Mais quest-il arrivé à Cédric Khan ? Après une carrière exemplaire et des films tous plus pertinents les uns que les autres (« Bar des Rails », « Trop de Bonheur », « LEnnui », « Roberto Succo », « Feux Rouges »), quelle ne fut pas la surprise de tous ses admirateurs de le voir réaliser un film pour enfants, qui plus est adapté dune bande dessinée tout à fait quelconque (« Charly » aux éditions Dupuis). Avec « LAvion », Kahn décide donc de changer de style, et de réaliser une uvre qui semble en tous points être une commande. Et pourtant, le cinéaste sen sort avec les honneurs
Charly est un jeune gamin dont le père, pilote davion, lui offre un avion jouet en guise de cadeau danniversaire, et ce, quelques jours seulement avant quil ne disparaisse dans un tragique accident. Lenfant devient alors inséparable de ce jouet sur lequel il réalise un énorme transfert. Et, comme par enchantement, lavion se met alors à bouger seul, mû par lesprit du père disparu, et à accomplir des actes, de vengeance ou de bravoure, à chaque fois significatifs. Voilà, en gros
Kahn ne se fout pas du monde dans le sens où il soigne sa mise en scène et ses effets visuels, disons rapidement quil croit en ce quil tourne. Ensuite le problème est que, malgré la bonne interprétation des comédiens (Vincent Lindon et Isabelle Carré), les enfants ne sont pas toujours à la hauteur du rôle qui leur a été confié, et on les entend à de trop nombreuses reprises réciter leur texte. Enfin, pour conclure, si ce film se suit sans réel déplaisir, mais sans enthousiasme notoire, cest sans doute aussi, et surtout, car nous ne sommes plus des enfants
Montrons ce film à nos bambins, cest toujours mieux que de les assommer avec des dessins animés, et ça leur apprendra au moins les règles de base de la bonne mise en scène, à défaut de leur montrer ce quest le génie cinématographique. Pour cela, il leur suffira de vieillir suffisamment pour découvrir « Trop de Bonheur » ou « Roberto Succo ».