Entre Philip (la paranoïa quotidienne)et William Faulkner(l'introspection de l'être à la dérive),l'écrivain Emmanuel Carrère tissait un bien étrange thriller introspectif qui peut aussi se réclamer de David Lynch(les fantasmes déviants)ou de Wong Kar Waï(les lumières ouatées de Hong-Kong). Un melting-pot d'influences prestigieuses donc pour un film déconcertant,qui ne donne aucune réponse sur la contamination d'un homme ordinaire dans la folie. Dans "La moustache"(2005),Vincent Lindon se rase la moustache et personne ne le remarque,surtout pas sa femme,ici Emmanuelle Devos. Basculement. L'incommunicabilité des humains,surtout des bourgeois est pointée du doigt. On ne sait pas trop où ça nous emmène,ce qui est aussi la limite du film.
La moustache est un film étonnant. De son titre jusqu'à la fin, le film amène le spectateur continuellement là où il ne l'attend pas, et c'est bien entendu là la vraie force du film. Lindon et Devos (tous deux vraiment bons, même si je n'aime pas Lindon) sont assez hypnotisant là dedans, on ne sait jamais où on en est vraiment, le film tient sur un spitch assez incroyable et le réalisateur a bien compris qu'il fallait en faire un film court pour ne pas que son idée s'épuise. J'aime un peu moins la seconde partie, probablement parce qu'on est moins surpris, mais elle est pas mal quand même. Après, on peut tout de même se poser une question : le film ne vaut-il que pour son idée ? Va t-il plus loin ? Car si on se pose toujours des questions après le film on peut aussi y voir une facilité du réalisateur pour ne pas conclure ce qu'il avait entrepris.
Je le déconseille vivement! C'est la seule et unique fois que dans la salle de cinéma les quelques spectateurs dont je faisais partie se sont regardés pendant le film en se demandant qu'est-ce qu'ils faisaient assis à regarder ce film! Je pense que j'ai tout dit!
Très décevant et beaucoup trop compliqué alors que le postulat de départ ne présageait que du bon. La dernière demi-heure est incompréhensible sans parler des dernières 5 minutes. En revanche, Vincent Lindon, offre une belle prestation. La superbe musique de Philip Glass permet de s’accrocher parce que le film est long mais surtout lent. La première partie est plus intéressante que la seconde puisque le final ne nous donne aucun indice sur la folie présumé de l’un ou l’autre des personnages.
Encore un bon petit film français de 1h20, qui se regarde vraiment très bien et qui m'a fait beaucoup rire. Le postulat de base est d'ailleurs ultra-con et débile au possible (comme le titre) : un homme porte la moustache depuis de nombreuses années. Un matin, il décide de la raser, mais personne ne semble le remarquer... Franchement je me suis bien marré devant ce film, clairement partagé en deux parties. La première est juste un pur moment d'humour, Vincent Lindon est d'ailleurs génial, notamment lorsque son personnage est tout émoustillé parce qu'il vient de se couper la moustache et prend du plaisir à attendre la réaction de sa femme. Le film fait de la perte de cette moustache un événement super important, limite bouleversant pour le personnage principal, qui ne comprend pas pourquoi son entourage l'ignore, ce qui le vexe. J'avais un très mauvais à-priori sur Emmanuelle Devos et finalement je l'ai trouvée géniale, toute en douceur. Le couple fonctionne vraiment bien. La deuxième partie du film, à Honk Kong, est un peu moins passionnante surtout qu'elle ne répond pas plus aux questions, mais elle permet au personnage principal de se remettre en question, et au spectateur d'essayer de comprendre ce qui se passe. La fin du film est très bizarre, on ne sait pas vraiment qu'en penser, même si la théorie du rêve est vraiment très intéressante. Contrairement à la plupart des gens, j'ai aimé que le film se finisse sans aucune explication, laissant libre place à notre imagination. Un film étrange, pas aussi "OVNI" qu'on peut le dire, mais suffisamment pour s'y intéresser.
Quand on n'a pas lu le bouquin, et qu'on voit le film pour la première fois, la première réaction est le rejet. Primo, c'est soporifique. Filmer pendant une plombe le héros en train de brasser de l'air, de marcher, ou de se prendre la tête, le tout accompagné d'une musique il est vrai excellente, ce n'est ni plus ni moins que du remplissage. A quoi cela sert-il de nous montrer Vincent Lindon prendre le ferry en Asie pendant un quart d'heure ? Si quelqu'un parvient à m'expliquer, je lui paie un carambar. Par ailleurs, les indices sont donnés au compte-goutte, du coup l'intérêt du spectateur s'essouffle très vite. Seconde faiblesse du film, son hermétisme. La comparaison avec David Lynch est pertinente, notamment "Mulholland drive". Seulement, quand Lynch passe un tiers du film à nous montrer ce qu'est en fait la réalité, dans "La moustache" on n'a droit qu'à 10 mn à la toute fin. Un peu juste. Et puis l'histoire est presque vide. J'ai eu l'impression de ronger un os pendant 1h30, du coup j'avais les crocs et j'étais frustré. En clair, "La moustache" c'est un peu le David Lynch du pauvre : un scénario indigent, presque pas de symbolique, enfin quand le réalisateur nous balance la clé du film à la gueule on est déçu. Pourquoi une étoile me direz-vous ? Musique excellente et effort scénaristique louable bien que raté.
4 541 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 18 juin 2021
La Moustache est un tournage de séquences d'événements qui ne peuvent pas découler les uns des autres. La raison pour laquelle la réalisatrice n'a pas de réponse à la question de quoi parle ce film est que son film n'a aucun sens. Le spectateur n'a aucune idée de ce qui se passe surtout à la fin. Quelle est la réalité de la situation aucun moyen de le savoir et aucune raison de s'en soucier. C'est n'est pas un sujet de réflexion c'est un non-sens. Même en lui donnant un a revoir pour son manque de sens on ne peut pas pardonner les défauts de l'histoire. Pourquoi Marc ne montrerait-il pas immédiatement la photo à sa femme après avoir raser sa moustache. Pourquoi n'a-t-elle pas essayé de la suivre jusqu'à la maison de sa mère. Et quelle raison a-t-il vraiment de douter de lui-même parce qu'il n'a plus de moustache allons c'est ridicule comme histoire...
Malgrés une première partie prometteuse qui nous embarque dans une intrigue rondement menée, La Moustache déçoit. La faute est un "dénouement" tiré par les cheveux qui nous laisse sur notre faim. Dommage car tous les ingrédients étaient présent pour en faire de La Moustache est très bon thriller, à commencer par le duo parfait Lindon/Devos.
Le dernier truc à la mode en France est de donner des sous à un écrivain pour lui permettre d'adapter son "oeuvre" en deux dimensions. Cinématographiquement, cela donne souvent de beaux navets. Là, on touche le fond, mais poliment. Le film est bien sûr ciblé sur un public bohème, peu exigeant mais prétentieux, et qui aime une esthétique froide et des histoires dans lesquelles il peut se projeter. Cinq minutes suffisent pour poser et développer un récit qui va s'étirer dans tous les sens jusqu'à épuisement. Lindon joue Lindon qui joue Lindon en crise existentielle. Esthétique pub, scénario inexistant, acteurs cabots, dialogues ridicules de prétention : vive le cinéma français !
Le livre et le film sont l'oeuvre d'un seul et même bonhomme qui se plaît à dire qu'il est bien incapable d'expliquer ce qu'il a voulu raconter ! Ne nous attardons pas devant cette vilaine verrue cinématographique...
C'est peut être un film pour les gens sur-intelligent... personnellement j'ai rien capté et je me suis ennuyé comme jamais. D'un autre coté je suis content, car dans une discussion ciné, je peux dire : le film le plus nul que j'ai vu? heu..ben la moustache. Comme ca pas besoin de chercher loin, de trancher au risque d'oublier un film. Avec la moustache on a le point bas sur l'échelle de valeur des films.
Film intellectuel qui peut susciter de l'intérêt, après visionnage. Seulement on accroche pas, on subit le film tout le long, c'est un vrai somnifère. Je ne le conseille pas!