Un rôle loin du héros tout puissant pour le retour du bodybuildé Lanvin. C'est peut-être la meilleure reconversion pour un acteur fatigué.
C'est surtout la donne pour les nouveaux mâles, de divorces ratés en enfants déboussolés en passant par des exigences contradictoires des nouvelles femmes actives qui ne veulent plus de galères, la vie des pères divorcés doit au moins ressembler à ça. quand ça se passe bien !
Et encore, pour ne pas trop tomber dans la comédie, ça ne se passe pas si bien que ça. Avec toutes les frustrations des uns et des autres. Mais surtout, les multiples chantages féminins qui usent de leur pouvoir séculaire, l'emprise sur les mômes.
Il faut bien dire que la bonne idée, c'est de choisir Lanvin pour jouer ce type d'homme viril et puissant, confronté à des problèmes qui ne lui laissent aucun choix, ni aucune marge de manoeuvre. On aurait pris Luchini ou Poladylès, personne n'aurait été choqué de la réalité masculine des familles décomposées, avec un "Gérard", on est au contraire touché par la descente aux enfers de la masculinité. Remise en cause dans les rapports quotidien de couple, mais également dans les rapports avec les concubines et les divorcées.
Ce film a le mérite de montrer qu'ils n'ont vraiment pas le beau rôle.
Le problème, c'est que le rôle de Viard est particulièrement caricatural de l'emmerdeuse tandis que celui de l'ex. de la déprimée jalouse compulsive. Bref, ça fait un peu trop fort pour faire monter les contrastes. Surtout par rapport à un divorcé "bien sous tout rapport", qui n'abandonne jamais et qui a du mal à savoir comment s'en sortir, mais sans faire de vague, bref, le beau rôle.
L'autre problème, c'est le côté saynètes documentaires, presque "on a échangé nos divorces", sans doute nécessaire pour faire jouer naturellement les enfants, mais ça ne donne pas un film au final, ça ne construit pas un ensemble. D'un autre côté, ça permet de laisser la porte ouverte, le clap final n'est pas un happy-ending, tout
peut encore changer.
Bref, un nouveau film de tendance "phénomène de société" à la Delarue, comme on en voit de plus en plus en France, cette fois ci sur les décompositions-recomposition-explosions des familles. Ce qui fait que malgré le talent des acteurs, petits et grands, ça n'est justement pas vraiment un film. Une histoire qui en fera réfléchir plus d'un avant de divorcer, ou pourquoi pas, de s'engager ! Ce qui serait plus intelligent.
Et puis ce qui manque le plus, c'est le point de vue des enfants, parce que dans cet opus, tout semble un peu trop idyllique. Tout le monde ne se mélange pas aussi facilement, et ne se sépare pas aussi simplement.
La musique du fils Dutronc est un joli accompagnement, mais la caméra, techniquement correcte, accompagne sans bravoure le propos, toujours un peu trop documentaire.