber sous le charme de Rhada Mitchell : que ce soit dans le rôle de Melinda ou dans celui de...Melinda, elle est parfaite (c'est moi ou elle a des faux-airs de Naomi Watts dans le petit bistrot à vins ?). Will Ferrell est, lui, le pendant idéal de Woody devant la caméra et apporte une touche délirante à la partie comédie. Quant à Chiwetel Ejiofor et Chloë Sevigny, la justesse de leur jeu colore d'une formidable sensibilité la partie tragédie. Seuls défaut mineurs du film (fallait juste attendre un peu !), la "moitié" tragédie semble un peu plus longue (même si je dois avouer que je n'ai pas chronomètré) et Hobie a tendance à devenir le personnage principal de la partie comédie, au détriment de Melinda. Evidemment, je chipote, uniquement parce que c'est Mr Allen et qu'il nous a habitué à la perfection. Au final, alors que certains le jugent trop prolifique, il nous livre, non pas un, mais deux films, tout aussi réjouissants. Décidément, il est fort ce Yodi !

Que cela soit clair : le dernier opus de maitre Woody est un enchantement !...

Et comme d'habitude on peut compter sur les "critiques" officiels pour passer à côté avec cette sorte de suffisance qu'ils prennent pour le point ultime de la distinction alors qu'elle n'est que l'apanage des idiots...
Cette fois, le maitre veut nous faire part de ses interrogations d'artiste sur sa propre création et des possibilités de l'écriture dramatique.
Le point de depart de Melinda est un artifice dejà utilisé (Duvivier/Jeanson : "la fete à Henriette" ; Guédiguian : "A l'attaque" etc...) que monsieur Allen détourne entièrement à son profit pour innover aussi bien dans la forme (enfin une véritable construction narrative éclatée qui ne soit pas que pur tour de passe-passe...) que dans le fond (il ne dit pas comme certain ont pu l'écrire que la vie EST une tragi-comédie, mais qu'il n'y a pas de différence ESSENTIELLE entre les deux. Quelque soit l'existence menée, le caractère comique ou tragique ne dépend finalement que du point de vue, de l'angle sous lequel on choisit de regarder la vie...)
Maitrisée de bout en bout, interprétée par des comédiens en état de grace, Melinda et Melinda est une oeuvre de la maturité qui marque une nouvelle étape dans le trajet de son créateur. C'est une ode à l'amour, à la liberté de vivre, à la liberté de créer...
Bref un chef d'oeuvre.

Woody Allen se livre ici à un exercice de style, bien rôdé, certes, mais qui vaut mieux que tout ce qu'on a pu en dire. Le principal reproche que l'on puisse faire à ce film (et qui vaut également pour Celebrity) consiste à cette dangereuse tentative de l'auteur de placer ses mots et son phrasé dans la bouche d'un autre acteur. Il est difficile d'écrire pour les autres quand on a un tel vécu de réalisteur/acteur, certes, mais là on sent trop la présence allenienne dans le jeu d'un autre...
L'histoire, ni comique ni tragique, montre comment il est facile d'interpréter à sa guise des faits identiques et d'en tirer des destinées très différentes... Un peu facile, d'accord, mais pas de quoi hurler avec les loups...

Un film intéressant dans lequel Woody rapporte que le rôle de metteur en scène est d'exposer la vie sous tous ses modes; pour ce faire il utilise l'opposition de point de vue entre un auteur comique et un auteur tragique qui nous donnent, à partir d'un début d'histoire, leurs interprétations de ce que pourrait en être la suite. Il en conclut que ces deux visions sont complémentaires, que la vie n'est ni tragique ni comique, mais un peu des deux ; un avis qu'il a souvent soutenu puisqu'il se définit lui-même comme réaliste : ni purement tragique, ni purement comique. En témoigne l'ensemble de ses films où coexistent souvent ces deux univers en apparence contradictoires. On pourrait en déduire qu'il s'agit d'une réflexion sur son œuvre et son objectif en tant que cinéaste, vu sous cet angle « Mélinda et Mélinda » est un peu à part dans la production cossue de Woody Allen, , un peu introspectif sans doute.

Je trouve que l'idée de confronter à partir des mêmes bases la comédie et la tragédie est très bonne.. On s'apperçoit bien que selon le point de vue d'un réalisateur, une même histoire peu être traitée de manière totalement différente et ici on se prend au jeu facilement même si parfois on peut se perdre un peu entre les deux histoires parallèles que Woody Allen nous propose. Bon film, à voir.